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René, De Chateaubriand

Rapports de Stage : René, De Chateaubriand. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Décembre 2012  •  865 Mots (4 Pages)  •  1 209 Vues

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Au 19e siècle, le statut social d'une personne ne garantissait plus le respect de façon systématique. «Égalité, fraternité, liberté» était devenu le slogan à la mode. Ce changement profond des mentalités bouleverse l'existence d'une génération d'individus romantiques dans l'âme, tout particulièrement ceux de la noblesse. René, personnage et titre du roman de Chateaubriand, se sent bien seul dans ce nouvel état. Le rejet social dont il est victime le porte à la réclusion et c'est dans l'abri du cœur qu'il croit pouvoir panser ses blessures morales.

La solitude de René est d'abord générée par une situation sociale sans précédent, le jeune homme ayant perdu ses points d’ancrage traditionnels dans la société qu’il ne reconnaît plus, si bien qu’«aucune passion» ne l’habitait plus, «dans un monde qui ne [lui] disait rien». (l. 2) N'ayant eu auparavant aucunement besoin d'occuper un emploi, celui-ci se retrouve maintenant démuni des privilèges qui comblaient sa vie de noble : «[s]a vie [s’en trouvait] rapetiss[ée], […] m[ise] au niveau de la société.» (l. 4) Il a dû faire son deuil d'une condition sociale révolue et connaît dorénavant une «vie obscure et indépendante» (l. 7), simple citoyen «[i]nconnu» (l. 7). Sa vie présente contraste singulièrement d'avec sa vie passée. Autrefois considéré, il est maintenant «totalement ignoré» (l. 6). Le discours de René comporte d'ailleurs une antithèse qui le prouve : «plus isolé dans [s]a patrie qu’[il] ne l'avai[t] été sur une terre étrangère.» (l. 1) Plusieurs facteurs expliquent ce sentiment d'«exil» (l. 29). En plus de la perte des valeurs aristocratiques, la transformation des valeurs morales traditionnellement réputées heurte la sensibilité de René qu'on retrouve «[s]ouvent assis dans une église peu fréquentée» (l. 9). Ailleurs dans le roman, René déplore «l'impiété» et la «corruption» (l.341 ) devenues banales. Le jeune homme est donc profondément mélancolique et vit en retrait du monde. Ce mot est d'ailleurs répété à quatre reprises, sous la forme nominale («retraite(s)» (l. 13, 18)) ou verbale («me retirer» (l. 6), «[j]e me reti¬rais» (l. 20). Ainsi donc, si la solitude de René est d'abord désirée, une fuite dans l'état présent insatisfaisant, elle est aussi la conséquence dramatique d'un rejet social.

Cette souffrance caractérisée par toute une époque, appelée «mal du siècle» ou encore plus spécifiquement désignée «vague des passions» par Chateaubriand (on disait aussi, en 1830, «vague à l'âme»), s'éprouve aussi individuellement, comme aime à s'en plaindre René. «[H]onteux [de son nouveau] rôle» (l. 5), son ancien statut social aboli par la Révolution, il se réfugie à l'église, pleurant sur lui-même dans une prière : «Grand Dieu, […] je […] t’[ai suppli[é] de me décharger du poids de l'existence» (l. 13-14). Il n'est désormais plus exempté des obligations de la vie qui comporte, pour tous, son lot de bonheurs et de malheurs. René se questionne sur le sens à donner à sa vie : «ce que je désirais[,] [j]e ne le savais pas» (l. 27-28). L'incertitude le torture moralement et il se réfugie dans la rêverie solitaire. Il est «la proie d'une

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