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Question sur corpus : comment sont les images auxquelles les poètes du corpus se comparent ?

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Par   •  18 Avril 2017  •  Fiche  •  1 028 Mots (5 Pages)  •  2 913 Vues

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Question sur corpus

Du VIIIème au XIXème siècle, de grands hommes ont changé la face de la France grâce à leur art : la Poésie. Ainsi, avec l’objet d’étude « Écriture poétique et quête du sens du Moyen âge à nos jours », ce corpus nous présente trois extraits poétiques. Tiré de Les Fleurs du Mal et datant de 1857, le premier poème en vers appelé « L’albatros » nous est présenté par Charles Baudelaire. « L’Albatros » nous emmène à bord d’un navire où les marins s’amusent à torturer le pauvre oiseau. Ce dernier, majestueux dans les airs, est maladroit sur terre. Dans le second poème, également en vers, Stéphane Mallarmé nous présente « Le vierge, le vivace… », tiré de son recueil Poésies de 1899. Il met en avant un cygne ne s’étant pas envolé à temps et se retrouvant prisonnier d’un lac gelé. Et enfin, extrait de Peintures, écrit par le célèbre Henri Michaux et datant de 1939, le poème « Clown », en prose, expose les interrogations du poète sur la façon dont il est perçu. Mais à travers leur même vision du monde, comment sont les images auxquelles les poètes du corpus se comparent ? Nous verrons donc comment le poète se perçoit puis sa transformation en présence des Hommes.

Tout d’abord, nous remarquons que  les trois poètes se vantent en prenant l’apparence de superbes images traversant les eaux. En effet, Charles Baudelaire va se comparer à un « albatros » (vers 2),  au vers 13 où « Le Poète est semblable au prince des nuées ». Il reste un « compagnon[s] de voyage» (v.3)  d’un « navire » (v.4). En ce qui concerne Stéphane Mallarmé, la comparaison se fait également avec un animal à plume : « Un cygne » (v.5) qui est décrit comme « magnifique » et se trouve près d’un « lac » (v.3). Et enfin, Henri Michaux semble se considérer au début de son poème comme un navigateur qui veut arracher « l’ancre qui tient son [mon] navire loin des mers » (v.3) afin d’être « vidé de l’abcès d’être quelqu’un » (v.9). Les trois poètes veulent retrouver leur liberté par delà les différentes eaux du monde. Ainsi grâce à leurs images, ils montrent leurs supériorité en volant au-dessus des Hommes dans « L’albatros » et « Le vierge, le vivace… » ou en naviguant en total liberté loin de l’être humain dans « Clown » grâce à la poésie, représenté par l’immensité du ciel et de la mer. Mais si nous regardons au-delà de leur supériorité sur les Hommes, nous verrons qu’en présence de ces derniers, l’image change et le poète est perçu différemment.

Si l’élévation du poète au-dessus de l’être humain est explicite nous remarquons qu’il se transforme en présence de l’Homme. En effet dans « L’albatros », ce « roi[s] de l’azur » (v.6) devient « gauche et veule » (v.9) sur la terre. « Les hommes d’équipage » (v.1) s’amusent même à le torturer « avec un brûle-gueule » (v.11). Nous avons donc un fort contraste entre « ce voyageur ailé » (v.9) qui était « si beau » (v.10) dans le ciel mais qui devient « maladroit[s] et honteux » (v.6) sur terre, « au milieu des huées » (v.15). Ainsi le poète est l’albatros, il ne forme qu’un seul être s’élevant au-dessus des hommes grâce à la poésie. Mais une fois sur terre, en compagnie du commun des mortels, il devient « comique et laid » (v.10) : il est exilé des Hommes. Pour « Le vierge, le vivace…», nous apprenons que le cygne est prisonnier du « lac dur » (v.3), givré. Il va essayer de se libérer avec « un coup d’aile ivre » (v.2), un effort violent mais « sans espoir » (v.6). Le cygne reste prisonnier du lac vide et « oublié » (v.3). Le paysage stérilisé par le champ lexical du blanc et de la pureté : « Le vierge » (v.1), « givre » (v.3), « glacier » (v.4), « stérile hiver » (v.8), « blanche » (v.9), « son pur éclat » (v.12) expose la plus grande peur du poète : être ce Cygne, coincée sur terre, enfermé par la blancheur de ce lac représentant la blancheur de la page vierge. Stéphane Mallarmé est  donc impuissant comme le Cygne et ne peut qu’attendre l’inspiration poétique. « Clown » finit de marquer la différence avec une prise de conscience du poète, parlant à la première personne du singulier tandis que les deux autres emploient la troisième comme si ils restaient en retrait par rapport à ce qui leur arrivait. De plus, à partir du vers 14, nous comprenons que le poète ne veut plus s’enfuir comme au vers 3 mais prend conscience de son « rang réel » (v.15) qu’une « idée-ambition » (v.16) l’avait « fait déserter » (v.16). Henri Michaux se rend compte que la poésie lui avait fait prendre une importance dans le monde qu’il n’avait pas. Avec l’accumulation « dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement » (v.19) il se rend compte que l’on se moquait de lui : c’est un « CLOWN » (v.19), il n’a jamais été un grand navigateur comme nous avions pensé avec son « navire » (v.3). Henri Michaux se considère comme quelqu’un de « nul » (v.24) mais aussi « ras » (v.25) « et risible » (v.26) : il en est inférieur à l’Homme.

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