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Le lien entre le portrait des personnages principaux et la philosophie de Victor Hugo dans Les Travailleurs de la mer

Dissertation : Le lien entre le portrait des personnages principaux et la philosophie de Victor Hugo dans Les Travailleurs de la mer. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2016  •  Dissertation  •  2 252 Mots (10 Pages)  •  2 034 Vues

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Écrit à Guernesey durant une période d’exil et publié à Bruxelles et à Paris en 1866, Les Travailleurs de la mer est l’œuvre de Victor Hugo, dédiée à l’ile de Guernesey en soi, qui est en même temps un roman d’amour et un roman d’aventure. L’action du roman se déroule dans l’archipel de la Manche où le récit s’est divisé en trois parties, dont la première est employée tout entière à introduire et illustrer les personnages principaux. Intitulé initialement L ‘Abîme, on peut bien dire que Les Travailleurs de la mer est aussi un roman qui porte une réflexion philosophique, surtout sur la philosophie de l’abîme, c’est-à-dire de l’âme, de l’intérieur et de l’inconnu caché au-dedans. Cette rédaction stipule que Hugo utilise ses personnages pour dépeindre un portrait général de sa philosophie sur l’âme humain et sur la notion de l’être vrai caché sous le visage extérieur de l’homme a travers ses portraits de son protagoniste, Gilliatt, et les personnages de Déruchette et sieur Clubin.

Le premier portrait que Hugo dépeint est celui de Gilliatt, son protagoniste. Ces deux portraits dans le chapitre La Panse et le suivant, À Maison Visionnée, Habitant Visionnaire, sont utilisés pour construire une partie de sa philosophie sur l’être. Dans le premier chapitre ici mentionné, Hugo dépeint une illustration physique de Gilliatt. Le motif du masque est important dans la philosophie de l’être de Hugo et c’est introduit ici dans la phrase « Il avait le sombre masque du vent et de la mer. » (p. 147) Cette métaphore est utilisée avec deux côtés pour décrire les deux aspects du personnage de Gilliatt. Le premier est celui de son apparence physique. D’un côté c’est une métaphore pour son visage buriné à cause de son travail comme pêcheur, mais de l’autre est une métaphore pour son intérieur qui est caché jusqu'à un certain point car il a une mauvaise réputation avec les autres habitants de Saint-Sampson. Ils ne savent pas son vrai intérieur, ils le voient simplement pour ce qu’il fait, pour comment il paraît immédiatement, mais ils le jugent et le croient « marcou » (p. 143) et « cambion » (p. 144). Il y a un dichotomie entre ce qu’on voit à propos de Gilliatt; ce que Gilliatt fait et ce qu’on croit de Gilliatt. Gilliatt est considéré comme étant sorcier, quelqu’un qui est sous une influence surnaturelle, mais les personnes qui le considèrent comme cela ne savent pas qu’il « était l’homme du songe » (p. 153), ils ne savent pas qu’il pense, qu’il réfléchit, c’est simplement une mauvaise réputation fondée sur le fait que souvent Gilliatt se trouve dans une situation défavorable ou que les hommes pensent qu’ils ont le droit et donc le pouvoir de dire ce qu’ils veulent. Oui, tout ce développement est juste et assez clairement exprimé. Hugo explore un autre aspect de sa philosophie de l’être à travers le portrait de l’intérieur de Gilliatt dans le passage de chapitre VII du livre premier qui est composé de trois parties. La première est un tableau général sur l’intime de Gilliatt, la deuxième est une exploration de ses pensées sur le monde de la mer et du ciel, et la troisième est une exploration de la rêverie, mais toutes ces explorations sont liées par le thème de la relation entre le visible et l’invisible. Celui-ci est très important pour comprendre ce protagoniste et c’est expliqué par l’analogie qu’il « concluait » (p. 154), qu’il « disait » (p. 155) et qu’il « imaginait » (p. 155) dans son exploration du monde extérieur. Cette analogie stipule que « puisque des transparences vivantes habitaient l’eau, d’autres transparences, également vivantes, pouvaient bien habiter l’air. » (pp. 154-5) Cette analogie des êtres invisibles est pour Gilliatt un raisonnement ; une pensée fondée sur ce qu’il sait et ce qu’il voit mais c’est pour Hugo une analogie, c’est-a-dire une métaphore, pour l’abîme interne inconnu de l’homme en comparaison du visage qui masque et qui cache ce vrai intérieur. Bon développement. Dans la troisième partie de ce portrait de la pensée intime de Gilliatt on apprit son exploration du rêve comme un moyen d’expliquer les choses qu’on considère comme l’inconnue car « la rêverie […] est la pensée de l’état de nébuleuse confine au sommeil » (p. 155), c’est « en contact avec le possible » (p. 155) et « le rêve est l’aquarium de la nuit. » (p. 156) Le thème de la polarisation des mondes dans Les Travailleurs de la mer est celui d’importance. On voit que Hugo décrit le monde réel ; le monde des mangeurs du pain ; le monde de l’économie, qui est marqué par l’histoire, la révolution industrielle, et la géographie. Puis il y a le monde de la mythologie ; le monde des merveilleux qui est caractérisé par les éléments de la nature ; les grands forces des vagues et la tempête ; c’est à dire c’est un monde des monstres : « le formidable rocher Douvres » (p. 341) et le pieuvre. Gilliatt fait partie de ces deux mondes. D’un côté il n’est qu’un pauvre marin pêcheur mais d’autre côté il est le héros mythologique dans les roches Douvres. Donc dans le monde réel de l’homme on peut le diviser dans deux parties opposantes : la mer et le ciel ; le jour et la nuit ; le réveil  et le sommeil ; le réel et le rêve. Car Gilliatt est songeur et visionnaire il est possible pour lui de traverser entre ces deux mondes, il ne pense pas que le monde réel ou le monde du possible s’arrête au sommeil ; il pense que « Le monde nocturne est un monde. La nuit, en tant que nuit, est un univers. » (p. 155) Gilliatt croit que « les lointains de l’abîme aient un grossissement visionnaire » (pp. 155-6) dans le rêve, que « le dormeur […] entrevoit […] ces masques » (p. 156) et que « tout ce mystère que nous appelons le songe et qui n’est autre chose que l’approche d’une réalité invisible. » (p. 156) Dans ce sens Gilliatt vue la nuit et le rêve comme un état de pensée aussi réel que le jour et l’état d’être réveillent, il est explorateur de l’invisible et l’inconnu qui est la métaphore utilisée par Hugo pour l’exploration de l’âme intérieure ; pour ce qu’on ne peut pas voir sur l’extérieur dans sa philosophie de l’être.

        

Le portrait du personnage de Déruchette est utilisé dans Les Travailleurs de la mer pour expliquer plus profondément le motif du masque. Hugo souligne dans la première partie du chapitre, Babil et Fumée, du troisième livre une autre réflexion sur sa philosophie de l’être mais ici c’est plutôt la relation entre le corps et l’esprit ou l’essence de l’être que celle du visible et l’invisible dans le portrait de Gilliatt . Selon lui, « Le corps humain pourrait bien n’être qu’une apparence » (p. 171) qui « cache notre réalité. » (p. 171) C’est dans ce passage sur Déruchette où la relation entre physionomie et physiognomonie est explorée. Le masque dans ce roman est un motif récurrent dans les portraits de Gilliatt et Clubin aussi mais à des degrés divers.  Dans le cas du portrait de Déruchette le masque qu’elle porte n’est pas un masque qui cache ; c’est un masque qui exprime ; c’est une sorte de vitre transparente qui permet de voir  le personnage de Déruchette comme elle est. L’instance narrative nous disons que c’est une « erreur commune […] de prendre l’être extérieur pour l’être réel » (p. 171) et que si cela était le cas puis Déruchette « apparaîtrait oiseau » (p. 171) « qui a la forme d’une fille » (p. 171). Dans l’entier de ce portrait elle est décrite comme si elle est oiseau ; il parle de ses « ailes » (p. 171) qu’on ne peut pas voir, du « gazouillement » (p. 171) qu’on entend, des branches qui sont en fait les chambres et de « ses plumes » (p. 172) pour peintre cet image d’une fille-oiseau. Hugo construit ce portrait comme une sorte de portrait métaphorique du corps et de l’extérieur qu’on voit de Déruchette, c’est à dire ce portrait est une exploration du personnage à travers de la physiognomonie. Dans cette exploration Hugo interprète l’identité psychique en relation des traits physiques en se référant à un modèle : celui des types animaux et dans ce cas l’oiseau.  Elle est surtout vue a travers sa fonction d’« être charmant […] dégager de la joie, rayonner du bonheur, […] être l’harmonie, être la grâce, être la gentillesse… » (p. 172). Cette fonction est décrite en termes de ce qu’elle provoque et suscite ; c’est une exploration de sa physionomie ; c’est-a-dire les aspects qui se composent la personnalité ou le caractère de Déruchette qui sont évoqués par les traits de son visage. La phrase répétée de « Ce sera Déruchette » (p. 171), « c’était Déruchette » (p. 173) et « C’était là Déruchette » (p. 174) est une évocation par Hugo de l’essence de Déruchette. Oui, juste. Ce passage n’est pas un portrait physique de Déruchette mais c’est un portrait d’essence d’elle ; une évocation de l’être de quelqu’un qui est quelque chose plus d’une représentation de l’être par notre visage ou par notre physionomie, « c’est notre sourire » (p. 173). Le portrait de Déruchette est, dans un sens, entièrement différent de celui de Gilliatt ; elle est l’antithèse complète de Gilliatt. Hugo se concentre sur le fait que cette essence de Déruchette vient de son extérieur, son visage, sa beauté et son sourire, c’est-à-dire ce qu’est en dehors d’elle-même, tandis que le portrait de Gilliat se focalise sur le fait qu’il se plonge dans ses pensées, dans ses rêves ; il vit a l’intérieur de lui-même.

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