Étude d'un poème de Charles-Baudelaire: Comment le spleen est-il défini dans ce poème ?

Fiche BAC : le Spleen de Charles Baudelaire (1821-1867)

Bien avant Baudelaire, les écrivains étaient mélancoliques. Ce qui a donné naissance au Romantisme, les écrivains romantiques se plaignent, pleurent sur leur misère et trouvent le bonheur dans la nature. Baudelaire va inventer une forme de désespoir totalement nouveau, qui va devenir la source d'inspiration de sa poésie. Spleen = bile noire fabriquée par la rate. Ce sont des croyances qui viennent de l'antiquité. Au sens figuré, c'est la tristesse vague dont on ne connaît pas les causes.Baudelaire va donner au spleen le sens que la psychologie et la psychiatrie plus tard donneront à la dépression. Avec la souffrance physique et morale qu'elle peut comporter. Il représente chez Baudelaire sont incapacité à vivre dans le monde, son inadaptation. Caractéristiques du spleen : sensation d'extrême solitude, pluie, brouillard, noir, tous les exclus de l'histoire, sensation d'étouffement et d'enfermement et l'image de la chute dans un gouffre.

Comment le spleen est-il défini dans ce poème ?

I – Précisions sur la nature du spleen : caractéristiques cliniques et symboliques

A] Le paysage du spleen

Un paysage de pluie → Il évoque le « ciel bas et lourd » (v.1) et au vers 9 « la pluie étalant ses immenses trainées » → humidité « cachot humide » (v.5)

L'obscurité → Champ lexical de la noirceur parcourt tout le texte « chauve-souris » (v.6), « jour noir » (v.4), « cachot » (v.5), « araignée » (v.12)

Ce paysage du spleen montre déjà l'emprise du spleen sur le monde puisqu'il réussit à contaminer la lumière.

B] Les symptômes cliniques : le paysage intérieur

Le spleen ronge le poète de l'intérieur, le poète se sent enfermé et étouffé par l'angoisse.

Sentiment de claustration → « cachot » qui a donc un « plafond pourri », « murs » (v.10) → « prison », « barreaux », « filets » (Paysage intérieur).

Double enfermement → « le ciel bas et lourd » en haut, «  la terre est humide » en bas et « l'horizon embrassant tout le cercle ».

Un bestiaire monstrueux → « chauve-souris » représente l'espérance et « araignées » représente le méchant.

Un paysage intérieur étouffant et en décomposition généralisée → Intériorité du poète mis en avant, « esprit gémissant », « dans mon âme ».

On peut donc dire que ce paysage exprime la souffrance physique et morale due à l'angoisse et au spleen.

C] Un poème parcouru par l'angoisse ainsi que l'idée obsédante de la mort

Omniprésence de l'angoisse dernier quatrain → enterrement sinistre. « gémissant » (v.2) et « affreux hurlement » (v.14) → notations auditives nous introduisent dans un monde angoissant de torture. « drapeau noir » symbolise la victoire des forces mauvaises

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