Synthèse, Histoire de la Beauté, 2004, G. Vigarello

Dans son essai, « Histoire de la Beauté », publié en 2004, G Vigarello traite de la nécessité, à travers les époques, du bien-être et de la maitrise du corps.

Idée également reprise par l’écrivain Baudelaire dans son essai « Le peintre de la vie moderne », écrit en 1863. L’article présenté ici, intitulé « Eloge du maquillage » en est un exemple.

Le bien-être mis aussi en valeur dans le domaine pictural « La toilette de Vénus », peinture de Rubens réalisée au tout début du XVIIème siècle fait l’éloge de la divinisation du corps féminin.

Par ailleurs, le genre narratif du roman d’Oscar Wilde, « Le portrait de Dorian Gray », publié en 1890, propose une autre vision du rapport au corps : celle de l’éternelle jeunesse, illustrée par l’affiche du film et la première de couverture.

Ainsi, à travers les époques, les artifices sont-ils vraiment nécessaires au bien-être et à la maitrise du corps naturel ?

Pendant des siècles, le vieillissement du corps a été considéré comme un processus normal, naturel. Aujourd’hui, beaucoup refusent de voir leur corps se modifier, vieillir avec l’âge et redoute l’échéance de la mort car notre société a le culte du jeunisme. Pour Oscar Wilde, (au tout du moins son personnage) la conception de la beauté naturelle est limitée à cette jeunesse éternelle.

Au contraire, la beauté est artistique, pour Baudelaire : le maquillage est un art qui sert à se sublimer mais certainement pas à se rajeunir : « la peinture du visage ne doit pas être utilisé dans le but vulgaire d’imiter la belle nature et de rivaliser avec la jeunesse ». Grace au maquillage, la femme devient un objet d’adoration, un être supérieur. Elle est ainsi divinisée.

Tout comme Rubens, pour qui la beauté naturelle sert à représenter le principe même de la beauté intemporelle. Vénus, permet de montrer d’une façon éternelle (mythologie) le caractère éphémère de la beauté.

On pourrait finalement dire que pour Baudelaire, le corps artificiel est plus beau que le corps naturel, ce en quoi on peut l’opposer à O. Wilde, alors que, corps naturel beau ou laid, c’est l’art qui en fait un objet de beauté chez Rubens.

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