Préface d'anthologie sur la mort et la liberté
Étude de cas : Préface d'anthologie sur la mort et la liberté. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Emmanuel Constantin • 16 Avril 2017 • Étude de cas • 1 399 Mots (6 Pages) • 1 355 Vues
Emmanuel Constantin, 1èreS4
Préface pour une anthologie
sur les thèmes de
la mort et de la liberté
dans la littérature française
du XVIe au XXe siècle.
Table des matières
Le thème de la mort
Au XVIe siècle
La mort comme acceptation :
Michel de Montaigne, Essais, Livre I, chapitre XX « Que philosopher c'est apprendre à mourir », 1595
Au XVIIe siècle
Une morale qui aime la vie :
Jean de la Fontaine, Fables, « La Mort et le Bûcheron », 1668
Les inquiétudes de tout un chacun :
Jean de la Bruyère, Les Caractères, chapitre XI, « De l'homme », 1688
Au XIXe siècle
Un roman quasi réaliste :
Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1842
Au XXe siècle
L'Homme face à l'absurdité de la vie :
Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe, 1942
Le thème de la liberté
XVIe siècle
La bonté naturelle de l'homme mène à la liberté :
François Rabelais, Gargantua, 1534
XVIIe siècle
La liberté à tout prix :
Jean de La Fontaine, Fables, « Le Loup et le Chien », 1668
XVIIIe siècle
La propriété, ennemie de la liberté :
Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l'éducation, livre IV, 1762
XIXe siècle
Un proscrit qui ne renonce pas :
Victor Hugo, Les Châtiments, « Ultima verba », v.37 à 64, 1853
La révolution comme horizon :
Emile Zola, Germinal, troisième partie, chapitre III, 1885
Au travers de cette édition, nous avons le plaisir de vous offrir une anthologie de textes littéraires autour de deux thèmes : la mort et la liberté. Nous avons fait le choix de la littérature, et non de la philosophie pure, en ce sens que la première est plus réaliste que la seconde. En effet, philosopher, c'est convaincre au moyen d'arguments auxquels le lecteur adhère en utilisant sa raison. En revanche, les écrivains — qu'il s'agisse de Montaigne au XVIe siècle ou de Camus au XXe — prennent en compte la dimension émotionnelle et sentimentale de l'être humain. La littérature nous séduit, et en appelle à notre sensibilité. D'ailleurs, La Fontaine n'écrit-il pas : « Une morale nue apporte l'ennui /Le conte fait passer la morale avec lui. »
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Le thème de la mort
Si la mort est en général perçue de manière négative, son rejet s'exprime de manières variées selon les auteurs. Dans « Que philosopher, c'est apprendre à mourir » Montaigne explique que la mort effraie les gens, qu'ils essaient de se la cacher, mais qu'il faut l'accepter car ne pas s'y préparer ou se laisser aller à la peur est inutile et néfaste. C'est une vision plutôt stoïcienne de la chose. Il discute avec humour du sujet en évoquant par exemple les périphrases des auteurs latins qui évitent d'employer le mot « mort ».
Vous savez sûrement que les vertus argumentatives du rire pour réfléchir sur le mœurs sont reconnues au théâtre depuis l'Antiquité. Or, réfléchir sur la destinée humaine, la mort, peut aussi se faire par le recours au registre satirique, dans des genres autres que théâtraux, comme dans « De l'Homme », extrait des Caractères de La Bruyère. C'est pour cette raison que nous l’avons choisi. Ce dernier montre comment la mort déclenche une terrible colère chez l'homme à travers le personnage d'Irène qui, en réponse à la proposition du dieu Esculape de mourir, « s'écrie » et montre son indignation par une accumulation de questions rhétoriques. Ensuite, une fable de La Fontaine, « La Mort et le Bûcheron », force avec simplicité le lecteur à réfléchir, et démontre explicitement sa morale : « Plutôt souffrir que mourir », et rapproche les infinitifs en les hiérarchisant. Tout comme dans Le Mythe de Sisyphe de Camus, le bûcheron présente une forme d'universalité : La Fontaine en fait un représentant de l'Homme, précisant « c'est la devise de tous les hommes ».
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