Quelle image du pouvoir nous donnent la nouvelle de Mme de Lafayette et Tavernier?

Introduction :

Hernani et la fameuse bataille que ce drame romantique de Victor Hugo déclencha pourraient paraître comme les prémisses des journées révolutionnaires de 1830 qui mirent fin au régime monarchique de la Restauration, mais Hugo n’était pas un révolutionnaire en matière de politique ; il l’était plutôt sur le plan esthétique et littéraire .Néanmoins, si la pièce n’appelle pas de manière ouverte à la révolution politique , elle nous offre néanmoins une réflexion intéressante et originale sur le pouvoir. Nous allons donc nous demander quelle image du pouvoir nous propose Hernani.

I. Une représentation du pouvoir négative :

1°Le roi Don Carlos, un représentant dégradé du pouvoir royal

- Un roi de comédie et même de vaudeville : caché dans un placard à balais, déguisé, langage et situation prosaïques ( acte I scène 1 )

- Son comportement immoral et violent avec les femmes ( maître chanteur et menaçant avec Dona Josépha et séducteur sans scrupules avec Dona Sol, tentative d’enlèvement )actes I et II

- Un roi prêt à défier le pape et méprisant avec les électeurs réunis en Concile ( Il les traite de « nains » qu’il pourrait « dans sa peau de lion emporter comme Hercule » (v.1362). Il est encore plus méprisant pour les courtisans qui, comme Ricardo, quémandent des titres, et les compare à une basse-cour.

2° Hernani, incarnation de la contestation du pouvoir

- « Chef des bandits », Hernani incarne la révolte de ceux qui ont été bannis de la sphère du pouvoir et qui remettent en cause la légitimité du roi : « Si je serrais cette main trop royale, j’écraserai dans l’œuf ton aigle impérial. » Hernani incarne le héros romantique qui reste toujours en marge du pouvoir et qui ne cesse de revendiquer son individualité ( voir sa revendication insistante de son identité, de ses origines )

- Hernani n’incarne pas la Révolution car il n’agit que pour son compte ; il ne peut apparaître comme l’incarnation du peuple. Il aurait pu apparaître comme une sorte de Robin des Bois, défenseur des pauvres, mais il n’en est rien. Hernani est animé par une soif de vengeance toute personnelle et non pas par un idéal politique : « Pour mes droits, dit-il , sans remords, je les ai fait combattre… ».

3° Don Ruy Gomez, incarnation d’un pouvoir déchu et d’un monde en déclin, mortifère

- Il est l’homme du passé, obsédé par le souvenir de ses illustres ancêtres ( voir la scène des portraits acte III ).

- Il est porteur de mort : celui qui annonce la mort ( le domino noir ) au son du cor et qui vient la donner au dernier acte ( Il réclame à Hernani de lui donner sa vie pour honorer une promesse qui n’a plus lieu d’être tenue.) Il incarne donc la fatalité tragique .

II. Une représentation du pouvoir mythifié

1° Une image valorisée par l’épopée :

- Des modèles prestigieux puisés dans l’Histoire : Charlemagne et la lignée des Silva sont présentés comme des héros épiques . Pour décrire leurs exploits don Carlos et don Ruy Gomez

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