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Étude du premier sonnet Correspondances de Charles Baudelaire

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Par   •  6 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 946 Mots (8 Pages)  •  857 Vues

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Texte 1 : Pièce IV. CORRESPONDANCES

INTRODUCTION

1 ) Ce premier sonnet des Correspondances, pièce IV des trois éditions, semble être passé inaperçu des contemporains. Pourtant, on en fait souvent le point de départ du Symbolisme puisque « symboliser », au sens étymologique, c'est rapprocher, et qu'un symbole est un signe de reconnaissance : le monde inconnu fait des « signaux » qu'il appartient au poète (ou au savant) d'apercevoir et de traduire à l'usage des non-initiés! On peut y voir du moins une des clefs de la poésie baudelairienne et, par elle, de l'art moderne, de Rimbaud à Breton.

Il convient toutefois de remettre ce poème dans son contexte. Les idées ici n’ont rien d’original à proprement parler.

Premièrement, parce qu’il s’agit de la vision moderne de la doctrine de l’analogie. ( Cf. Leibniz, Romantiques allemands ( Hoffman), Swedenborg ( spiritualiste), Lavater ( le physiognomoniste ) Fourier, l’utopiste

Deuxièmement, parce que dans les années 1840 cette doctrine a envahi la pensée et se retrouve sous des formes diverses chez des écrivains aussi différents que Balzac, Hugo, Nerval... Baudelaire n’est donc pas un initiateur.

2 ) Baudelaire y précise les rapports qui existent entre sensations et sentiments, et met l'accent sur leur signification morale et métaphysique : au-delà du monde des apparences, tel que l'homme l'appréhende ou le reconstruit, il y a une autre réalité, l'unique réalité, inaccessible sans doute par les seules voies de l'esprit dans son mouvement logique, mais que des êtres privilégiés peuvent atteindre, ceux qui savent épurer leurs sens, pour qui la vérité est manifestée, les mystiques. Il donne en même temps le modèle d'une poésie nette et mystérieuse.

En fait, l’importance de ce poème vient de sa place dans le recueil.

3 ) Plan de la lecture méthodique

I ) La structure obéit à une logique démonstrative

II ) Les correspondances ( verticales )

III ) Les synesthésies (horizontales ) N.B. ( pour vous) Rappel des critères à respecter dans un sonnet

a) structure

1 ) Les quatrains doivent au sens large « s’opposer » aux tercets

2 ) La volta : le premier vers du 1 er tercet doit marquer le tournant ( Cf Italien )

3 ) Le ou le deux dernier(s) vers doivent avoir un tour saisissant, inattendu : Concetti, épigramme, tour saisissant, paradoxe...

b) prosodie

1) les rimes doivent respecter un schéma précis

* le sonnet doit fonctionner sur 5 rimes

* les rimes doivent être les mêmes pour les deux quatrains et être embrassées ( abba )

* les rimes des vers 9 et 10 ( les deux premières du premier tercet doivent être plates ( cc)

* les rimes du sonnet doivent être embrassées ( modèle français ( Ronsard ) ) ou croisées ( sonnet Marotique)

AXE I : LA STRUCTURE OBEIT A UNE LOGIQUE DEMONSTRATIVE

Baudelaire vise à introduire son lecteur dès la 4 ème pièce dans la théorie de l’analogie universelle

A ) L’OPPOSITION QUATRAIN / TERCET SOULIGNE L’UNIVERSALITE.

Les quatrains donnent en quelque sorte la définition des correspondances et des synesthésies.

Les exemples donnent des exemples de synesthésies

B ) LA VOLTA

a) Elle a une tonalité biblique évidente à travers l’expression il est des... . On reconnaît là, l’utilisation biblique du verbe être.

b) de plus, correspondance supplémentaire, le verbe être au présent de vérité générale introduit aussi bien le lecteur à une compréhension d’une dimension verticale ( vers 1 ) qu’horizontale ( vers 9 )

C ) Les rimes

Elles n’obéissent pas du tout au schéma classique. Les rimes ici au nombre de 7 et non pas 5 peuvent se regrouper et se fondre en « sous-ensembles » cohérents :

[ié] vers 1-4 + [té] v 6-7 + [i] v 10-12 [an] dans [ fan ] v 9-11 + [ san ] v 13-14 [ond] / [ ol ] v 5-8 et v 2-3

Transition entre I et II

Définition de Correspondances : relation verticale du symbolisme allant de la terre au ciel. Le but est de restaurer l’unité métaphysique. On multiplie ainsi les relations verticales. Chaque chose peut avoir sa correspondance verticale dans un ailleurs.

Définition de synesthésie : essayer de rétablir l’unité horizontale pour rendre le monde dans lequel nous vivons unitaire. Dans ce cadre, par contre, au lieu de multiplier les liaisons on les fusionne ensemble dans un ( 1 ) vaste continuum où chaque sensation vaut pour une autre.

II ) LES CORRESPONDANCES VERTICALES

A ) LE SCHEMA MYSTIQUE CLASSIQUE

La Nature ( avec majuscule : Nature panthéiste ) sert d’intermédiaire entre l’homme et Dieu. La Nature est donc un lieu d’élévation spirituelle pour l’homme qui sait décoder. Mais ce dernier a besoin d’un lieu, d’où la place centrale du mot « temple » à l’hémistiche

B ) Les possibles du temple

1 ) Un lieu d’oracle « laissent parfois sortir de confuses paroles » On ne pas ne pas penser à travers cette expression à la pythie de Delphes

2 ) Le contact avec le divin

a) Il est d’abord induit par la verticalité des « piliers v 1 ». L’histoire de l’architecture prouve que l’homme a toujours voulu dans les temples aller au plus haut de ses possibilités techniques ( Egypte, cathédrales... )

b ) Un lieu de symboles : Etymologiquement, rappelons que symboliser signifie rapprocher

* historiquement : l’époque baignait dans une croyance particulière que Joseph de Maistre illustra bien quand il dit « tout se rapporte, dans ce monde que nous voyons à un autre monde que nous ne voyons pas. Nous vivons au milieu d’un système de choses invisibles

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