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Rabelais - Panurge Extrait Commentaire

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Par   •  21 Mars 2013  •  2 028 Mots (9 Pages)  •  1 380 Vues

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PARODIE. Vaticinatrice : femme qui prophétise à tort et à travers. Opposition entre le lieu naturel et celui de la devineresse, entre le majestueux et le minable. Arrivent à un endroit reculé et isolé, on, s’attend à quelque chose de grandiose et c’est une bicoque délabrée.

Deuxième partie : étalement du savoir mythologique et antique, en comparaison avec ce qu’ils sont en train de vivre et ce qu’ils ont sous les yeux : ridicule, parodique. Cependant, montre une culture manifeste.

Troisième partie : retour à la réalité triviale. Bien sympathique. On se demande comment on peut associer les mythes antiques et profonds à cette scène dégoûtante. Tant que les personnages n’y croient pas eux-mêmes, considèrent qu’ils ont entrepris un voyage inutile.

Panurge et sa méthode originale : cadeaux dégueu et bizarres, en abondance.

Analyse linéaire :

François Rabelais (connu aussi sous son pseudonyme d’époque Alcofribas Nasier) est une figure emblématique du XVI° siècle à multiples facettes. Prêtre évangélique, médecin et nous concernant, grand écrivain de la Renaissance. Les principaux objectifs qui l’ont poussé à la rédaction des œuvres de Pantagruel ou Gargantua furent à la fois la volonté de remettre à jour une certaine culture antique à valeur morale, de tourner le dos aux derniers siècles écoulés par le biais de la parodie du roman de chevalerie, et de proposer dans ses œuvres une culture populaire, paillarde et grivoise, s’opposant ainsi à l’austérité ecclésiastique (bien qu’il fut lui-même un religieux). Le Tiers livre, originellement appelé Tiers Livre des faits et dits héroïques du noble Pantagruel est publié en 1546, bien qu’il fut d’abord censuré par la Sorbonne car jugé trop obscène, suit dans les grandes largeurs la visée humaniste et parodique des précédentes œuvres gigantales. Ce roman conte principalement l’histoire de Panurge, qui souhaitant se marier mais craignant l’infidélité et le déshonneur d’être trompé, s’en va demander conseil auprès de maintes et différentes personnes, cherchant ainsi à se sécuriser pour découvrir quel serait son destin. L’extrait que nous nous apprêtons à étudier, début du 17ème chapitre, est au commencement de ce périple, lors de la consultation d’une vieille Sybille par Panurge et ses hommes. Nous pourrions ainsi nous demander en quoi cette visite chez la Sybille de Panzoult nous permet de mettre en évidence la volonté parodique et satirique de Rabelais dans cette œuvre. Nous pouvons remarquer quatre parties découpent le texte :

_ 1à4, l’entrée directe de la parodie dans l’extrait.

_ 5à13, entre mythe et réalité

_ 14à20, le retour trivial à la réalité

_20àfin, une cérémonie ridicule

1) L1 à 4 : Présentation et entrée en matière.

On entre directement dans l’aventure avec la première phrase, courte et simple : « leur voyage fut de trois journées ». On sait que c’est la première étape de leurs consultations, on commence tout juste l’épopée. On pourrait ainsi s’attendre à quelque chose de grandiose, de conséquent.

Or, le lieu d’arrivée est complètement isolé de tout, lieu naturel d’une certaine beauté, certes, avec le champ lexical de la nature accompagné d’adjectifs mélioratifs « grand et ample châtaigner », « montagne » : plusieurs signes d’une nature majestueuse.

Cependant mis en opposition avec l’habitat de la Sybille. « à la croupe » de la montagne, mot plus connu pour désigner l’arrière train, le postérieur. Déjà la maison n’est pas mise en valeur par son emplacement et en plus, une description dépréciative en est faite avec le rythme ternaire « mal bâtie, mal meublée, toute enfumée » et le terme « case chaumine ». La Sybille vit dans une chétive maison de paysan, dans une bicoque dégradée, dans un lieu loin de tout. Panurge et ses hommes viennent de faire trois jours de voyage, tout ça pour aboutir à ça.

De plus, le Châtaignier est un indice quant à la nature de la Sybille, l’arbre étant très présent dans le pays des Sorcières, le nous informe ainsi sur la vieille femme.

 Le voyage tourne au ridicule, il semblerait qu’ils aient accompli plusieurs jours de long voyage pour consulter une femme qui se laisse aller, qui semble déconnectée et qui n’est pas en réalité une Sybille digne de confiance. Situation risible, Rabelais annonce dès alors la tournure parodique des évènements.

2) L5 à 13 : Quand le mythe dépasse la réalité.

Doutes balayés par le premier mot, l’interjection « Baste » écriée par Epistemon qui cherche ici à montrer qu’il ne faut reculer devant les apparences minables que dégagent l’endroit. Prend l’exemple d’Héraclite, philosophe grec  ce n’est pas ici une marque de connaissances antiques remarquables car ce fut un personnage lugubre de l’histoire, guère apprécié de son temps, qualifié par Epistemon de grand Scotiste, or, l’origine de ce néologisme vient de Dun Scott, lui aussi philosophe mais cette fois médiéval, accusé d’obscurité. Ainsi, la qualification du philosophe antique de « grand Scotiste » ne fait que renforcer l’impression qu’Epistemon est plutôt ignorant  utilise à mal ses connaissances, ne semble pas les comprendre et prend les choses de travers.

Ainsi donc, Epistemon veut montrer comme une marche à suivre, un symbole de sagesse.  Mais les références utilisées sont déjà ridicules, le décrédibilisent.

De plus, Il met en parallèle la situation dans laquelle ils sont avec plusieurs mythes, celui de Thésée qui fut accueilli par une vieille femme lors d’un orage dans une maison semblable, ou encore Hyriée ou Oenopion qui accueillirent les Dieux Jupiter, Neptune, Mercure… Il transpose la situation dans laquelle il est avec celle de mythes et prend au mot la remarque d’Héraclite quant au palais pleins de délices. Il fallait comprendre par-là que c’était dans les choses les plus humbles et simples que l’on trouvait les plus grandes richesses, et non de véritables richesses, au sens basique.  Epistemon interprète de façon naïve les mythes antiques, n’en fait pas un bon usage. Ce sont donc des interprétations

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