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Umberto Еco : Lector In Fabula

Fiche de lecture : Umberto Еco : Lector In Fabula. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  1 056 Mots (5 Pages)  •  1 092 Vues

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Umberto Eco : Lector in Fabula. Le rôle du lecteur ou la coopération interprétative dans les textes narratifs (1979)

Pendant longtemps, on a estimé que le rôle du lecteur était de découvrir le seul et unique sens caché dans l’œuvre. Le lecteur était donc plus spectateur qu’acteur, et n’avait pour autre choix que de suivre ce fil directeur pouvant avoir plusieurs fonctions : argumentatif, narratif, descriptif, didactique, injonctif, expressif, rhétorique … Ainsi on estimait que le rôle du lecteur était réduit puisqu’il n’avait qu’à découvrir un sens déjà préexistant.

C’est ce qu’Umberto Eco appellera un texte fermé, c’est dire encore un texte cherchant à imposer une seule lecture rendant moindre la liberté d’interprétation. L’auteur cerne ainsi avec précision son lecteur, sa « cible » qui attend d’être touché et fera en sorte d’être compris.

Ainsi l’œuvre fermée est adaptée à un public spécifique qui n’a donc pas besoin de se montrer spécialement coopératif. Cependant, un texte ne peut pas « contrôler entièrement son actualisation, le rôle du lecteur reste ainsi déterminant » selon Eco. Outre cette distinction ouvert fermé, même dans les œuvres dites fermées, un texte peut être libre d’interprétations.

En effet si l’on prend exemple sur Les Mystères de Paris, œuvre, qui a tenu son public en haleine pendant plus d’un an, nous pouvons voir qu’indépendamment de la volonté de l’auteur le prolétariat a vu cette œuvre comme un miroir honnête de sa condition de vie. Marx et Engels iront même jusqu’à cataloguer cette œuvre comme un modèle de plaidoirie réformiste. Eugène Sue à d’ailleurs profité de cette réception inattendue pour infléchir son travail dans une perspective moralisatrice sociale-démocrate.

Ainsi pour résumer une œuvre qu’elle soit ouverte ou fermé essaye de prévoir un certain lectorat mais ne peut le faire avec certitude ; Pour prendre l’exemple de Gargantua de Rabelais, si l’on considère le nombre de références culturelles, philosophiques, théologiques, on peut voir que Rabelais anticipe le lectorat qui sera le sien, ici un lectorat érudit qui sera capable de repérer les différentes allusions érudites.

Cependant indépendamment de cette prévision de l’auteur, son œuvre peut très bien tomber entre les mains d’un lecteur naïf qui ne pourra opérer cette réflexion critique. Pour reprendre l’image que développe Rabelais dans la préface de Pantagruel, son œuvre peut très bien tomber entre les mains d’un chien qui se laisse dicter par son appétit et qui au lieu de flairer l’os de l’observer attentivement le dévorera d’une traite.

En d’autres mots plus proche de ceux d’Umberto Eco, l’auteur même si il peut essayer de prévoir l’encyclopédie de son futur lecteur il ne peut avoir aucune certitude.

Mais justement la richesse de l’œuvre ouverte qui est Gargantua de Rabelais c’est que ce n’est pas parce que le lecteur ne voit pas toutes les références érudites que l’œuvre n’aura aucun sens.

Percevoir l’œuvre Rabelaisienne comme un vaste monde carnavalesque qui prend ses distances avec la littérature érudites est une des interprétations possibles toutefois elle n’est que partielle, comme toute interprétation, car elle ne rend pas compte de tous les aspects du texte.

Certes

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