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Fiche de lecture - Naissance de la prison, Foucault

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Par   •  13 Août 2019  •  Fiche de lecture  •  1 791 Mots (8 Pages)  •  656 Vues

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Fiche de lecture : 

Surveiller et punir, naissance de la prison, M. Foucault

  1. Vie et oeuvre:

-> professeur de philosophie à l’ENS, vit de 1926 à 1984.

-> écrit sur les institutions et leurs structures pour renverser la pensée existentialiste tout en introduisant de nouveaux thèmes en philosophie comme la sexualité, la folie ou la prison.

-> publie Surveiller et punir (essai philosophique) en 1975 après s’être engagé politiquement avec les prisons, qu’il observe d’un point de vue aussi historique.

-> vise à montrer la création de figures dangereuses pour la société pour remplacer la punition par la détention (fonction sociale du châtiment).

-> montre que la détention n’est pas naturelle et étudie donc l’évolution et les conséquences qui ont mené les sociétés à avoir recours à l’emprisonnement, qui prouve un changement dans la société car le châtiment corporel devient psychologique.

-> a également publié Naissance de la clinique, car il s’intéresse beaucoup à l’émergence des sciences humaines.

-> est très inspiré par Nietzsche.

II. Structure du passage étudié, idées essentielles

  1. Supplice

Chapitre 1: Le corps des condamnés

Il commence ce chapitre en présentant l’exécution de Damiens en 1757 (pour tentative de régicide), pour expliquer que les supplices publics sont peu à peu remplacés par des peines moins physiques et moins violentes, avec plus de discrétion. La prison apparaît donc quand le supplice cesse d’être un spectacle.

Par là, il explique que la punition ne devient plus uniquement le moyen de condamner l’acte mais aussi de modifier l’état d’esprit pour espérer des effets positives (éradication du vice, prise de conscience).

Chapitre 2: L’éclat des supplices 

Il explique d’abord la place du supplice dans la société classique : c’est une partie du système pénal et on cherche à blesser, marquer physiquement le condamné au regard du crime qu’il a commis (« oeil pour oeil, dent pour dent ») et de l’importance de sa victime pour faire éclater la vérité publiquement (les aveux sous torture constituant des preuves au Moyen-Âge). Cela n’est pas donc juste de la punition, c’est aussi un rituel politique, attestant du respect des lois. Le peuple est donc témoin et garant de la punition.

  1. Punition

Chapitre 1: La punition généralisée

Il relie la montée du capitalisme à l’allégement des peines: on affine les peines, on s’éloigne du caractère sanguin des représailles à cause de conflits internes au pouvoir judiciaire, avec la dénonciation des excès de pouvoir de la royauté et de certaines institutions. Il affirme que la punition doit passer de vengeance à punition, laissant place à l’universalité et la nécessité plutôt qu’à la violence. Pour lui, cette réforme de la justice se base sur plusieurs règles :

  • Quantité minimale: la punition doit être plus forte que le crime.
  • Idéalité suffisante: la peine doit entraîner un désavantage pour être efficace.
  • Effets latéraux: l’effet est aussi sur ceux qui n’ont pas commis de fautes pour dissuader et prouver le respect des lois.
  • Certitude parfaite: les lois doivent être publiées et une peine doit être déterminée spécifiquement pour chaque crime.
  • Vérité commune: le crime doit être prouvé et vérifié.
  • Spécification optimale: toutes les infractions doivent figurer dans un code.

Chapitre 2: La douceur des peines

Les réformes doivent permettre aux peines de ne plus être arbitraires, la volonté législateur ne doit plus les influer. Elles sont également désormais inscrites dans un laps de temps donné et sont liées à la spécificité des crimes. La moralité gagne de l’importance à travers la leçon et le discours. On ne prend plus le supplice comme référence mais la perpétuité (notion de dette envers les victimes qui ne prends jamais fin). C’est à ce moment que la détention devient populaire car on se donne une forme d’assurance que le criminel ne peut plus exercer ses crimes. Pour illustrer ce changement de punition vers une punition morale, il donne l’exemple du Rasphuis d’Amsterdam qui fait de la prison un lieu de savoir pour éviter que le criminel ne récidive avec une prise de conscience de la gravité du crime commis.

III. Concepts

  • Le pouvoir-savoir : le pouvoir et le savoir sont deux notions qui ne peuvent être détachées car le pouvoir implique et produit forcément une forme de savoir pour Foucault et le savoir entraîne forcément un type de pouvoir. Ainsi, le sujet qui sait peut s’inscrire dans des relations de pouvoir-savoir. Ces relations peuvent se transformer au cours du temps puisqu’elles sont constituées de « processus et luttes ». Le pouvoir-savoir est également ce qui détermine les domaines possibles de savoir.  
  • L’âme : l’âme n’est pas une illusion ou une idéologie (âme n’est pas la vision de l’idéologie chrétienne), il s’agit d’un moyen pour atteindre le corps sans le toucher, c’est un vecteur de pouvoir. Elle existe tout autour du corps et en permanence, il s’agit d’un moyen de « contrôler » un individu (par exemple les fous, les enfants, les colonisés) puisqu’elle est également là où se forme et se situe tout savoir. L’âme représente donc un vecteur essentiel de pouvoir et de savoir qui renforce le pouvoir (ce n’est pas une substance mais un « engrenage »). L’âme est un concept divisé en domaines d’analyse pour faire valoir la morale mais elle est également une forme d’assujettissement pour celui qui la possède : « l’âme, prison du corps » car l’âme régit le corps et l’individu sans qu’il puisse y faire quelque chose.
  • Le supplice : le supplice est considéré comme une technique qui peut hiérarchiser et apprécier la souffrance dans une certaine quantité (gradation de souffrance dans la mort infligée au moyen-âge car multiplicité) par exemple la guillotine est rapide donc « degré 0 du supplice » mais l’écartèlement, le bûcher provoquent de l’agonie longue, ce sont donc des supplices. Le supplice est codifié: il s’agit d’une peine infligée dont l’intensité, la longueur et la gravité est proportionnelle au crime commis et à l’importance de la victime (« code juridique de la douleur »). Il s’inscrit donc dans le rituel, il doit obligatoirement être marquant (physiquement et psychologiquement) et être symbole du triomphe public de la justice. Le supplice peut donc se produire encore après la mort car il s’agit d’une sorte de cérémonial codifié pour attester du respect des lois.
  • Le surpouvoir (monarchique) : dans une monarchie, le surpouvoir représente un dysfonctionnement du pouvoir par l’excès, puisque le pouvoir est personnel (souverain) et donc il fait preuve d’absolutisme pour identifier le droit de punir. Le roi prend des droits qui nuisent au bien commun (pouvoir trop strict) et entre dans une situation de « surpouvoir » car il a mis la justice en concurrence avec son pouvoir direct et la paralyse. Le surpouvoir est donc un dysfonctionnement du pouvoir (trop faible ou trop fort) qui nuit à la justice par l’abus.
  • La punition : il s’agit d’une forme de répression qui se détache du corps (à l’inverse du supplice) et qui apparaît après un jugement d’un crime. La punition ne cherche pas à faire souffrir, blesser ou traumatiser, c’est une répression qui veut plutôt expliquer le crime, soigner le criminel à travers une prise de conscience et éviter qu’il ne récidive. On touche alors à l’âme du criminel, à sa conscience et donc à une punition psychologique. Elle sert à la société dans le sens où elle tente d’empêcher que des crimes ne soit commis à nouveau, et c’est ainsi que naît le principe d’emprisonnement pour restreindre le champ d’actions des criminels en attendant que leur conscience comprennent la gravité de leur crime (donc le temps est proportionnel à la gravité).

IV. Citations, formules à retenir

  • « le corps supplicié s’inscrit d’abord dans le cérémonial judiciaire qui doit produire, en plein jour, la vérité du crime. »

  • « Il faut que la justice criminelle, au lieu de se venger, punisse. »
  • « Il faut que le châtiment trouvé soit non seulement naturel, mais intéressant. »
  • « Les « réformatoires » se donnent pour fonctions, eux-aussi, non pas d’effacer un crime mais d’éviter qu’il recommence. »
  • « À chaque crime, sa loi ; à chaque criminel, sa peine »
  • « Mais l’essentiel est que chaque châtiment soit un apologue. »
  • « La prison fonctionne là comme un appareil de savoir. »
  • « Par la prison, on s’assure de quelqu’un, on ne le punit pas. »

V. Partie critique

Intertextualité : Foucault est fortement inspiré par Nietzsche et cela se retranscrit dans son écriture. En effet, sur l’idée de punition évoquée par Foucault, on retrouve des similitudes avec celle de Nietzsche dans la deuxième Dissertation de la Généalogie de la morale. On y retrouve le principe selon lequel la punition pour rétablir la justice arrive plus tard dans l’évolution de la société. Nietzsche explique qui la punition était d’abord ce que Foucault qualifie de supplice : il s’agit d’une peine infligée pour compenser le crime commis comme si la souffrance physique du criminel équivaut à la souffrance commise lors du délit (principe du « oeil pour oeil, dent pour dent » dans la Bible, qui pousse à ces croyances dans des sociétés à majorité catholiques à cette époque).

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