Victor Hugo les misérables 1862. La bataille de Waterloo :

Victor Hugo les misérables 1862. La bataille de Waterloo :

Victor Hugo, est l’une des plus grandes figures du 19e siècle et il est le chef de file du mouvement romantique. Homme de théâtre, romancier, et poète, il est aussi un homme politique. Victor Hugo naît dans une famille bonapartiste en 1802, d’un général d’Empire et d’une jeune femme issue de la bourgeoisie nantaise, Sophie Trébuchet. Admirateur de Chateaubriand, prédestiné aux mathématiques, il se destine pourtant à la carrière littéraire déclarant « Je veux être Chateaubriand sinon rien ». Il commence à versifier à 9 ans et se voit octroyer quelques prix littéraires encourageants. La perte de sa mère en 1821 crée une fracture dans sa vie. En 1822, il commence une carrière dramatique par l’édition de la pièce Cromwell et surtout de sa préface qui remet en cause les règles classiques des trois unités : l’unité de temps, de lieu, d’action et prône le mélange du grotesque et du sublime pour être plus proche de la représentation de la vie réelle.

Malgré ses idées nouvelles, Hugo se fait élire à l’Académie française mais la mort accidentelle et brutale de sa fille Léopoldine en 1843 vient marquer un coup d’arrêt momentané à sa créativité. Confident de Louis-Philippe, il devient député conservateur. Favorisant l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte puis s’opposant à lui, il s’exile à Jersey puis Guernesey où il aborde une des périodes les plus prolixes en termes de création : il publie Les Contemplations, la Légende des Siècles, et les Misérables. Il ne rentre en France qu’en 1870 après la défaite de la bataille de Sedan. Il s’allie à la IIIème République et continue à publier dans les dernières années de sa vie des textes qui ont été composés à Guernesey. Celui-ci incarne l’enthousiasme et la passion.

Victor Hugo, fasciné par l’épopée napoléonienne, consacre tout un livre des Misérables à la bataille de Waterloo. Il évoque en particulier, dans une page célèbre, la charge des cuirassiers. Les Misérables se déroule dans la première moitié du 19ème siècle entre la bataille de Waterloo qui marque la fin de l’Empire napoléonien et les émeutes de juin 1832. C’est aussi un roman social et philosophique où l'on retrouve l'expression des idéaux du romantisme. Les destins de tous ces personnages du roman se croisent dans une misère à la fois financière, sociale, morale et intellectuelle qui est l’incarnation d’un mal du siècle.

L’extrait que nous allons étudier est intitulé « La bataille de Waterloo » et ouvre la deuxième partie des Misérables. Ce texte fait partie du discours descriptif et raconte la bataille de Waterloo qui opposait l'armée française emmenée par Napoléon à l'armée Anglaise en 1815. C’est un texte épique tiré du roman romantique, il met en scène une image d’une guerre épique. Victor Hugo transcende la réalité et magnifie l’horreur de la guerre.

PB : Quels visions de la guerre Victor Hugo présente t-il dans cet extrait romanesque ? Le gigantisme, l'accès au mythe, qui dépasse la situation humaine en la métamorphosant, ne soulignent-ils pas un mélange d'admiration et d'horreur ?

Plan : Tout d’abord, nous verrons dans la 1ere partie du texte la mise en scène de la réalité historique par une description minutieuse. Puis nous verrons dans les deux derniers paragraphes de la ligne 23 à la ligne 39 que la vision de l’écrivain métamorphose le réel pour faire de cet épisode historique une scène d’épopée, qui évoque les combats des dieux.

I - La mise en scène de la réalité historique ; une description minutieuse

-> Répartition des indications et références historiques dans toute la première moitié du texte, intégrées à la description. Victor Hugo quitte la fiction pour nous emmener sur le terrain de l’histoire en évoquant la batille de Waterloo. La narration puise dans la réalité pour raconter la défaite et lui donner vie.

-> La description des soldats : Hugo accorde une importance au nombre, à la multitude pour caractériser la supériorité du numéraire. De cette importance au grand nombre, on y ajoute une énumération. « trois mille cinq cents » L1, « 26 escadrons » L2, « cent six gendarmes » L3, « onze cent 97 hommes » L3, « 880 lances » L4.

->l’armée apparait en grand nombre avec un vocabulaire précis. En début de texte, il y a 2 hyperboles : « Hommes géants sur des chevaux colosses ».

->Le terme « cuirassiers » revient de manière récurrente. L9 x2

-> Référence géographique et référence à des situations: « Lefebvre-Desnouettes »,L2 « Guenappe et Frischemont », »Colline de la belle alliance », « vallon », « grande redoute de la Moskowa », « crête du plateau », « droit/gauche », « le fond redoutable » « plateau de Mont-Saint-Jean ».

->L’allusion aux personnages historiques avec le lexique des grands maréchaux : « Murat » L23, « Ney » L11, « Kellerman » L9 , « Wathier », « Delord »L20. Cela montre le contraste entre l’armée qui est un peuple soudé, innombrable, et les chefs militaires qui sont individualisés.

->Répétition de l’empereur : « Napoléon » L8, « L’empereur » L11, « Vive l’empereur »L38

->Pour décrire les différentes armées, Victor Hugo utilise le lexique de la guerre et des armes « sabres levés » (ligne 14 ) « bataillons », « escadrons » L11 « infanterie »L32 « cavalerie », « mousqueterie

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