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Roman Et Merveille

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Par   •  4 Avril 2013  •  5 425 Mots (22 Pages)  •  848 Vues

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Roman et Merveille

12/09/2012

Définition du roman

Le roman est le fruit d'une mutation culturelle qui se produit à la moitié du XIIe siècle.

Dans la France septentrionale (nord), on voit l'émergence de longs récits de fiction destinés à la lecture silencieuse ou publique.

Il n'y a plus de place à l'improvisation dans les lectures publiques; il y a un support écrit figé.

Le jongleur (celui qui lit) est soumis aux écrits du texte, sa voix ne compte plus et laisse place à la narration.

Les prologues font état d'intentions poétiques.

Les rédacteurs des prologues posent une opposition avec les jongleurs. Les jongleurs, eux, ne travaillent pas leur texte.

Dans ce siècle, le texte annonce une senefiance, un sens caché.

Le roman au XIIe siècle désigne la langue romane.

Faire d'une épopée un roman à l'époque était le fait de passer d'une épopée, écrite en latin par exemple, en langue romane.

Un roman c'est donc une traduction mais aussi le fait de fixer une œuvre en langue romane.

=> Le terme de roman est problématique à cette époque puisqu'il désigne à la fois une langue et un semblant d’œuvre poétique.

Du point de vue générique, il va se nourrir des genres qui préexistent. Il va s'inspirer de la chanson de geste et de l'historiographie.

I.) Les mots et les choses

Narration : Le roman est génétiquement lié à la chanson de geste et l'historiographie.

Grâce à ses liens avec les deux genres, le roman va se situer dans "l'horizon d'attente" de la société qui le porte. (Il ne faut jamais détacher le roman de la société).

En effet, le roman est le lieu où peuvent s'exprimer les valeurs nouvelles de cette société.

Cette société attend une forme de poétique mais aussi de connaissance, un savoir pour donner un sens à un univers qui n'en a plus vraiment après toutes les guerres sans fin de l'époque.

Le roman va de ce fait s'inspirer beaucoup de l'histoire Antique, car l'on considère que l'Antiquité est source de savoirs.

• Le roman et épopée :

La chanson de geste entretient un lien avec la société qui l'a produite.

L'individualisme a très peu de place à l'époque, puisque la société veut affirmer son unité autour d'une figure.

Le chanteur épique est là pour révéler à cette société la vérité qui doit la fonder. Il diffuse des valeurs.

Les valeurs de l'épopée sont la guerre, la figure royale, l'appartenance au monde chrétien. Ces valeurs sont répétées sans cesse durant la chanson (forme circulaire).

Dans la chanson de geste, le chanteur n'est pas là uniquement pour raconter une histoire mais pour célébrer une société.

Par ses répétitions le chanteur met de l'ordre dans le désordre réel de la société.

Au niveau de la temporalité, la chanson de geste n'est pas chronologique, elle est éternelle, sans début ni fin.

Dans la chanson de geste existe quand même un récit; il y a une succession de laisses (cellules) qui sont juxtaposées. Il y a une progression dans le récit par sauts successifs, le récit est discontinu.

Le passé raconté dans la chanson de geste est en quelque sorte projeté dans le présent comme une sorte de prophétie. Effectivement la chanson de geste a une valeur idéologique.

Le jongleur n'a aucun support écrit, il devait tout avoir en tête. Ce travail est facilité par un style rigide et répétitif.

Dans la chanson de geste, si l'on s'en tient au fait qu'elle raconte des faits historiques (comme Charlemagne), on ne peut pas imaginer que la merveille ait sa place à l'intérieur du genre. Cependant, il y a tout de même une utilisation de la merveille qui sert l’événement, qui glorifie par exemple.

La merveille dans la chanson de geste participe de l'écriture hyperbolique, superlative. Il faut donner de la grandeur à l’événement.

La rupture fondamentale entre le roman et l'épopée est le rapport entre l'auteur et la société.

• Le roman et l'historiographie :

Le roman se rapproche plus de l'historiographie que de l'épopée.

Au Moyen-Âge, l'Histoire a une conception morale. L’Histoire est le lieu d'exemples tendant à améliorer les mœurs.

Le roman porte une description de la nature, le roman d'Alexandre est d'ailleurs une sorte d'encyclopédie recensant les animaux.

Pour le roman de Troie, nous avons une portée encyclopédique sur les continents et la nature.

L'historiographie se présente comme un diffuseur du savoir. La société à l'époque a soif d'acquérir des connaissances.

Le but de l'historiographie est d'apporter la vérité et non d'être réaliste.

Le récit tel qu'il est fait dans l'historiographie (fluide, couplet d'octosyllabes, très linéaire) doit apporter une connaissance nouvelle, une connaissance du passé qui doit être une représentation du futur (prophétie).

L'historiographie a aussi une portée politique. Le discours va s'ancrer autour d'une figure (royale la plupart du temps) ou autour d'une dynastie dont il va conter le passé glorieux pour célébrer sa grandeur présente.

• Emergence du roman :

Le roman va bien sûr se nourrir des deux genres mais il va les repenser.

Il va aussi

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