Question de réflexion : la parole de l'auteur est-elle utile ?

Question de réflexion : La parole de l'auteur est-elle utile ?

On considère ici l’auteur comme l’écrivain, le créateur d’une œuvre littéraire, quel qu’en soit le genre. Le mot littérature, issu du latin, apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de «chose écrite» puis évolue à la fin du Moyen- Âge vers le sens de «savoir titré des livres», avant d’atteindre au XVIIe-XVIIIe siècle son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique. De plus, la parole désigne l'utilisation concrète de la langue qu'a chaque individu. Elle désigne donc la manière d’utiliser l’outil . La parole prend en compte la prononciation, l'accent, le rythme, l'intonation ou encore le type de mots ou d'expressions utilisés . Enfin, l’utile est un terme relatif : il ne prend sens que par rapport à autre chose. Rien n’est utile tout court : on est utile pour quelque chose, ou à quelqu’un, ou dans un contexte précis. On est donc amenés à se demander si l’auteur a une parole utile. Nous verrons dans un premier temps comment la parole de l’auteur peut être utile mais dans un deuxième temps comment elle peut aussi bien être superflue.

Premièrement, nous verrons comment la parole de l’auteur peut être utile. L’auteur, au travers de la littérature, peut faire véhiculer ses pensées, ses objections, ses idées etc, et sur de nombreux sujets. L’auteur peut donc user de l’écriture comme porte parole notamment dans la littérature engagée. La littérature engagée renvoie à la démarche d’un auteur afin de défendre une cause éthique, politique, sociale ou religieuse. Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, est un essai de philosophie féministe et existentialiste sur la condition des femmes, ou encore le Manifeste du parti communiste (Manifest der kommunistischen Partei de son titre d’origine) de Karl Marx, dont le but est de différencier le socialisme du communisme et souligner l’importance de la lutte des classes, s’inscrivent dans cette sorte de mouvement. Bien que les points de vue des écrivains dans ces deux livres soient évidents, ils peuvent avoir une approche plus subtile, facilitée par l’utilisation de métaphores comme George Orwell dans 1984, roman d’anticipation qui est une métaphore des régimes totalitaires stalinien et nazi. De plus, la littérature permet de défendre des opinions : J’Accuse…!, d’Émile Zola qui est un de ses textes les plus connus et qui a même fait l’objet d’une adaptation en film, permet de véhiculer un message fort et révéler le point de vue de l’écrivain sur un sujet d’actualité (d’autrefois, dans ce cas). Mais elle sert aussi à dénoncer les nombreuses failles de la société. Dans Le Procès (Der Prozess), Franz Kafka dénonce l’absurdité du système judiciaire en mettant en scène un personnage se faisant arrêter un beau matin sans raison particulière. Enfin, la littérature peut avoir un but informatif : c’est la littérature d’idée. La littérature d’idée est l’ensemble des textes qui ne relèvent ni de la poésie, ni de la fiction narrative ou dramatique. Plus largement, la littérature d’idée désigne tout écrit dans lequel les ressources de la littérature sont au service de l’argumentation. Elle rejoint un peu la littérature

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