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Question Sur Corpus : Maupassant Perec Toussaint

Dissertation : Question Sur Corpus : Maupassant Perec Toussaint. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2015  •  618 Mots (3 Pages)  •  890 Vues

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Les personnages de ces trois extraits de romans se caractérisent tous par leur passivité, mais s'ils se montrent passifs, c'est pour des raisons différentes. C'est une existence vide qui semble attendre désormais Jeanne de Lamare qui a perdu ses illusions amoureuses au retour de son voyage de noces et dont la vie ne semble plus avoir d'intérêt puisqu'elle n'en attend plus rien. Le narrateur insiste sur son désœuvrement, voire le manque d'emprise sur sa vie que peut aussi signifier l'expression répétée « elle n'avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire » , puis : « Alors plus rien à faire, aujourd'hui, ni demain ni jamais » . Elle est en proie au sentiment désespérant d'une vie vide à l'infini, comme le suggère la gradation dans l'emploi des adverbes de temps. D'ailleurs, le passage nous montre qu'elle semble tourner en rond, s'abandonnant faute de mieux à des attitudes nonchalantes : elle « vint coller son front aux vitres froides. Puis, après avoir regardé quelque temps le ciel […], elle se décida à sortir ». Le personnage de Perec se reconnaît, voire se revendique comme « un oisif, un somnambule, une huître » parce qu'il a pris conscience « un jour de mai où il faisait trop chaud » de « cette vérité décevante […] : tu n'as plus envie de poursuivre ». C'est donc une sorte de crise existentielle qui l'amène à se mettre en retrait du monde et de l'action, par choix délibéré. D'ailleurs, il sait très bien ce qu'il ne veut pas comme le montrent les verbes de volonté à la forme négative : « tu n'as pas envie de poursuivre, ni de te défendre, ni d'attaquer », et ce qu'il veut : « tu ne veux que durer, tu ne veux que l'attente et l'oubli », cette fois, les verbes expriment par la négation restrictive, ce à quoi se réduira sa vie. La métaphore de l'« huître » exprime assez bien cette manière d'être au monde, replié sur lui-même, dans sa coquille, se bornant à rester en vie, d'une vie purement végétative. Enfin, le personnage de Jean-Philippe Toussaint a décidé d'élire domicile dans sa « salle de bain », qui donne d'ailleurs son titre au roman, et de passer ses journées à se prélasser dans sa baignoire. Il parle ainsi clairement de son « refus de quitter la salle de bain ». Ce choix semble s'expliquer par le plaisir et la pause que lui offre ce lieu : « je coulais là des heures agréables, méditant dans la baignoire ». Son activité se borne donc un temps à observer ce qu'il a sous les yeux et qu'il détaille : « Le mur qui me faisait face, parsemé de grumeaux, présentait des craquelures […] Une fissure semblait gagner du terrain. Pendant des heures, je guettais ses extrémités. » Puis, quand il a déménagé une partie de sa bibliothèque, il se plaît à lire dans sa baignoire, confortablement installé « allongé, les pieds croisés sur le robinet ». C'est un peu « le droit à la paresse » que semble revendiquer ce personnage, peut-être las de vivre dans un monde où les individus sont pris dans un tourbillon d'activités incessantes et stressantes.

En choisissant des personnages pris dans différentes formes de passivité, subies ou choisies, ces romanciers contribuent à remettre en question le statut

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