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Étude du poème correspondances de Charles Baudelaire

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Par   •  5 Octobre 2013  •  1 906 Mots (8 Pages)  •  2 125 Vues

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« Correspondances », Les Fleurs du Mal, Baudelaire

LECTURE ANALYTIQUE

Plan possible pour un commentaire composé (à l’écrit ou à l’oral)

INTRODUCTION

Baudelaire est un poète du milieu du XIXème siècle.

Le poème « Correspondances » est un sonnet de la section « Spleen et Idéal », dans un recueil qui a fait scandale à l’époque, en 1857, Les Fleurs du Mal.

Baudelaire montre que le monde matériel des Hommes est corrompu, que ce n’est qu’un monde d’apparences et de faux-semblants, le monde du « spleen » auquel s’oppose un monde « idéal » que seul peut atteindre le poète (qui n’est pas un homme comme les autres). Pour B. tous les hommes sont des hypocrites, y compris le lecteur (voir le poème « Au lecteur », par lequel B. préface son recueil, et son célèbre vers final : « - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère ! » v.40).

Toutefois, dans le sonnet « Correspondances », il n’est pas question de péché, d’hypocrisie ou du Mal consubstantiel (= de la même substance) à la nature humaine. Baudelaire offre au lecteur une présentation de la voie sensible par laquelle il est possible d’entrer dans ce réel idéal : cette voie est celle des symboles, de l’attention à toute chose comme si elle était le symbole d’une réalité plus vaste et plus haute, la réalité profonde des choses, la vraie réalité du monde.

Cette voie poétique baudelairienne s’appuie d’abord sur la découverte des synesthésies, lesquelles s’expriment poétiquement, dans le sonnet « Correspondances », par une série de comparaisons et de métaphores (PARTIE I DU PLAN). A partir des synesthésies, Baudelaire déploie une conception spiritualiste du monde et assigne un rôle noble au poète : celui de déchiffreur des symboles (PARTIE II DU PLAN).

I. La découverte des synesthésies

A. Etude des synesthésie (= les correspondances entre les diverses sensations)

• Dans un de ses textes de critique d’art, Baudelaire écrit : « Tout, forme, mouvement, nombre, couleur, parfum, dans le naturel comme dans le spirituel, est significatif, réciproque (…) correspondant. »

• Tout repose, pour Baudelaire, sur « l’inépuisable fonds de l’universelle analogie ». Ce sonnet synthétise cette théorie dans un vers resté célèbre : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » (v.8)

• Cette théorie est ici illustrée à partir des parfums, d’abord assimilés à des impressions tactiles : « frais comme des chairs d’enfants » (v.9) ; ensuite appréhendés comme des sons : « Doux comme les hautbois » (v.10) ; enfin confondus avec des impressions visuelles : « verts comme les prairies » (.10)

B. La fusion des sensations aboutit à celle des diverses formes artistiques

• Les correspondances donnent accès à une connaissance mystique du monde, c’est-à-dire à la connaissance de ses mystères par une démarche intuitive et analogique, et non rationnelle et logique.

• Les correspondances entrainent une plénitude de l’existence puisqu’elle réalisent la fusion de l’expérience sensuelle et de l’expérience spirituelle.

• La théorie baudelairienne des correspondances influencera de manière décisive la poésie (Rimbaud, Verlaine, Mallarmé…)

• Cette théorie influence également la peinture (voir le poème « Les Phares », où Baudelaire transpose en images poétiques l’émotion que les tableaux lui procurent)

• Et Baudelaire, en tant que critique musicale, évoque aussi ce pouvoir de réveil des correspondances dans les opéras de Richard Wagner.

• Ainsi Baudelaire affirme, comme tous les artistes de la seconde moitié du XIXème siècle : « Les arts aspirent, sinon à se suppléer l’un l’autre, du moins à se prêter réciproquement des forces nouvelles. »

• Les sonorités du poème participent également à la fusion des sensations : - le rythme : tous les alexandrins sont coupés en deux hémistiches symétriques (6|6) à l’exception du vers 8. Dans le dernier vers (14), l’extase exprimée est rendue par l’équilibre parfait de l’alexandrin : 3|3|3|3 : « Qui chantent | les transports | de l’esprit | et des sens ». - La diérèse du vers 12 traduit par son effet d’allongement le pouvoir de dilatation des parfums : « Ayant l’ex|pan|si|on des choses infinies ». Les assonances (= répétitions de voyelles identiques) : au vers 5, la notion d’écho est suggérée par la répétition des sons vocaliques (= de voyelles) : « Comme de longs échos qui de loin se confondent » ; on parle ici d’harmonie imitative (= les sons semblent imiter un écho qui se répercute.) – Les allitérations (= répétition de consonnes identiques) : le phénomène d’écho est encore sensible dans la reprise de chaines consonantiques semblables se combinant avec le système d’assonances déjà étudié au vers 5 :

Comme de longs échos qui de loin se confondent

K D L K K D L K D

C. Une poésie fondée sur la comparaison et la métaphore (= étude des images et des comparaisons : ex. :« Il est des parfums verts comme….. »)

• Il s’agit ici de faire un relevé de toutes les comparaisons (explicitées par un mot de comparaison, tel « comme » ; et de relever de toutes les images ou métaphores, - qui sont des comparaisons implicites, car sans mot de comparaison).

II. Une conception de l’univers et du rôle du poète

A. Une vision spiritualiste du monde : distinction de deux réalités : le naturel et le spirituel (« La Nature est un temple ») + étude des correspondances verticales.

• Le thème central du poème est celui des correspondances. Voyons ici les correspondances verticales.

• Pour certains penseurs, l’Homme serait une réplique, à échelle réduite (microcosme), de l’Univers (macrocosme).

• Selon l’influence du philosophe suédois Swedenborg, dont l’influence est très nette chez Baudelaire, « l’homme intérieur est le ciel sous sa petite forme » et « le ciel est un grand homme ». En vertu de cette analogie (entre le microcosme

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