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Étude du poème Chant D'automne de Charles Baudelaire

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Par   •  28 Janvier 2014  •  1 366 Mots (6 Pages)  •  1 568 Vues

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Chant d’automne, I. Baudelaire

L’Automne, brève apothéose des couleurs avant l’hiver, est une saison propice aux méditations lyriques sur la fuite du temps. Le poème de Baudelaire publié en 1861, composé de deux parties, appartient au cycle de Marie Daubrun. Ces quatre quatrains aux rimes croisées associent d’abord l’automne à toutes les douleurs du Spleen. Mais les deux derniers vers introduisent une tonalité nouvelle.

I/ Une rêverie déclenchée par une sensation auditive.

A) Le titre du poème, mystérieux, introduit le thème du son

« Chant » suggère beauté, harmonie, mais il peut-être joyeux, triste, funèbre. Cela crée donc un effet d’attente. Le titre est ambigu : est-ce le chant que produit l’automne ou est-ce le chant inspiré au poète par l’automne ?

C’est donc un titre mystérieux comme les aimait Baudelaire qui unit beauté et tristesse. Un titre aux sonorités sourdes (voyelles nasalisées « chant » et assonance /o/ « automne ».)

B) C’est un bruit entendu qui déclenche la rêverie du poète

a. Le poète perçoit un son

« J’entends » déclenche la réaction du poète. C’est un bruit qui introduit l’idée d’un écho. C’est le chant de l’automne, un son qui résonne au plus profond de l’être. Les vers 1, 4 montrent que ce bruit a suscité une rêverie douloureuse, dans lequel le lecteur a été directement plongé. L’automne apparaît en creux au vers 1 et 2. Puis le vers 2 déplore la disparition de l’été.

b. Il ressent le bruit des bûches comme obsessionnel

Evolution au vers 9 : le bruit est désormais guetté par le poète avec angoisse. On passe d’un terme général à un terme plus précis, de l’indéfini au démonstratif.

c. Néanmoins, le poème évolue vers un apaisement

Les sentiments atroces déclenchés par le bruit s’atténuent avec l’évolution des adjectifs et des sonorités. « Choc funèbre » : l’adjectif connote la mort, deux consonnes dures et une voyelle sourde /o/. « Choc monotone » : l’adjectif suggère une langueur qui endort l’esprit, « bercé par » le confirme et le rythme régulier 3/3/3/3. « Bruit mystérieux » : adjectif toujours valorisant chez Baudelaire qui évoque une attente pleine d’espoir. Douceur de l’allitération en /r/, assonance en /i/ qui souligne la diérèse.

C) La sensation influe directement sur les images mentales

a. L’échafaud

Bruit des planches que l’on assemble.

b. La tour assiégée

c. Le cercueil

II/ L’automne suscite la hantise du temps, et le Spleen

A) L’être entier (corps, esprit) menacé par le temps

Dans le Spleen, état de dépression, tout est menace et angoisse. Enfermé dans son marasme, le poète ne voit aucune échappatoire. Le passé : c’est l’été : lumière et bien-être enfuis. Le présent : l’automne, son bruit obsédant qui annonce l’avenir immédiat : l’hiver : extérieur et intérieur atroce. Cette horreur de la fuite du temps est marqué de plusieurs façons :

a. Par le champ lexical du temps

b. Par le futur

c. Par le passé

L’été n’est plus qu’un paradis perdu. L’évocation de l’été est brève : « Adieu » évoque une plongée définitive de l’être dans l’hiver. L’exclamative intensifie le regret. La brève métonymie concentre la beauté perdue. L’angoisse est de plus en plus forte, l’asyndète la révèle et montre l’être pris par surprise par le temps. Le rejet interne de « l’été » regroupe les deux saisons dans le second hémistiche, l’automne engloutit l’été.

B) Le poète assailli par le Spleen

a. L’assertion brève et tragique du vers 5 avec les deux sens du verbe « rentrer »

« Entrer de nouveau » : expérience d’autant plus redoutée que le poète connaît déjà les affres et se sait impuissant.

"Entrer avec force ou malgré une résistance" : ce deuxième sens apparaît dans l'évocation de la ville assiégé. "L'hiver" est sujet et le poète victime. "Colère" en contre-rejet externe, montre l'envahissement de l'être par des sentiments destructeurs.

b. L’évolution des pronoms révèle l’angoisse intime du poète

D'un lyrisme qui se veut universel, Baudelaire glisse vite au "je". Cela souligne l'invasion de l'être tout entier.

c. La comparaison de l’esprit à une tour assiégée

La tour symbolise puissance, bastion solide et "élévation". Mais elle cède sous le "bélier" de l'assaillant. Le rythme binaire d'adjectif révèle la violence de l'attaque du mal-être, ce que confirme le rythme du vers 3/3/3/3.

III/ Douleurs du poète craignant puis espérant la mort

A) Le Spleen vécu comme une agonie : sensations et sentiments atroces

a. Le corps souffre : sensations douloureuses

Se sont le froid, le bruit obsessionnel, les couleurs de la douleur chez Baudelaire.

b. Un chaos de sentiments douloureux

Cet envahissement est marqué par l'énumération d'expression d'un mal incontrôlable où vibre le /r/ en allitération : rage, révolte, peur glaçante, angoisse de la stérilité poétique.

c. L’image du cœur sanglant concentre ces maux

Elle concentre tous les sentiments et sensations que Baudelaire nomme "Spleen" : rage froide, agonie intérieure, haine impuissante. Le poète assimile son "cœur" au "soleil". La comparaison montre les forces vives de l'être figées.

B) La mort : menace ultime, ultime espoir

a. « Chant d’automne » est un chant funèbre

Tout un réseau

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