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Victor Hugo, "Les Contemplations".

Discours : Victor Hugo, "Les Contemplations".. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Février 2016  •  Discours  •  2 296 Mots (10 Pages)  •  1 058 Vues

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         Poème romantique .                                                  

Demain, dès l'aube…

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur

                                                      Victor Hugo, "Les Contemplations".

Le poème touche le lecteur par la force et la sincérité des sentiments exprimés le poète nous fait comprendre le lien qui l'attachait à sa fille, la douleur de sa perte, ainsi que le sentiment de solitude qu'il éprouve. Mais le poète nous touche aussi par la simplicité des mots et le refus se confier douze alexandrins seulement, et une discrétion absolue sur la personne aimée, ainsi que les circonstances de sa mort et c'est aussi cette délicatesse qui nous touche.

C'est d'ailleurs qu’à la fin du poème que l’on comprend que ce long trajet mènera le poète dans un cimetière, sur la tombe de sa fille Léopoldine qui s’est noyée quelques années auparavant. Ainsi, ce court poème de trois strophes est un poème lyrique puisque le poète y exprime ses sentiments. Mais ce n’est qu’à la fin que le lecteur comprend que le thème de ce poème est le deuil.

Poème symboliste.

Promenade sentimentale

Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j’errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l’étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j’errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l’épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux.

Paul Verlaine, "Poèmes saturniens".

Dans ce poème ,Verlaine nous raconte sa promenade sur le long d’un étang. Il y décrit un paysage campagnard dans lequel le champ lexical de l’eau est dominant,  étroitement associé à celui de la nature.

La Nature dans "Promenade Sentimentale" a un aspect bien triste. D'une manière très poétique, Verlaine personnifie tous les éléments de la nature, elle nous est décrite de façon personnelle, on peut l'observer à travers ses sentiments, et miroite donc sa propre vision des choses . L’idée de fantôme ramène directement à l’idée de mort.

 On peut donc en déduire que Verlaine est triste puisqu’il voit en la nature, quelque chose de fantomatique et de triste. Il le dit lui-même à deux reprises « promenant ma plaie » (v.5).

A travers ce poème littéraire de la nature, Verlaine nous transmet ses pensées les plus sombre, ainsi que sa tristesse, alors que le thème de la nature est un sujet beaucoup plus léger, plus gaie.

"Demain, dès l'aube" et "Promenade sentimentale" sont deux poèmes de genres et de courants littéraires opposés, mais malgré cela, on peut observer quelques similitudes. Comme tout deux, partent en solitaire vers une destination précise ou peut importe, tout les deux sont accablés par un fardeau: "le dos courbé" chez Hugo et "promenant ma plaie" chez Verlaine.

Et l'on retrouve les thèmes de la tristesse, du désespoir, ainsi que de la mort dans les deux poèmes.

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Poème surréaliste.

Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

 Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

                               Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913


     "Le pont Mirabeau" est un poème original qui reprend un thème conventionnel dans une structure où les termes, les sonorités et la disposition des mots forment des correspondances.                                                             Seule la peine de l'auteur semble demeurer face au temps qui passe.

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