Quels sont les arguments principaux développés par La Bruyère, dans le Livre IX, pour souligner l'illégitimité de la supériorité sociale des Grands ?

LEVY Tom P3                            Livre IX et X des Caractères de La Bruyère                                  03/01/2023                          

Quels sont les arguments principaux développés par La Bruyère, dans le Livre IX, pour souligner l'illégitimité de la supériorité sociale des Grands ?

Dans le livre IX, ‘’Les Grands’’, La Bruyère développe plusieurs arguments pour souligner l’illégitimité de la supériorité sociale des Grands. Tout d’abord il critique l’hérédité de l’accès à la noblesse car les Grands ne sont pas nécessairement plus méritants et vertueux que d’autres. Ils sont juste issus d’une famille de la haute société, les nobles sont donc uniquement jugés sur leur ascendance généalogique et non sur leurs mérites personnels. Le moraliste critique aussi le comportement des Grands qui sont souvent indifférents aux intérêts de la société et ne pensent qu’à nourrir leurs intérêts personnels. Dans ce livre, il laisse également entendre que les Grands sont dominants par opposition à des ‘’petits’’ se laissant écraser en raison d’une construction sociale ancrée dans la société : plus on est riche et important plus on a de mérite. Cette supériorité sociale est donc contestable car elle est fondée sur de simples préjugés et stéréotypes ainsi que sur des apparences. La Bruyère condamne une société dans la quelle la hiérarchisation des classes est injustifiée et ne repose pas sur des fondements solides.

Quelles devraient être aux yeux du moraliste les qualités du prince idéal, dans le livre X aux remarques 24 et 35 ?

Dans le livre X La Bruyère critique la monarchie absolue de Louis XIV mais il y dresse aussi le portrait d’un dirigeant idéal. Les qualités de ce prince idéal sont décrites principalement dans les remarques 24 et 35. Le prince parfait pour La Bruyère doit répondre à de nombreux critères, il doit être ‘’sage, juste, modéré, généreux et courageux’’ comme écrit dans la remarque 24. Mais il doit aussi s’intéresser aux arts et aux lettres pour pouvoir protéger et appuyer ses sujets. Toutes ces qualités permettent au Prince d’avoir la légitimité de gouverner. Il doit aussi être juste et équitable envers ses sujets ainsi qu’intransigeant sur ses décisions pour qu’elles soient respectées. La Bruyère conclut à la fin de la remarque 35 que rassembler toutes ces qualités est très rare car ‘’trop de choses concourent’’ et que celui qui les rassemble mérite bien le nom de ‘’grand’’. Les qualités mentionnées dans ces deux remarques semblent résumer celles qui sont prônées tout au long des Caractères, comme si ces deux remarques qui concluent le livre représentaient une synthèse de l'honnête homme ou du souverain parfait, selon le moraliste. En effet dans la remarque 24, une des qualités du prince idéal est la modération ; notion qu’il évoque dès le livre V avec l’usage modéré de la parole.

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