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Tirade de Phèdre, son aveu implicite à Hippolyte

Commentaire de texte : Tirade de Phèdre, son aveu implicite à Hippolyte. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 068 Mots (5 Pages)  •  2 690 Vues

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Explication de texte

Aveu implicite de Phèdre: Acte II, scène 5

La tragédie de Racine présente la lutte de l’homme contre son destin en y mêlant la passion. Dans Phèdre, pièce de Racine, Phèdre échoue dans sa lutte pour effacer son amour envers Hippolyte, fils de son mari. Thésée venant d’être annoncé mort après 6 mois d’absence, Phèdre en plein délire amoureux, avoue implicitement sa passion à Hippolyte. Par quel moyen le fait-elle? Premièrement nous verrons la substitution des personnages, suivi par le rêve de Phèdre.

Au début de sa tirade, Phèdre semble évoquer son époux disparu mais elle esquisse en fait le portrait d’Hippolyte. Puis elle prend la place de sa sœur Ariane qui fut jadis amoureuse de Thésée. Le processus de substitution est le même pour les deux couples de personnages.

Tout d’abord de Thésée à Hippolyte. Phèdre commence par avouer des sentiments violents pour Thésée. Le vocabulaire est très fort : « je languis », elle souffre d’amour, tandis que « je brûle » montre la force de sa passion. Le rythme saccadé du vers 634 « Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée », créé par l’alternance de mots à 1, 2 ou 3 syllabes, montre le frémissement de la passion de Phèdre.

Cependant cette déclaration est immédiatement contredite au vers 635 par la formule « non point tel ». Elle renie son époux en en faisant la critique : le vocabulaire utilisé est dépréciatif « volage, déshonorer » et emploie un ton sec donné par les consonnes explosives (d et t) « adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des Morts déshonorer la couche ».

Elle explique ensuite comment elle voudrait que Thésée soit, en faisant un portrait d’Hippolyte, en le comparant à Thésée. Phèdre commence par utilisée un connecteur logique d’opposition : « Mais ». Dans le vers qui suit ce connecteur, elle emploie un ton doux créé par l’assonance en « f » dans les mots importants comme « fidèle, fier et farouche ». Elle le décrit en étant « jeune » alors que cela ne s’applique plus à Thésée, ce qui nous donne l’impression qu’elle ne parle plus de lui. Phèdre fait ensuite directement référence à Hippolyte avec le pronom personnel « vous », « tel que je vous voi ». Ce vers fait aussi allusion au vers 290 « mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père », réplique dans son aveu à Oenone. Le vocabulaire qu’elle emploie est valorisant (« charmant, dieux ») contrairement à celui qu’elle a utilisée pour Thésée.

Le héros dont parle ensuite Phèdre est Hippolyte comme le montre l’emploie de « votre » et « vous ». Elle insiste sur le votre/vos dans le vers 641 « Il avait votre port, vos yeux, votre langage » ce qui fait de Thésée non plus le comparant mais le comparé. C’est une inversion de la comparaison. Le nom d’Hippolyte et d’ailleurs mis en valeur au vers 645 où il occupe une place privilégiée grâce à l’antéposition.

Ensuite Phèdre se compare à Ariane. Ce transfert ce fait beaucoup plus rapidement. Phèdre parle à peine d’Ariane juste avec la périphrase « ma sœur ». La négation suit immédiatement  avec « mais non » et permet à Phèdre de se substituer à sa sœur : « je l’aurais devancée ».  Le « je » est renforcé au vers 655 par la forme d’insistance « c’est moi, Prince, c’est moi ».

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