Suite De Texte De Guy De Maupassant

L’air était saint, un parfum de braise et de pétrole se faufilait aux naseaux des deux personnes mais malgré ça, la nuit était claire et les étoiles brillaient. Une véritable harmonie les liait, et à cet instant, rien n’était plus beau que leur complicité. Lui, il avait l’impression de la connaître depuis toujours mais elle, il ne lui disait rien… Quoiqu’un vague souvenir de tendresse montait en elle au fil des minutes. Guy et Clarisse s’arrêtèrent devant un vieil immeuble délabré en briques rouges.

« - Vous logez donc ici ? dit-il.

- Oui, c’est chez moi. Ce n’est pas très chic mais cela suffit à mes recherches. Je serais bientôt repartie.

- Vos… recherches ?

- Oui. En fait, je suis orpheline. Mes parents m’eurent très jeunes et ont demandés asile pour moi à la paroisse Sainte Madeleine, à Franconville. Dès mon plus jeune âge, je me suis liée d’amour à l’écriture et je suis devenue écrivain.

- Vous pensez retrouver vos parents ici ?

- Oui. Aujourd’hui mon père devrait avoir plus ou moins la cinquantaine. Je ne connais pas son nom. Quant à ma mère, j’ai appris qu’elle avait quitté ce monde il y a bientôt 3 ans. Il me semble avoir entendu qu’elle se nommait Hélène. »

Montague ne bougeait plus. Son visage était devenu aussi blanc qu’un linge et sa mâchoire était en suspend dans le vide. Dans sa tête raisonnait ces mots : « Orpheline… Cinquantaine… Morte… Hélène… ». Dans un bond, l’homme susurra qu’il devait impérativement partir et sans un mot, il tourna talons et se mit à courir. Clarisse, surprise, resta déconcertée sur le seuil de sa porte. Au fond d’elle, elle savait ce qui se passait, elle l’avait compris, mais elle ne voulait pas l’avouer. Cet aveu serait trop terrifiant…

Le lendemain, les cendres volaient dans la rue du Chaîne et la pluie faisait fumer les pages encore chaudes. Clarisse ne connaissait pas l’amour, elle ne connaissait pas les bisous du soir ni les contes de fées. Elle ne connaissait pas toutes ces choses là. Mais le pire pour elle, c’était l’ignorance de son propre nom. Aujourd’hui, elle restait chez elle, en songeant à la veille, à Guy, et à toute sa vie. La sonnette de son appartement retentit…

« Qui est ce ? ».

Aucune réponse. Clarisse commençait à penser que des gamins s’amuser avec ses nerfs mais c’est alors que le cri strident de l’alarme s’engouffra à nouveau dans la maison. La jeune fille se leva donc, alla ouvrir, et s’apprêta à crier quand soudain…

« - Bonjour Clarisse…

- Vous ? Mais hier…

- Je sais, je sais. Mais je pense aussi que vous avez sans doute compris le pourquoi du comment et la raison de mon départ précipité.

- C’est vrai…

- Oh Clarisse, je t’en prie, pardonnes moi, pardonnes nous !

- Papa ! »

Dans un sanglot la jeune fille défailli dans les bras de Montague.

Clarisse et Guy s’assirent sur le sofa vers huit heures du matin

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