Scène 10 de l'acte "Le don des larmes" Salina

Salina est une pièce de théâtre contemporaine écrite par Laurent Gaudé en 2003 . La scène 10 de l’acte « Le don des larmes » nous raconte la nouvelle rencontre entre Alika et Salina. Alika va faire un cadeau à Salina que celle-ci va accepter. La scène 11 de l’acte «  Le don des larmes » nous parle de Salina seule avec le cadeau que Alika lui a fait. Il serait alors intéressant de se demander comment le don d’une mère peut changer la vie et le destin de Salina. Pour répondre à cette question nous montrerons dans un premier temps la fin du tragique et dans un second les effets de l’enfant offert par Alika.

Commençons par montrer la fin du tragique qui se met en place tout au long de cet extrait .

Tout d’abord cela commence par la détermination et la générosité d’Alika. En effet, c’est grâce à elle qu’elles se sont revues, sa détermination et sa persévérance sont montrées grâce aux hyperboles que Alika utilise : « sans jamais m’arrêter » et « des jours entiers » (lg 4). Elle veut lui faire un cadeau, « [s]on dernier fils » , même si elle sait qu’elle va énormément souffrir de son geste pour que Salina ne soit pas dans la solitude à cause de son peuple. Elle montre sa souffrance et la difficulté du don de son enfant par son inversion :  « pour une mère » (lg21),par l’amour qu’elle porte à son enfant : « je ne cesserai de penser à lui »(lg21), par la prétérition :« Je ne te dis pas que je te le donne avec facilité »(lg20) ainsi que par l’importance du « dernier-né »(lg21) montré par la périphrase : « enfant auréolé »(lg21). Tout cela montre sa générosité et sa détermination que Salina remarque et insiste dessus : « je n’en connais pas une qui aurait osé »(lg27).

Ensuite, la fin du tragique est montrée par la fatalité qui se voit échapper grâce à ce qui a été énoncée plus tôt, changeant la destinée de Salina . Effectivement, Salina aurait du se retrouver seule et passer son existence à souffrir mais grâce à Alika, elle va être à la charge d’un enfant. Salina va être choquée du don d’Alika marqué par les questions rhétoriques :  « ton fils ?… Que tu donnes ? »(lg19) mais elle va être reconnaissante envers elle ce que nous verrons dans une autre partie. Alika veut faire comprendre à Salina le bonheur d’avoir un enfant par l’hyperbole :  «  combleraient de joie »(lg22) mais elle veut aussi lui faire comprendre qu’elle connait la douleur de perdre un enfant : « qui manque et que je pleurerai »(lg22). L’antithèse entre « joie »(lg22) et « pleure »(lg22) marque comment un enfant affecte une mère, Alika veut faire connaître la joie d’avoir un enfant à Salina ce qui va ainsi changer sa destinée d’eternelle solitude et tristesse.

Enfin, la fin du tragique se conclut par la fin d’une vengeance, celle de Salina qui va mettre finalement fin à la tragédie mise en place. En effet, suite aux actes d’ Alika, Salina se sent apaiser, on le remarque grâce à l’analepse :« la rivière d’autrefois »(lg 35), elle se rappelle de ses moments passés avec Kano quand tout était au mieux pour elle. Salina pardonne à ceux qui lui ont fait du mal et passe à autre chose en laissant derrière elle tout ce qui s’est passé, que l’on peut voir grâce à la périphrase et du temps à l’imparfait  : « un vieillard que je haïssais »(lg37) et la synecdoque :  « pour apaiser son ombre »(lg38), ainsi les morts peuvent reposer en paix mettant fin à leur souffrance et marquant la paix: « les morts ferment leurs yeux »(lg41). Salina grâce à la personnification qu’elle emploie : « Ma colère je l’enterre ici »(lg35) montre de nouveau sa résolution à ne plus regarder le passé, à pardonner et à passer à autre chose mettant ainsi fin à la vengeance de sa vie.

Ainsi, nous avons pu montrer que la fin de la tragédie passe d’abord par la détermination et la générosité d’Alika qui met en place la fatalité échappée pour Salina pour ensuite aboutir sur la fin de sa vengeance.

Poursuivons plus en détail les effets de l’enfant offert par Alika

Tout d’abord, l’enfant offert donne une nouvelle vision d’Alika pour Salina. En effet, au début de l’extrait Salina ne se rappelle d’elle que par son physique, montré par la périphrase :  « la fille aux mains douces ». Mais suite au cadeau, elle va avoir une nouvelle vision, cela s’explique par le fait que Alika lui « donne ce qu[‘elle a] de plus cher »(lg 23 et 24), une insistance est créé par cette répétion pour faire comprendre à Salina que l’enfant pour une mère c’est tout. L’admiration et le respect vont ainsi suivre que l’on peut remarquer grâce

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