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Scénographie Postcolonial

Compte Rendu : Scénographie Postcolonial. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2013  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  1 384 Vues

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Résumé de l’article de Charles Bonn :

Cet article vise à réinterroger le champ littéraire maghrébin francophone à la lumière de la littérature algérienne de langue française en se proposant de montrer comment se constitue, depuis le postcolonialisme au postmodernisme actuel, l’espace géographique référentiel du roman algérien et sa réception par ses lecteurs.

D’abord, il affirme sa contestation de la scénographie binaire de la théorie postcoloniale et sa thèse de « l’affirmation forte de l’espace dénonciation » par une prise en compte de l’ambiguïté tragique pour l’approche des littératures francophones du Maghrébines. En suite, il juxtapose les applications possibles ainsi que les limites de cette théorie étant donné qu’elle ne reconnait pas le fait du postmodernisme actuel qui refuse la binarité révolue sur laquelle reposait les idéologies des années 50 à 70.

L’émergence et le développement remarquable des littératures francophones au long du XXe siècle appelle des procédures d’analyse typiques du fait que le corpus de ces littératures est issu de l’expansion coloniale rassemblant donc des œuvres très différentes aux plans historique, géographique, linguistique et sociolinguistique à savoir surtout qu’elles expriment l’existence dans une parole qui s’insurge contre la langue par laquelle elle est obligée de passer et à laquelle elle ne cesse de solliciter une reconnaissance. Parmi les perspectives de recherche déjà établies par la « théorie postcoloniale » telle qu’elle est renouvelée, à partir du model anglo-saxon, par Jean-Marc Moura dans son ouvrage Littérature francophone et théorie postcoloniale¹, l’attention sera plutôt portée sur une étude de poétique postcoloniale qui se concentre, non sur la situation d’énonciation de l’œuvre, mais sur la situation d’énonciation que s’assigne l’œuvre elle-même, et dont l’ensemble des signes déchiffrables dans l’œuvre peut être appelé la scénographie². Remettant en question l’approche de la théorie postcoloniale telle quelle a été vulgarisée par Moura pour le publique français, Charles Bonn, dans son article scénographie postcoloniale et ambigüité tragique dans la littérature algérienne de langue française, ou : pour en finir avec le discours binaire, que je vais commenter ci-après, veut repousser les limites du champ de la recherche sur la littérature francophone postcoloniale entre autres la théorie de la narrativisation de l’espace dans les roman maghrébins d’expression française, ce que Moura appelait : « l’affirmation forte de l’espace d’énonciation ».

Pour autant, la conception de Moura est complètement binaire : il utilise une répartition spatiale qui est celle de Bourdieu³ (centre / périphérie), il reprend aussi le concept de scénographie de Maingueneau (acteur / spectateur). En revisitant la production littéraire francophone algérienne telle que les œuvres de Kateb Yacine, de Mohamed Dib, de Boudjedra Rachid, d’Azouz Begag, de Nabil Fares ; c’est-à-dire du postcolonialisme des années 50 et 70 jusqu’au postmodernisme actuel, Charles Bonn remet en cause la logique binaire et simpliste de la théorie postcoloniale qui ne se rend pas compte des littératures émergentes : celles des auteurs « beurs » de la deuxième génération d’immigrés comme A. Begag et N. Fares. Ces derniers représentent une catégorie d’écrivains qui se caractérisent par la spécificité de leurs écrits au niveau aussi bien thématique que stylistique et surtout quant à la question de l’interculturalité compte tenu de leur double appartenance qui a beaucoup influencer leurs œuvres.

En fait, pour montrer les applications possibles et surtout les limites de la théorie postcoloniale, Charles Bonn propose de réinterpréter et de décrire la littérature francophone algérienne selon trois axes temporels différents : la période coloniale, les années 70 et le postmodernisme en vogue appelé aussi « l’avant-gardisme ».

Selon C. Bonn, les romans francophones algériens, des écrivains dits de la génération dite de 1952 tels M. Dib, M. Feraoun, M. Mammeri, A. Memmi et bien d’autres, s’inscrivent tous sur ce que Déjeux appelait « le courant ethnographique ». La production littéraire de ces écrivains qui répond aux aspirations d’une idéologie d’anticolonialistes français décrit donc un espace traditionnel propre aux colonisés possédant leur culture et leur dignité propre. Et la scénographie anthropologique sur laquelle se base cette littérature, même si elle a joué un rôle important par ce que Moura nommait : « l’affirmation forte de l’espace d’énonciation », ne représente pas la dynamique fondatrice de cette littérature du fait quelle utilise une langue et un genre d’écriture importés.

A cet égard, l’authenticité dynamique fondatrice ce trouve donc convenablement, non dans la scénographie anthropologique, mais plutôt dans celle de la rupture que représente à l’époque coloniale Nedjma de K. Yacine. Cette rupture est intégrer, non par la description d’un espace inconnu des lecteurs occidentaux dans un model d’écriture qui leur soit accoutumé, mais par le renversement scriptural du model romanesque importé. C’est pourquoi

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