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Commentaire Stylistique surle poème Comme On Voit Sur La Branche de Pierre Ronsard

Dissertation : Commentaire Stylistique surle poème Comme On Voit Sur La Branche de Pierre Ronsard. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2015  •  1 895 Mots (8 Pages)  •  3 291 Vues

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Ce poème « Comme on voit sur la branche … » publié en 1578 dans les Amours de Marie, est une pièce de circonstance, commandée à Ronsard, poète officiel de la cour, par Henri III en hommage à sa maîtresse, Marie de Clèves, morte en 1574. Pour Ronsard, c’est aussi l’occasion de célébrer la mémoire de sa bien-aimée Marie Dupin jeune paysanne morte en 1573. Cet éloge funèbre se déploie à partir d’un lieu commun, la femme-rose, revisité par de subtiles variations en forme d’associations et de disjonctions, d’amplifications et de contrepoints, expressions de dualités que le poète dépasse par l’expression d’un lyrisme sincère et la recréation poétique.

1. Ce sonnet se caractérise par sa construction binaire, récurrente aux niveaux macroscopique, syntaxique, lexical et thématique.

1.1. Sur la plan macroscopique : Il s’agit d’un sonnet régulier d’alexandrins, forme fixe composée de deux quatrains et de deux tercets dont les rimes sont disposées selon le schéma ABBA-ABBA-CCD-EED. Nous remarquons que la rime du dernier vers, renvoie à celle du premier vers, rose, roses /ʁoz/ La différence introduite au niveau du signifiant par le pluriel n’est perceptible que par l’orthographe, ce qui nous invite à réfléchir tout à la fois à l’idée de retour, ou de cycle, lié à la nature, et à l’idée d’un dépassement dans et par l’écriture de la condition humaine, linéaire et essentiellement périssable.

1.2. sur le plan syntaxique

a) Deux phrases : vers 1à11 et vers 12 à 14.

Une première phrase construite sur la comparaison qui associe deux éléments : le comparant « la rose » et le comparé « Marie ». Notons que les marqueurs de comparaison sont ostensiblement placés en tête des vers 1 et 9 avec l’effet de soulignement introduit par l’emploi redondant de l’adverbe « ainsi ».

b) Deux propositions subordonnées conjonctives introduites par « Quand » v4-10

c) Deux types d’énonciation :

- un énoncé descriptif à la 3è personne. vers 1à8

- un énoncé discursif aux personnes 2 (deux tercets) et 1 (v12)

1.3. ordre intra-syntagmatique :

-Répétition des déterminants définis

« la » v1 « les » v6

- Répétition des déterminants possessifs

« sa » v2 ; « ta » v9-10 ; « mes » v12

-Répétition des prépositions

« en » v2 « de » « d’ » (introduisant un complément d’agent) v3 et v4 ; v6-7

-Répétition des conjonctions de coordination

« et » 2e quatrain v5 et v6 et 1er tercet v9 et10 ; signalons au v11 l’emploi marqué de « et », qui n’a pas le sens additionnel qu’elle a dans les occurrences précédentes. Ici, valeur temporelle, à rapprocher du vers 14 au sens de « et maintenant » ; « ou » v7 ;

-Répétition de la conjonction de subordination « quand » v4-10

-Répétition de même construction « ce…plein de » v13

1.4. : sur le plan lexical : Nom : « rose » v1-14 ; « fleur » v2-13 ; « pleurs » v4-12 ; « feuille » v8 « ciel » v3-10 . Verbe : « repose » v5-11. Adjectif : « première » v2-9 ; « plein » v13

1.5. : ordre thématique : répétition des thèmes vie et mort de la rose / vie et mort de Marie

Cette construction binaire, repérable dans toutes les strophes et saturant le sonnet, produit deux principaux effets de sens :

 Parallèle et rapprochement très étroit entre le comparé « rose » et les comparant «Marie »

 Valeur hyperbolique par accumulation et amplification de la figure de la répétition.

 Rôle poétique par ses effets d’harmonie et force incantatoire

2. D’irréductibles différences : deux tableaux, deux histoires distinctes.

Au-delà de ces rapprochements fortement soulignés dans la comparaison, les évocations de la rose et de Marie s’inscrivent dans deux cadres spatio-temporels distincts qui donnent lieu à deux tableaux différents comme à deux « histoires » différentes du passage de la vie à la mort. Ces évocations sont à rattacher au point de vue du poète dont l’implication affective varie dans ce sonnet.

2.1. L’évocation de la rose (v1-8)

a) une évocation d’abord valorisée 1-6

- Sur le plan métrique par le rejet au vers 1 : mise en valeur du mot rose

- Par la description initiale d’un locus amoenus :

 Attestée par l’expérience :

. Les éléments de l’univers de référence sont ici ordonnés autour de la rose ; il s’agit d’un décor printanier caractérisée par la beauté de la rose « belle », « vive » et surtout par la fraîcheur, marquée ici sur le plan lexical par l’isotopie du commencement : « mai » « jeunesse » « première » « Aube » « point du jour »,

. Le pronom indéfini « on » et les déterminants définis de notoriété « la », « sa » « les » renvoient à une expérience communément partagée.

 Relayé l’allégorie

-Personnification de la « rose » du « ciel » de « l’aube » de la « grâce » et de « l’amour », lexique des sentiments « jaloux » « pleurs » qui ajoutent au thème de la beauté le thème de la passion. Il s’agit ici du topos de la mythologie antique. L’allégorie introduit une amplification stylistique marquée par le déploiement de la perspective aux dimensions du monde.

Description valorisante, euphorique et élogieuse qui exprime aussi du point de vue lyrique, l’adhésion du poète au monde.

c) Une évocation ensuite dépréciée : v7-8., annoncée dans la première strophe par les lexies « jaloux » et « pleurs » mais amplifiée aux vers 7-8 par les participes à valeur intensive « battue » « languissante » par l’adjectif superlatif « excessive » par l’hyperbole nominale « ardeur » (vs chaleur), par le verbe « meurt

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