Rhinocéros, Eugène Ionesco

Rhinocéros, d’Eugène Ionesco

Eugène Ionesco est un auteur romain du XXieme siècle qui a été profondément marqué par les évènements de la Seconde Guerre Mondiale. L’arrivée au pouvoir de gouvernements fascistes est mue par une volonté de puissance globale et de domination des peuples. La Seconde Guerre Mondiale a impliqué plusieurs puissances d’Europe et l’Amérique. La montée du totalitarisme durant ce conflit a mené plusieurs auteurs à se questionner sur la nature humaine, les horreurs de la guerre et leur place dans nos sociétés. Dans la pièce Rhinocéros, Eugène Ionesco, un auteur de l’absurde, utilise ce style afin de critiquer l’absence de réaction de la population face à la montée du totalitarisme fanatiques. Ionesco se décrit comme « le dernier homme dans cette île monstrueuse » en faisant référence à la Roumanie, son pays natal, et à la montée du fanatisme dans son pays. Il se définit aussi comme « une anomalie, un monstre », car il a de la difficulté à s’identifier aux personnes qui l’entourent.

Dans la pièce, la symbolique du monstre est utilisée selon deux angles. Bérenger considère qu’il vit entouré de monstres et par la suite, finit par se considérer lui-même comme un monstre.

Bérenger se considère comme un habitant entouré de « monstres ». Il les considère comme des personnes embrigadées qui se contentent de se conformer plutôt que réfléchir et de prendre position. Selon Bérenger, les fanatiques sont des êtres dangereux, la population ne réfléchit pas, est incapable d’avoir sa propre opinion, et suit le mouvement imposé par la majorité.

L’ami de Bérenger, Jean, est un exemple de personne qui subit cet endoctrinement. Jean ne supporte pas que quelqu’un puisse être différent de lui.

« Jean : Et votre cravate, où est-elle? […]

Bérenger : Tiens, c’est vrai c’est drôle, qu’est-ce que j’ai bien pu en faire?

Jean : […] Tenez, mettez celle-ci.

Bérenger : Oh, merci, vous êtes bien obligeant. […]

Jean : […] Vous êtes tout décoiffé! Tenez, voici un peigne! […]

Bérenger : […] Merci. […]

Jean : Vous ne vous êtes pas rasé! Regardez la tête que vous avez. […]

[…]

Jean : Vos vêtements sont tout chiffonnés, c’est lamentable, votre chemise est d’une saleté repoussante, vos souliers… Vos souliers ne sont pas cirés… Quel désordre!... Vos épaules… » (p. 12-13)

Dans cet extrait, Jean, qui se perçoit comme étant un homme bien, conforme au modèle d’un homme de la société, tente de faire adhérer Bérenger à ce qu’il considère comme étant acceptable. Il tente d’en faire une copie de lui-même. Jean se sent supérieur à Bérenger, il tente de l’écraser afin qu’il abandonne toutes les caractéristiques qui lui sont propres, afin qu’il perde sa personnalité et rentre dans le moule.

Pour Bélanger, Jean est un monstre, car il se conforme au moule et qu’il essaie de persuader les personnes qui l’entourent à se conformer à leur tour.

Jean n’est pas le seul monstre dans la pièce. Le logicien est aussi un monstre qui utilise son intelligence et son éloquence dans le but de manipuler les croyances et les opinions des personnes de son entourage.

« LE LOGICIEN,

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