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Voyage au bout de la nuit - CELINE - Page 58 Et 59

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Par   •  7 Mars 2015  •  1 008 Mots (5 Pages)  •  3 909 Vues

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Le texte étudié est extrait du roman Voyage au bout de la nuit écrit par Ferdinand CELINE, de son vrai nom Ferdinand DESTOUCHES. Né à Courbevoie en 1894, il meurt en 1961. Ce premier roman inspiré de la propre expérience de l'auteur, raconte les périples de Ferdinand Bardamu dans un monde où, d'étape en étapes, il côtoie la misère humaine contre laquelle il s'insurge. De l'horreur de la première guerre mondiale au, au colonialisme en Afrique, en passant par le modèle capitaliste de l 'Amérique, pour finir en France où exerçant le métier de médecin en banlieue, il tente d'apaiser les malheurs humains.

Dans cet extrait, Bardamu se promène avec Lola, une jeune infirmière américaine qu'il a rencontrée dans l'hôpital psychiatrique où il a été interné. La balade les mène dans une fête foraine où l'arrêt devant un stand de tirs réveille chez Bardamu les souvenirs de la guerre qui le plongent dans une crise de folie.

Dans ce passage, nous verrons comment Céline montre l'impact psychologique de la guerre, dénonçant le traumatisme qu'elle provoque pour le soldat dont la personnalité se trouve à jamais bouleversée.

Plaçant le personnage successivement dans deux cadres qui symbolise la joie, Céline va faire ressurgir la guerre dans la description de la crise nerveuse de Bardamu.

I -Dans ce passage Céline invite la guerre dans la paix.

a) la fête foraine, un décor paisible :

Bardamu et Lola qui visitent la fête foraine du parc de St Cloud portent leur attention sur une baraque de tir dont le décor représente en premier plan une scène de noce.

Ce décor est évocateur de moments joyeux et heureux : le temps du bonheur où l'on emmenait les enfants innocents à la fête, où les adultes tiraient à la carabine sans conséquence sur « une noce pour la rigolade ».

La noce symbolise une ambiance festive mais ce choix n'est pas anodin puisqu'il permet à Céline de dénoncer le paradoxe de l'être humain, capable de s'amuser en mimant de tuer une mariée et tous ses invités. De plus, le mariage symbolise l'installation dans la vie alors que Bardamu est précisément en perte de repères, en prise avec les démons que la guerre a fait naître en lui.

Dans ce décor de paix, chaque description s'inscrit dans un rang, « au premier rang, en zinc, la mariée [..], le militaire et puis au deuxième rang des invités », « au dernier rang la noce, un autre [..] la mairie».Se dégage ainsi une impression de choses bien ordonnées qui procure un sentiment de sécurité.

Céline dépeint un monde en temps de paix dont la représentation en miniature (« les petites cibles », « de petits points ») est la mise en abyme d'un monde définitivement perdu. L'utilisation de l'imparfait est l'expression que ce temps est passé.

b) La guerre s'invite pourtant à la fête de façon sournoise dans la répétition du verbe tirer (à 5 reprises) puis plus brusquement lorsque Bardamu ne peut s'empêcher de crier « sur moi qu'on tire aussi Lola !». La sucession des repères de temps « à présent […] hier, demain » semble inscrire la guerre dans la continuité, comme si elle était devenu le destin entier de

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