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Que représentent les yeux de la femme aimée ?

Dissertation : Que représentent les yeux de la femme aimée ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2012  •  Dissertation  •  1 782 Mots (8 Pages)  •  985 Vues

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Question : Que représentent les yeux de la femme aimée ?

Introduction

- Présentation (trop) longue de l’auteur :

Bien que proche des romantiques avec lesquels il partage la conception du poète déchiffreur du monde

et l’expression du mal de vivre, Charles Baudelaire est attiré par le désir de perfection de la forme du

Parnasse : il dédie d’ailleurs ses Fleurs du mal à Gautier, le « poète impeccable ». Pour autant, Baudelaire

n’appartient ni à l’un, ni à l’autre de ces courants littéraires et annonce le symbolisme : sa poésie, très imagée,

met en scène les correspondances, c’est-à-dire les accords qui existent entre les différentes sensations et entre

le monde réel et le monde spirituel.

« La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles;

L'homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers. » (« Correspondances »)

Constamment déchiré entre « Spleen et Idéal »(titre de la première section des Fleurs du mal),

Baudelaire traduit cette dualité dans ses poèmes. Les poèmes sur les femmes illustrent eux aussi cette pensée

de Baudelaire : « il y a en tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre

vers Satan » ( Mon Cœur mis à nu). Ainsi la femme, et donc l’amour, est parfois synonyme de paradis artificiel,

un moyen éphémère d’échapper au spleen ; parfois, elle est idéalisée et incarne l'amour spiritualisé qui

répondrait à la quête ardente et nostalgique d'un au-delà sentimental, correspondant à une mystique de

l'amour. Si Jeanne Duval inspire des poèmes plein de sensualité :

« Que j'aime voir, chère indolente,

De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante,

Miroiter la peau ! » (« Le Serpent qui danse »),

Mme Sabatier sera l’inspiratrice de poèmes d’amour éthéré dont « Le Flambeau vivant ».

- Présentation courte : Charles Baudelaire, poète du XIXe siècle, est l’auteur des Fleurs du mal, titre qui

annonce la volonté de l’auteur de montrer l’existence d’une beauté liée au mal et le pouvoir de la poésie : « Tu

m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or », écrira-t-il. Dans ce recueil, condamné pour outrages aux bonnes

mœurs en 1857, le poète exprime ses inclinations contradictoires vers Dieu et vers Satan, son déchirement

entre « Spleen et Idéal » à travers différents thèmes : le spleen, la mort, la nature, la sensualité, l’amour…

- Présentation du poème : « Le Flambeau vivant », poème de la première section des Fleurs du mal, fait

partie du cycle de Madame Sabatier. Dans une vision idéalisée de l’amour, ce sonnet magnifie le rôle de la

femme aimée, seule capable de sauver le poète.

- Lecture

- Reprise de la question et annonce du plan : « Le Flambeau vivant » représente les yeux de la femme

aimée : le poème en fait l’éloge en les personnifiant et symbolise le pouvoir salvateur de la femme.

I – des yeux magnifiés, symbole de la femme aimée

1 - l’éloge des yeux

a) la majuscule : « ces Yeux » vers 1, « Charmants Yeux » au vers 9 dont l’emploi ne se justifie habituellement

pas pour un nom commun, attire le regard du lecteur et donne une importance inattendue à ce mot.

b) l’objet du poème est ainsi présent aux moments importants du poème : dès le premier vers des premiers

quatrain et tercet, et à une place qui les met en valeur : début du second hémistiche au vers 1 « ces Yeux

pleins de lumières », à l’initiale du vers 9 : « Charmants Yeux »

c) d’autre part, ils sont caractérisés de manière méliorative : au vers 1, par le complément du nom « pleins de

lumières » ; au vers 9, par l’adjectif « charmants » qu’il faut comprendre ici dans le sens d’envoûtants.

Ils sont constamment associés à la lumière : « pleins de lumières » vers 1, « leurs feux diamantés » vers 4 que

la diérèse met en évidence, « vous brillez de la clarté mystique» vers 9, « astres » et « flamme » au vers 14.

Le titre « Le flambeau vivant » et sa reprise au vers 8 « vivant flambeau » renvoient aussi à cette connotation

tout en personnifiant l’objet du poème.

2 – la personnification

a) les yeux sont sujets de verbes d’action dans les deux premiers quatrains : anaphore de « ils marchent » aux

vers 1 et 3 ; « ils conduisent » vers 6 ;

mais aussi des participes présents « secouant » vers 4, « me sauvant » vers 5 ; à l’initiale des vers, verbes

d’action et participes présents sont mis en valeur et soulignent le rôle actif des yeux.

b) les yeux sont assimilés à des personnes : « mes frères » vers 3 ; « mes serviteurs » vers 7 alors même que

le poète n’est que leur « esclave » vers 7c) enfin, le poète, après les avoir mis en scène dans les deux quatrains à la troisième personne du pluriel,

s’adresse

...

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