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Surveiller et punir, naissance de la prison, Foucault

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Par   •  20 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  2 391 Mots (10 Pages)  •  973 Vues

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COMMENTAIRE DE L’OEUVRE DE MICHEL FOUCAULT “ SURVEILLER ET PUNIR, NAISSANCE DE LA PRISON”.

Première partie - INTRODUCTION Á L’OEUVRE 

Pour une analyse historique et philosophique sur la naissance de la prison et des systèmes répressifs. 

Michel Foucault est un philosophe, sociologue et historien français du début du XXème siècle. Maitre de conference à la faculté de lettres et sciences humaines au Collège de France à Paris, il a travaillé sur le développement historique de la médecine en examinant la constitution de la maladie et de la folie comme objets scientifiques. Il a étudié aussi l’histoire culturelle des institutions judiciaires et la détention dont l’oeuvre Surveiller et Punir en est un témoignage. 

Ses réflexions pour la réalisation du livre se situent dans un moment précis de son parcours intellectuelle dans lequel il traite le thème de la punition en soulignant le lien entre la construction de la société, les procédures pénales et la formation de l’individu moderne. 

C’est une oeuvre historique qui fait réfléchir sur la thématique du pouvoir de la justice, sur son application pratique et en particulière sur l’évolution de la peine d’un point de vue juridique et sur l’extension de la surveillance d’un point de vue plus sociologique.

Surveiller et Punir  propose une analyse du système pénal dans la perspective de la tactique politique et de la technologie du pouvoir. L’oeuvre a été discutée et critiquée par nombreux criminologues qui n’ont pas apprécié le fait que Foucault ait trouvé leurs théories banales et qu’il les ait mises en discussion. 

Il dénonce les dysfonctionnements du système pénale et met l’attention sur le rôle de la prison comme le meilleur instrument, un des plus efficaces et rationnels pour punir les infractions commises dans une société comme la forme générale à appliquer pour le châtiment.

Foucault a observé un changement fondamental en matière pénale entre la moitié du XVIII ème siècle et la moitié du XIX. Il traite son oeuvre en quatre étapes, les supplices, la punition, la discipline et la prison et il cherche à construire son oeuvre de la naissance de la prison avec les modalités qui ont caractérisé le passage du supplice, qui pour Foucault est l’expression d’un rapport de pouvoirs politiques  auquel les condamnés étaient soumis jusqu’au XVIII ème siècle, à une conception plus moderne et actuelle de la prison dans une optique contemporaine. 

La problématique centrale du livre est de comprendre d’où provient la coutume d’enfermer les individus en prison comme façon de corriger leurs fautes.

Deuxième partie- QUE EST-CE QUE SIGNIFIE PUNIR ET POURQUOI ON PUNIT?

Comme Foucault l’explique dans son oeuvre on peut parler de prisons qu’à partir du XIX ème siècle. Les structures de détention n’étaient pas nombreuses au sein du royaume et c’est la pratique du supplice qui régnait pendant les siècles de l’absolutisme monarchique. Les coupables, après s’être confessés publiquement, étaient souvent soumis à la torture et à divers supplices physiques. Ces châtiments avaient, comme l’explique Foucault de façon très précise et méticuleuse, le caractère de vrais spectacles publics qui étaient organisés selon des résultats et des symboles codifiés auxquels le peuple participait de façon spontanée. Ces fêtes publiques avaient un rôle très important dans la constitution du pouvoir de la monarchie absolue et représentaient un mécanisme fondamental du système judiciaire. En effet, la décision n’était pas soumise à l’appréciation d’un juge et la procédure pénale restait secrète jusqu’au moment de la sentence. Le coupable ne pouvait pas savoir qui l’avait dénoncé et ne pouvait pas connaitre la procédure judiciaire. Le rôle du juge était de réunir des preuves sur les faits commis par le prétendu coupable et ce dernier n’avait aucun moyen pour se défendre. Sous cet angle, il n’existait aucune forme d’indépendance du juge puisque ses fonctions et son pouvoir de juger étaient assujettis au pouvoir du roi. 

Soumis à la torture, le détenu était amené à avouer sa faute et afin d’éviter ces châtiments corporels, bon nombre d’entre eux confessaient leurs crimes spontanément. Les violences physiques dont le coupable était victime étaient proportionnées à la gravité de son crime et les supplices avaient le but de prolonger la souffrance du coupable en une interminable agonie. Les techniques de torture étaient caractérisées par des humiliations publiques, des mutilations et des brulures qui souvent contribuaient à la mort du condamné. Dans l’Ancien régime chaque crime, du moins grave comme le vol, au plus odieux tel que l’homicide étaient considérés comme une insulte à l’autorité du roi. Des fois le souverain condamnait les coupables à des châtiments (supplices et actes de torture) qui n’étaient pas proportionnées au crime commis. De cette façon il pouvait assoir son pouvoir face à ses ennemis. Les manifestations de violences publiques devaient créer à l’égard du peuple une sensation de terreur mélangée à un sentiment d’admiration, conception qui parait paradoxale à notre époque mais qui démontrait la soumission du peuple face au pouvoir d’un homme. Il est important de souligner que le peuple n’a pas toujours accepté silencieusement ces actes inhumains. L’histoire témoigne du mécontentement du peuple face à l’atrocité de l’absolutisme.

La fin du XVIII ème siècle a été caractérisée par de nombreux changements socio-économiques qui ont aidé à s’éloigner de la vision d’une justice cruelle, violente et disproportionnée, propre à cette époque.

Mais est-ce qu’il y a la nécessité de modifier la façon de punir en s’approchant à une vision qui a comme but la prévention e la correction des criminels au lieu de punir simplement les crimes qui montrent un caractère exceptionnel à l’égard du roi?

En effet la puissance inconditionnée du roi montrait l’inefficacité du système punitif, du moment que le pouvoir de décision propre du juge lui était soustrait et exproprié. Il faut imaginer un système plus efficace et intensif qui touche le sujet qui a commis le crime au lieu de vérifier la vérité de l’acte criminel. Tout ça pour mieux connaitre le sujet afin de corriger et prédire ses tendances à commettre d’autres crimes. Le changement le plus significatif concerne le déplacement de l’objet de la peine : l’expiation passe du corps du condamné à son âme. Dès la naissance du capitalisme et de l’affirmation du pouvoir disciplinaire Foucault explique qu’il faut réaliser une séparation analytique et une classification repartie de la pluralité des sujets. Il ne faut pas prendre les masses dans leur totalité mais les analyser dans leur individualités. Des exemples nous sont offert par l’armée, où les soldats apprennent d’abord les techniques pour attaquer en groupe et successivement focalisent leur attention sur des techniques individuels; ou par l’école où la séparation entre ouvriers et étudiants aide les procès d’apprentissage. Les règlements des usines et des écoles primaires sont modifiés afin de prévoir des sanctions pour les retards et absences et de réduire les gaspillages. Ce pouvoir disciplinaire trouve application dans le système de la prison. Le principe sur lequel se base la prison concerne l’idée qu’un châtiment ne soit pas caractérisé par des violences physiques mais plutôt qu’il touche l’âme du sujet incriminé. 

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