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Étude de l'acte V scène II de la pièce de théâtre Illusion comique de Pierre Corneille

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Par   •  22 Mars 2014  •  2 759 Mots (12 Pages)  •  2 528 Vues

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L'Illusion comique. (Acte V scène II)

Pierre corneille

Introduction :

Pierre Corneille est un dramaturge et poète français du XVIIe siècle. Dans ses principales œuvres on compte « Le Cid », « Cinna » et « L'Illusion Comique ». C'est d'ailleurs sur cette derniere que se penchera notre étude. « L'Illusion Comique » est une pièce de théâtre en cinq Actes qu'il a rédigé en 1635. A propos de son œuvre, il a lui-même écrit « Le premier Acte n'est qu'un prologue, les trois suivants font une Comédie imparfaite, le dernier est une Tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie.» Ainsi, dans ce théatre, qui raconte l'histoire d'un père qui, s'étant éloigné de son fils depuis 10 ans, décide d'aller voir un magicien afin qu'il lui montre la vie de celui-ci durant le temps où il ne l'a pas vu, nous allons nous intéresser au dernier Acte que Corneille a cité comme tragique, et plus particulièrement à la scène II. Pridamant assiste, de nouveau fictivement par l'intermédiaire d'Alcandre, à la vie que mène son fils maintenant qu'à l'aide de Lyse et du gêolier, il a réussi à regagner sa liberté afin de la partager avec Isabelle. De fait, nous retrouvons, dans cette scène, Isabelle et Lyse après quelque temps et nous assistons à une conversation plus ou moins épineuse entre les deux personnages. Cette scène semble être une véritable continuité des précèdentes, tant dans les situations que dans les attitudes des personnages. Cependant, Corneille nous avait annoncé que le dernier Acte (l'acte V en l'occurence) se différenciait du reste de la pièce puisqu'il était une tragédie. Ainsi, peut-on inscrire cette scène, qui semble révèler un principe de continuité dans l'oeuvre, dans le genre tragique ? Pour mener à bien cette étude, nous pouvons découper la scène en 3 parties. Dans un premier temps, nous nous interesserons aux vers 1351 à 1356 qui ouvrent la scène, puis , nous étudierons les vers 1357 à 1390 qui représentent l'essentiel de cette scène et enfin nous analyserons les vers 1391 à 1393 qui la cloturent. (lire la scène)

Vers 1351 à 1356 :

La scène débute avec une interrogation de Lyse adressée à Isabelle: « Ce divertissement n'aura-t-il point de fin, Et voulez-vous passer la nuit dans ce jardin ? ». Nous entendons par « divertissement », non pas un passe-temps agréable pour se distraire, comme on y associe contemporainement cette définition, mais plutôt comme un terme général pour parler d'une action que l'on commet. Ici, en l'occurence, il s'agit du fait qu'Isabelle reste dans le jardin, devant la porte qui sépare son habitation de celle de prince Florilame. Ces vers nous renseignent donc sur le cadre spatio-temporel de cette scène. En effet, elle a lieu « la nuit » dans le « jardin » de la demeure d'Isabelle et de Clindor. Le fait que cette scène se déroule dans un jardin éloigne, de prime abord, l'hypothèse qu'il va s'agir d'une tragédie dans ce passage. Effectivement, c'est, habituellement, dans un palais que se déroulent les tragédies.

On lit ensuite : « Je ne puis plus cacher le sujet qui m'amène, C'est grossir mes douleurs que de taire ma peine : Le prince Florilame ... » Isabelle indique donc à Lyse qu'elle va lui expliquer les raisons de son mal-être, elle va donc se confier à elle. Il y a là, une première preuve que la scène est une veritable continuité des scènes précèdentes. En effet, l'épanchement d'Isabelle auprès de Lyse concernant la douleur dûe à ses sentiments pour Clindor fait écho à la scène II de l'acte IV où Isabelle, notamment dans les vers 1033 à 1038, confiait à Lyse la souffrance dans laquelle elle était plongée maintenant que Clindor avait été fait prisonnier (par Géronte). Par ailleurs, le fait d'évoquer « Le Prince Florilame » vient, par contre, servir l'hypothese qu'une tragédie possible va en suivre puisque les personnages du tragique sont des personnages de haute condition. Qui plus est, on repère également le champ lexical qu'est originairement celui de la tragédie « mes douleurs », « ma peine ».

En outre, Lyse termine ensuite l'alexandrin d'Isabelle lorsqu'elle poursuit son vers, effectuant presque un enjambement, on lit « Le prince Florilame … Et bien, il est absent. » Cela induit la place que va avoir Lyse dans cette scène, en effet, il sous-entend que les vers du personnage vont avoir du poids dans cette conversation bien que Lyse n'en demeure pas plus que la servante d'Isabelle.

Ainsi, cette première partie statue le cadre spatio-temporal de la scène, elle se déroule dans un jardin en pleine nuit. Ce premier point ne vérifie pas l'hypothese d'une scène inscrite dans la tragédie puisque le registre tragique est usuellement joué dans un palais. Cependant le caractère aristocratiques des personnages concernés ainsi que le champ lexical qui se rapporte à celui de la tragédie permettent, tout de même, d'envisager la scène comme étant une tragédie.

Vers 1357 à 1390 :

Dans les vers 1357 à 1390, Isabelle continue de s'épancher auprès de Lyse. En effet, elle commence par lui répondre « C'est la source des maux que âme ressent, Nous sommes ses voisins, et l'amour qu'il nous porte Dedans son grand jardin nous permet cette porte. La princesse Rosine et mon perfide époux, Durant qu'il est absent, en font leur rendez-vous. Je l'attends au passage, et lui ferai connaître Que je ne suis pas femme à rien souffrir d'un traître. » Là encore, le fait qu'Isabelle précise qu'ils sont, avec Clindor, les « voisins » du Prince Florilame prouve qu'Isabelle appartient à l'aristocratie. De plus, elle cite également la « Princesse Rosine », les personnages incarnés sont donc des personnages de haute condition ce qui renforce l'hypothese de la tragédie dans cette scène. Qui plus est, l'utilisation de l'adjectif « perfide » ainsi que du nom « traitre » appuie l'idée d'une tragédie parce que ce sont des mots qui sont ordinairement apparentés au champ lexical de la tragédie. Surtout, le thème évoqué est celui de l'adultère, de l'inconstance de Clindor, ce qui semble être un thème très approprié à celui d'une tragédie.

Par ailleurs, Corneille a écrit « Le nœud

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