Question sur le corpus - Série L, 2006

QUESTION SUR LE CORPUS – Série L, 2006

Texte A : Marivaux, L’île des esclaves, scène 1 et 2 (1725)

Texte B : Jean Anouilh, Antigone (1944)

Texte C : Jean-Paul Sartre, Les mains sales, 6ème tableau, scène 2 (1947)

Texte D : Bernard-Marie Koltès, Le retour au désert (1988)

Après avoir rapidement défini l’enjeu de l’affrontement dans chacune de ces scènes, vous direz laquelle vous paraît la plus intense. Vous justifierez votre choix.

Notre corpus se compose de quatre scènes d’affrontement au théâtre entre deux protagonistes, l’une écrite au XVIIIème siècle dans un registre satirique et trois du XXème siècle dans un registre tragique.

Dans la scène d’exposition de L’Ile des esclaves Iphicrate et son esclave Arlequin se disputent pour savoir s’il faut partir ou rester sur l’île où ils se sont échoués, car l’ordre social y est inversé. Dans l’adaptation d’Antigone d’Anouilh, le personnage titre est en désaccord avec sa sœur, Antigone tient à rendre les honneurs funèbres à leur frère même en désobéissant au prix de sa vie, Ismène préfère obéir, elle déclare qu’elle veut vivre et comprend la décision de leur oncle. Dans Les Mains sales de Sartre, Hoederer dirigeant du parti communiste tente de raisonner Hugo qui a reçu l’ordre de le tuer. Enfin dans Le Retour au désert Mathilde et Adrien, un frère et une sœur, s’affrontent au sujet du passé familial et de l’héritage de la maison.

A mes yeux la scène d’affrontement la plus intense est celle entre Hoederer et Hugo, extraite des Mains sales de Sartre.

Par rapport aux autres scènes, où il y a danger de vie ou de mort, dans cette scène le danger est mortel et réellement imminent : en effet « Hugo va plonger la main dans sa poche » qui contient un revolver. Dans les autres scènes, la mort est possible ou évoquée, mais elle n’est jamais si proche. Le champ lexical des armes et du meutre est largement utilisé par Sartre avec tueur, tuer, gâchette, viser, mort…

Cette scène est également la plus intense car elle confro

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nte non pas deux humains mais un homme réfléchi face à un automate endoctriné et déshumanisé. Hoederer est menacé par « cette main [qui tient] une arme » commandée par le Parti. Au début du texte à trois reprises il est question du Parti avec un P majuscule, comme si c’était une personne omnipotente. Hugo est tout à fait soumis « si le Parti le commande », « le commandait », « l’avait commandé », cette utilisation des trois temps souligne qu’Hugo n’est qu’un outil au service d’une autorité omniprésente. L’effet en est terrifiant. Les répliques d’Hugo renforcent l’intensité de cet affrontement inhumain « n’importe qui peut tuer si le Parti le commande », « je ne penserais à rien d’autre qu’à tuer ». Ses phrases sont souvent courtes et mécaniques « Lâchez-moi », « Je n’y penserai pas ».

Enfin cette scène d’affrontement

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