Veni Vedi Vexi De Hugo

ographie de l’auteur en rapport avec le poème

V.Hugo s’exile en 1851 suite à la trahison de Louis-Napoléon Bonaparte qui fait un coup d’état. La mort de sa fille aînée, Léopoldine affecte énormément le poète : le 4 septembre 1843. Elle s’est noyée dans la Seine à l’âge de 19 ans avec son mari Charles Vacquerie qui tentait de la sauver (p.89). La grande question de ce livre IV, c’est comment concilier l’absurdité de la disparition injuste d’une enfant avec l’idée de Providence divine ?

Le 21 juin 1846 : c’est Juliette Drouet qui perd sa fille Claire Pradier.

C’est lors de son exil à Jersey que le poète va s’adonner au spiritisme pour tenter de communiquer avec sa fille par l’intermédiaire de Delphine de Girardin.

Sens du titre du livre IV : Pauca Meae

Le titre du livre IV des Contemplations est une référence à la 10ème Bucolique de Virgile, poète latin à qui Hugo rend hommage dans le recueil (IV, 11). « Pauca Meae » pourrait signifier : « quelques vers pour ma fille chérie ». Contrairement à son modèle antique, Hugo choisit une formule concise et elliptique qui passe sous silence le nom du destinataire de ses vers.

Lecture analytique

Introduction

a)Contexte historique et littéraire : Les Contemplations est un recueil de poésie publié le 23 avril 1856 .Victor Hugo évoque la mort de sa fille Léopoldine, noyée le 4 septembre 1843. En tant que père endeuillé, V.Hugo comprend également la douleur des mères qui ont perdu leur enfant. C’est bien dans un contexte romantique que l’auteur publie ce livre où il parle de ses émotions à cœur ouvert pour chasser un peu la souffrance de la mort prématurée de sa fille. L’auteur rend un hommage tout particulier à Claire Pradier qui suivit de peu Léopoldine dans la mort et qui est son double tout au long du recueil. Claire Pradier est la fille de Juliette Drouet, l’amante de Victor Hugo.

b)Situation du texte : Le titre du poème « veni, vidi, vixi » fait référence à la célèbre formule de César « veni, vidi, vici » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). A l’affirmation de la victoire de César se substitue le découragement du poète qui a dû supporter la mort de sa fille. La douleur paternelle infinie de Hugo le pousse à interroger le sens de l’existence et l’énigme de la mort.

Ce poème est constitué de trois mouvements. Le poète évoque dans 3 premiers quatrains le contraste qui existe entre un printemps joyeux et son cœur triste pour parler ensuite de son combat, de son travail pour l’humanité (strophe 4 et 5) en terminant par la douleur de ce « bagne terrestre » (trois derniers quatrains).

c)Problématique : Comment Hugo parvient-il à exprimer sa douleur dans un poème lyrique ?

d)Plan Dans ce poème, V.Hugo explique tout d’abord sa douleur et adresse une prière à Dieu et à sa fille pour leur demander qu’elle cesse. Mais il ne voit qu’une issue à cette terrible épreuve : la mort.

I-L’expression de la douleur : l’importance du lyrisme

a)Le choix du poème

Hugo choisit la poésie pour parler de son désespoir face à la mort de sa fille que la Vie a emportée à 19 ans. Il écrit un poème constitué de 8 quatrains composé entièrement en alexandrins, vers noble par excellence. La poésie est propice à l’expression des sentiments et notamment à celle de la douleur.

Le poète s’adresse à la fois à sa fille et à Dieu : « ô ma fille » (l.11) et à Dieu (« O Seigneur ! l.31) en s’exprimant à la première personne du singulier dans un registre lyrique où le « je » est repris de nombreuses fois en anaphore dans cette autobiographie poétique.

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