Réécritures de Médée

Les réécritures de Médée.

Classement chronologique

• EURIPIDE, Médée (431 av J-C)
• CORNEILLE, Médée (1635)
• ANOUILH, Médée (1946)

Mythe tant de fois réécrit. Observations de l’évolution de ce mythe au cours du siècle. Mythe modernisé, changé. Écrivains antiques → écrivains modernes de notre époque.

Au départ était une tragédie (genre théâtral dont l'origine remontant au théâtre grec antique qui met en scène des personnages de rangs élevés et se dénouant souvent par la mort d’un ou de plusieurs personnages) mais avec réécritures s’est transformé en comédie (Pièce de théâtre destinée à provoquer le rire par le traitement de l'intrigue, la peinture satirique des mœurs, la représentation de travers et de ridicules).

La légende de Médée, particulièrement sombre, est constituée d'une succession de meurtres ponctuée d'une série de fuites. C'est pour cela qu'elle a accompli un voyage à travers toute la Grèce antique. Sa vengeance meurtrière a donné naissance au complexe de Médée. 

Médée est la seule œuvre théâtrale connue d’Ovide. Celui-ci en tira une grande fierté. Le mythe était pourtant oublié. Sans Euripide, le mythe de Médée aurait disparu. Euripide écrivit une pièce tragique en 431 avant J-C.

Ecrire de nouvelles versions de cette histoire signifie-t-il ouvrir à nouveau le procès de Médée ?

Conflits d’identités, de pouvoir, de modèles sociaux et civils : autant d’aspects qui nous poussent à réfléchir sur la « modernité » antique de Médée, comme femme, criminelle ou victime, puissance ancienne et terrible, maillon faible de guerres dans lesquelles est en jeu le futur générationnel de l’humanité. 

Pourquoi ce mythe a subi de nombreuses réécritures :

• Mythe passionnant
• Personnage intéressant
• Expression de sentiments : vaste champ d’interprétation

Médée représente le mystérieux féminin : l’instinct maternel, la passion, la fureur et la jalousie. Elle est puissante, magicienne ainsi que plongée dans les affres d’un amour bafoué.

Elle sait, se raisonne puis succombe à sa violence intérieure.

 Thèmes de l’œuvre :

• Le crime
• Faire éprouver terreur et pitié au spectateur
• Le monstre
• La famille

EURIPIDE :

Les ressorts classiques de la tragédie grecque antique sont appliqués en faisant provenir le malheur de l’homme de sa démesure en montrant le caractère inévitable et fatal de ce malheur : peu importe la décision que Médée puisse faire, son destin est de finir malheureuse puisque les possibilités qui s’offrent à elle (venger son honneur ou sauver ses enfants) sont équivalentes dans leur inhumanité.

Les personnages sont la nourrice, le gouverneur des enfants de Médée, les deux enfants de Médée, Médée, la fille de Créon, Créon, Jason, Egée et le messager.

La pièce s’ouvre avec le prologue. La nourrice raconte comment Jason a séduit Médée puis comment il l’a trompée. Il a désormais peur qu’elle se venge. Créon exile Médée en lui donnant un jour avant de partir. Médée veut se venger tandis que Jason tente de la raisonner.  Plutôt que de tuer Jason, elle préfère lui enlever toute raison de vivre. Ainsi, sous prétexte d'exempter ses enfants de l'exil, elle les charge après une feinte réconciliation avec Jason, d'offrir une magnifique parure enduite de poison à la jeune mariée. Celle-ci, charmée, la revêt immédiatement et meurt dans d'atroces souffrances, tout comme Créon qui tente en vain de la sauver. Médée tue ses deux enfants en avançant comme justification de les faire échapper aux Corinthiens. Au moment où Jason découvre ce double meurtre, Médée du haut d'un char aérien qu’Hélios lui a envoyé, nargue cruellement Jason en lui refusant notamment de rendre tout hommage funèbre à ses deux fils. Jason s'écroule tandis que le char emporte Médée vers Athènes.

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