LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Ronsard- Comme on voit sur la branche

Commentaire de texte : Ronsard- Comme on voit sur la branche. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  2 373 Mots (10 Pages)  •  2 936 Vues

Page 1 sur 10

Introduction :

        Pierre de Ronsard (1524 – 1584), poète du XVIème siècle, appartient, avec Du Bellay au mouvement de la Pléiade dont les 7 auteurs avaient le désir commun d’embellir la langue française, de servir la beauté tout en montrant leur admiration pour l’Antiquité. Ils chantent principalement les sentiments amoureux et la fuite du temps en s’appuyant entre autre sur la mythologie. Extrait des Amours de Marie, recueil poétique dans lequel Ronsard chante l’amour, ses bienfaits et ses déceptions, le poème « Comme on voit sur la branche » est un sonnet (instrument favori du mouvement élevé au rang de forme parfaite par Boileau au siècle suivant)dit de circonstance, commandé par Henri III pour la mort de Marie de Clèves décédée à 21 ans en 1574. IL fait douloureusement écho à la vie personnelle de l’auteur épris d’une paysanne, Marie Dupin, morte l’année précédente, emportée en pleine jeunesse. Comment les choix formels permettent-ils d’inscrire le poème dans des lieux communs poétiques tout en donnant au texte une finalité originale ? La forme fixe du sonnet souligne les clichés poétiques utilisés (la femme fleur, la fuite du temps, la mort), eux même renforcés par le lyrisme qui en renouvelle la mélancolie mais permet d’atteindre une image pacifiée de la mort.

Développement :

I. Une forme poétique régulière au service d’un topos poétique.

        A. Vie et mort de la rose (les deux quatrains)

                - Vie de la rose

  • Protagoniste : la « rose » à la rime vers 1
  • Cadre spatio-temporel (vers 1) : jardin (« branche ») au printemps (« au mois de mai »)
  • Splendeur de la rose :
  • Personnifiée en jeune fille (jeunesse vers 2),
  • Colorée souligné par l’adjectif mélioratif antéposé (vive vers 3),
  • Mise en valeur par la nature ( aube et rosée, vers 4),
  • Symbole de la grâce, de l’amour et de la beauté : régularité rythmique (tétramètre régulier vers 6, respect des césures)
  • Vocabulaire mélioratif : grâce, amour, jeunesse, embaumant : la rose égaille la vie et lui donne de la valeur
  • Jalousie du ciel personnifié qui sous-entend la perfection de la rose, si grande que même Dieu en est jaloux.

                - Mort de la rose

  • Rupture :

« Mais » conjonction de coordination qui marque l’opposition le changement total et brutal.

  • Destruction et mort :

Vocabulaire qui connote la destruction et la mort : battue, meurt, déclose (ôter la clôture, enlever les pétales) : la rose fane à cause de sa trop grande fragilité : 2 causes possibles de la mort avec expression de l’alternative ou/ou: la violence des éléments « battue par la pluie » ou l’excès de sa beauté « d’excessive ardeur »

  • Le jeu des sonorités:
  • Les sonorités se font plus dures : labiales [b] et [p] et dentales [t] et [d] qui retiennent l’air avant de le laisser s’échapper : jaillissement du son qui indique la soudaineté.
  • Elles deviennent ensuite plus coulante (vers 8) avec la liquide [l] qui semble indiquer la fin irrémédiable et le glissement vers la mort.

        B. Vie et mort de Marie (1er tercet)

                - La comparaison à la base du poème

  • Outils de comparaison : « comme » (vers 1) et « ainsi » (vers 9) rappellent la structure du poème et renforce la séparation entre quatrains et tercets
  • Comparé : Marie, sous entendue par la femme et les personnifications de la rose
  • Comparant : La rose mise en évidence au vers 1

                - Les points de comparaison

  • Jeunesse et beauté mises en évidence par le chiasme vers 2 et 9 et souligne la pureté et la virginité
  • Beauté : à la jalousie du Ciel (vers 3) répondent les honneurs du « ciel » et de la « terre » (vers 10)
  • Mort brutale : même sonorité dures et vocabulaire de la mort
  • Même structure : vie plus développée 6/2 pour la rose, 2/1 pour Marie

Il s’agit dans les deux cas de l’éloge de la vie rompue par une mort brutale.

Transition : Ainsi, par l’utilisation du sonnet et des échos qu’il met en évidence par sa structure en soulignant la comparaison entre la vie et la mort d’une rose et celles de Marie, Ronsard laisse libre court à un lyrisme lié à la présence de la mort.

II. Le lyrisme du poème (tercets)

        A. Présence de la mort

                - Dramatisation de la présence de la mort

  • Champ lexical de la mort
  • Retournement de situation au milieu du poème : « mais »
  • Opposition jeunesse / mort qui renforce l’injustice d’une mort déjà douloureuse
  • Mise en scène mythologique avec les Parques, divinités du destin qui tressent la vie des humains 

Elles étaient 3 sœurs. L'obscurité de leur naissance indique qu'elles ont exercé leurs fatales fonctions dès l'origine des êtres et des choses ; elles sont aussi vieilles que la Nuit, que la Terre et le Ciel. Elles se nomment Clotho, Lachésis et Atropos (respectivement Nona, Decima et Morta en latin, bien que leurs noms grecs semblent plus utilisés), et habitent un séjour voisin de celui des Heures, dans les régions olympiques, d'où elles veillent non seulement sur le sort des mortels, mais encore sur le mouvement des sphères célestes, et l'harmonie du monde. Elles ont un palais où les destinées des hommes sont gravées sur le fer et sur l'airain, de sorte que rien ne peut les effacer. Immuables dans leurs desseins, elles tiennent ce fil mystérieux, symbole du cours de la vie, et rien ne peut les fléchir ni les empêcher d'en couper la trame.

...

Télécharger au format  txt (12.3 Kb)   pdf (274.4 Kb)   docx (15.8 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com