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Étude du drame Florence de Dubé

Dissertation : Étude du drame Florence de Dubé. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2013  •  1 627 Mots (7 Pages)  •  1 669 Vues

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Depuis plusieurs années, le théâtre est une forme d'art utilisée pour communiquer une opinion, la plupart du temps par rapport à la situation sociopolitique d'une époque donnée . Ces opinions ont toujours un impact sur les spectateurs. Au début des années trente, par contre, le théâtre québécois devait respecter certaines normes imposées par le clergé. Par conséquent, au temps jadis, ces messages transmis avaient souvent comme thème la famille traditionnelle. C'est-à-dire, la petite famille ouvrière ou le patriarcat avait toujours le dessus sur la femme. C'était normal, à cette époque, d'être mariée (la plupart du temps bien plus jeune que le mari) et de devoir accomplir son devoir en tant que femme à la maison. C'était une norme sociale. La femme restait à la maison, faisait la cuisine et le ménage, et surtout, elle élèvait les enfants. Par contre, lorsque la révolution tranquille prend son cours, ces normes sont peu à peu mises de côté, et les femmes s'affirment en renonçant à ce modèle de vie banal. En effet, l'évolution de la situation des femmes dans la société québécoise est réflétée dans plusieurs pièces de théâtre, telles Florence de Marcel Dubé et La saga des poules mouillées de Jovette Marchessault.

Né le 3 janvier 1930 à Montréal, Marcel Dubé est un dramaturge qui non seulement ne tenait pas compte des normes en théâtre, mais les utilisait comme thèmes principaux dans ses pièces en les dénonçant à travers ses personnages. Ce n'est pas étonnant qu'il est l'auteur de Florence, pièce écrite en 1960, puisqu'il dépicte la famille typique au Québec à cette époque: la vie banale de l'homme ouvrier, la femme à la maison et leurs enfants, qui suivront eux aussi ce trajet. Ce qui différencie Florence des autres pièces, par contre, est le fait que la protagoniste se révolte et refuse de se soumettre à une telle existence. Ceci dit, l'opposition entre Florence et sa mère dans la pièce représente la position que prend Dubé en ce qui concerne le statut de la femme en ce temps. Par exemple, lorsque Florence parle d'être heureuse, elle dit à sa mère « Mais non, maman, tu as cru l'être, ton bonheur, tu l'a imaginé sans le vivre parce que tu t'efforçais d'agir selon les principes qu'on t'avait imposés » . En comparant Florence à Antoinette, le fait qu'elle ne soit pas opprimée comme sa mère est évident. De plus, Florence rompt avec son fiancé, Maurice, en lui disant: « L'image que tu te faisais de moi, tu ne la retrouveras plus jamais. Sais-tu pourquoi? Parce que je la déteste, parce que j'apprends, jour après jour, à la détruire... » .

Le changement social de cette époque est aussi dépeint dans les personnages de Eddy, Suzanne et Madeleine. Florence est secrétaire à l'agence «William Miller Advertising», bureau moderne qui symbolise l'avancement. Chaque jour, elle est submergée dans un monde qui lui donne un avant goût de la liberté, de l'indépendance, d'une vie à laquelle elle désire de plus en plus faire partie. Elle se laisse influencer, voir émerveillée par le style de vie des gens qui l'entourent: Madeleine avec son charme et son élégance, Eddy qui prend toutes ses relations amoureuses avec un grain de sel et Suzanne qui ne veut pas se marier, mais veut «vivre d'abord». Elle reste songeuse et perplexe devant toutes ces possibilités, surtout lorsque Eddy lui demande de passer la soirée chez lui pour qu'elle vive une expérience nouvelle: « Écoute, Florence... Tu t'apprêtes à devenir une femme, tu vas avoir à choisir... Ou bien tu t'affranchis complètement de l'éducation que tu as reçue, ou bien tu restes emprisonnée dans ta p'tite vie. [...] Je suis là pour te révéler à toi-même » .

La pièce de Dubé est donc un parfait exemple du début de l'évolution du statut des femmes dans la société, malgré sa fin mélancolique. Lorsqu'il parle de ses écrits, il affirme qu'«une chose est certaine: je ne parle pas de vaincus. Ou si je parle de vaincus c'est pour les venger et les voir triompher. Ce sont les désespoirs, les révoltes et les colères qui préparent le mieux le sourire et le charme de l'avenir. On ne crée pas avec la tiédeur et l'immobilité » . Florence, symbole de changement, de floraison, va contrer les normes sociales. Elle « ne diffère de la plupart des femmes de son milieu que par le fait d'être consciente de la paralysie qui menace son existence. Elle désire ardemment vivre à l'écart de ce milieu opprimant» D'ailleurs, dans une lettre destinée à Florence, Dubé écrit: « Votre histoire, qui n'est pas une histoire, bien des jeunes filles l'ont vécues comme vous, mais l'ont tenue cachée dans le coin le plus secret de leur âme. Vous, ce soir, vous allez trahir votre coeur, vous allez livrer votre vérité »

D'une

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