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Quel est le souvenir de l'artiste

Analyse sectorielle : Quel est le souvenir de l'artiste. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  972 Mots (4 Pages)  •  646 Vues

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Fiche de travail

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LA TABLE RASE

Claude Abeille

Qu’est-ce que la mémoire pour un artiste ? Pour l’art, comme pour les autres

activités, Il est évident que la mémoire, composante essentielle de notre cerveau,

est indispensable pour écrire, peindre, sculpter, inventer. En effet, la création

artistique est un choix entre plusieurs possibilités, et c’est la mémoire qui fournit

au jugement les éléments qui lui sont nécessaires.

Il est sûrement intéressant d’essayer d’analyser dans quelle mesure intervient

pour l’artiste sa propre mémoire et celle, plus large, du musée, considéré comme

un rassemblement d’exemples à suivre, qui vient se juxtaposer à la nature, que

Delacroix comparaît à un dictionnaire.

Cette analyse paraît d’autant plus nécessaire que nous sommes habitués

maintenant à lire et à entendre dire partout que l’artiste digne de ce nom ne vient

de nulle part, qu’il ne sait rien parce qu’il n’a rien appris de personne, que c’est

heureux car il a pu de cette façon conserver toute sa personnalité. Cette

personnalité lui est tombée du ciel par une sorte de fatalité et il exerce ainsi un

pouvoir qu’il serait sacrilège de lui contester.

Pourtant nous étions habitués à constater qu’il a toujours existé des écoles,

des lieux destinés à assurer l’apprentissage et la transmission des pratiques

artistiques. Cet apprentissage était organisé de manière à transmettre un savoir-

faire individuel, directement de maître à élève, complété par la fréquentation des

musées et des monuments qui sont par excellence les lieux de la mémoire, de

l’art (...)

Nous nous trouvons ainsi, quoique schématiquement, devant deux attitudes

opposées de l’artiste face à la mémoire : ou bien il profite de l’apprentissage

qu’il a reçu et des exemples que lui proposent les arts du passé afin de s’affirmer

lui-même dans son époque, ou bien il refuse tout héritage et affirme qu’il fait

«

table rase

».

2

Comme nous le dit le peintre Dubuffet : «

Je suis pour les tables rases. A

chaque repas, balayer les miettes et remettre le couvert. Allez-vous accrocher

dans la salle à manger des vieux biftecks et de vieux gigots tricentenaire ? Bon

appétit !

»

Mais quelle est cette table, que l’on veut débarrasser ? Elle ne fait pas

nécessairement partie de l’héritage et elle n’est pas disponible une fois pour

toute.

C’est le socle, c’est-à-dire l’enseignement, dont il convient de parler

maintenant. Il consiste, enfin il devrait consister, en l’éducation de la sensibilité,

comme nous le rappelle le peintre Georges Mathieu. (...)

L’artiste est aussi au service d’une société qui, comme lui, a sa mémoire

collective, celle des monuments, des collections et des musées, à partir desquels

elle juge et apprécie. Aussi doit-il s’interroger sur le langage qui va exprimer sa

vision, car si, pour créer, il faut être «

hors de soi

», comme le dit Delacroix, il

n’en faut pas moins être nécessairement quelque part et chez quelqu’un.

Tant que les artistes et le public gardent les mêmes références au même

passé, les innovations restent dans un cadre commun et les querelles des anciens

et des modernes finissent par s’apaiser au bénéfice de l’art. C’est ainsi que nous

avons pu voir les styles de l’art européen se développer les uns à la suite des

autres, d’une manière que l’on pourrait qualifier

...

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