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Interprétation Du Tableau La Bataille De Waterloo - De Andrieux

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Par   •  7 Mars 2014  •  544 Mots (3 Pages)  •  2 017 Vues

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"Il semble qu’il fallait à l’Empereur cette défaite définitive : en 1814, toujours victorieux, il n’avait capitulé que parce que Paris avait été investie par les Alliés. Inversement, il y avait de l’épopée dans Waterloo : c’était le sceau d’une aventure humaine qui n’avait eu d’égale que celle d’Alexandre le Grand. Le dévouement presque suicidaire des soldats de l’Empire permit de retourner une situation de défaite pour faire de Waterloo un acte de bravoure démesuré. En ce sens, seule la bataille de Diên Biên Phu peut lui être comparée. Remarquons d’ailleurs qu’on parle de « victoire » pour Austerlitz, Iéna ou Friedland, mais de « bataille » pour ces deux défaites…

Ainsi, la bataille perdue de Waterloo est-elle paradoxalement passée dans l’histoire comme l’un des plus beaux faits d’armes de l’armée française. Elle est toujours citée parmi les batailles napoléoniennes aux côtés d’Austerlitz ou de Iéna. Les créateurs de la légende se sont en effet vite emparés de cette défaite comme pour laver l’affront fait à l’Empereur et en faire une sorte de prouesse victorieuse. Raffet et Charlet célébrèrent très tôt dans leurs lithographies les héroïques soldats de Waterloo, le dernier carré de la garde, le bataillon sacré qui entourait l’Empereur au soir de la bataille. Le général Cambronne fut glorifié pour avoir refusé de se rendre. On lui attribua un mot demeuré célèbre, mais il est plus vraisemblable qu’il répondit aux Anglais cette phrase emplie d’honneur militaire : « La Garde meurt mais ne se rend pas. » La littérature vint également au secours de Napoléon. Dès 1829, Barthélemy et Méry publiaient une sorte d’épopée intitulée Waterloo, fustigeant la trahison du général Bourmont, ancien chouan, qui fut suivie par la célèbre poésie de Victor Hugo dans Les Châtiments (« L’expiation », 1853) : « Waterloo, Waterloo, Waterloo, morne plaine… ». On connaît aussi le vaste passage épique des Misérables qui célèbre en particulier le chemin creux d’Ohain, très accentué par rapport à la réalité, que devaient franchir les cuirassiers de Ney (et de Milhaud). En 1865, Erckmann-Chatrian publiaient à leur tour un Waterloo, roman qui faisait suite au Conscrit de 1813, œuvre antimilitariste certes, mais qui célébrait aussi le sens du devoir patriotique. Plusieurs artistes, outre Andrieux, s’emparèrent aussi du sujet, surtout à la fin du XIXe siècle, sous la IIIe République, quand l’esprit revanchard se fit jour après la défaite de 1870 et qu’il fallait célébrer les grands aînés de la France. Là encore Waterloo fut glorifiée à l’égal des plus grandes victoires, particulièrement par François Flameng qui mit en scène un maréchal Ney déchaîné de bravoure.

Andrieux quant à lui était venu trop tôt : il avait voulu glorifier Napoléon, il ne parvint qu’à montrer les combattants. Si c’est par ce biais qu’on parvint bel et bien à transfigurer Waterloo, en 1852 il fallait flatter l’Empire et non rappeler une défaite finale. Ce qui était possible en littérature ou en gravure ne l’était pas en peinture, genre officiel exposé au public. Il fallait la démocratie pour montrer les soldats du peuple : Napoléon III voulait que son oncle fût glorifié et non pas supplanté par son armée. Le tableau d’Andrieux était voué à l’échec en 1852. Son acquisition

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