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Préface d'Andromaque commentée

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Par   •  8 Juin 2012  •  1 964 Mots (8 Pages)  •  4 071 Vues

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1. Aristote, bien éloigné de nous demander des héros parfaits, veut au contraire que les personnages tragiques, c'est-à-dire ceux dont les malheurs font la catastrophe de la tragédie, ne soient tout à fait bons, ni tout à fait méchants.

Commentez et appliquez cette citation extraite de la Préface d'Andromaque aux personnages des tragédies de Racine que vous avez étudiées et en particulière à Pyrrhus et Oreste, Phèdre et Hyppolyte. Vous démontrerez en outre en quoi ces personnages ont les qualités "propres à nous exciter la compassion et la terreur".

Pour entretenir la forte émotion tragique, Racine représente des personnages engagés

dans une lutte contre une force supérieure qui écrase, humilie et anéantit leur volonté: la tragédie racinienne est le spectacle d'une fatalité qui triomphe de la faiblesse humaine. Cette fatalité peut s'exercer par l'intermédiaire d'une puissance humaine qui tient le personnage à son merci: Andromaque persécuté par Pyrrhus; elle peut s'accomplir dans l'âme du personnage par l'effet d'une passion à laquelle il succombe: Néron portait en lui le germe d'une perversité qui prend comme prétexte un caprice amoureux pour le persuader à accomplir son crime; Oreste, conscient de glisser sur une pente fatale, s'abandonne à la faute.

La fatalité peut s'abattre par l'intervention d'une puissance surnaturelle qui s'acharne sur la victime qu'elle a choisie: une sorte de malédiction céleste pèse sur certains individus ou familles comme celle d'Oedipe, celle de Thésée; la tradition mythologique explique le désordre intérieur de Phèdre et le danger, couru par Iphigénie.

Racine a su savamment régler les manifestations de cette fatalité qui est l'âme de sa tragédie: elle est suspendu sur les personnages dès le début de la pièce et accentue la menace au cours d'une crise brève et intense qui finit par s'abattre dans le sang ou dans les larmes.

Les personnages sont chaque fois engagés dans une drame où se joue leur destin. La plupart d'eux vivent sous l'empire d'une passion qui les dévore, une passion fatale et ravageante qui est l'amour.

Dans cette course effrénée et sans issue de l'amour malhereux qui est la manifestation d'une fatalité accablante, les personnages raciniens peuvent s'inscrire dans plusieurs catégories de comportement où le comportement dominant se traduit par une extrême agressivité. Agissant sous l'empire de sa passion dévorante; le héros apparaît à nos yeux avec un visage effrayant, qui n'est pas son visage ordinaire. Rien ne compte désormais pour eux, sinon l'objet de leur désir: Pyrrhus renie ses engagements envers les Grecs, Oreste manque à ses devoirs d'ambassadeur; Phèdre piétine son devoir conjugal.

Les personnages sont des amoureux prêts à sacrifier tout au nom de leurs amours et parce que ça on leur est refusé, ils veulent satisfaire leurs désirs par la violence.

Le théâtre a une valeur cathartique: le spectateur a des passions; il ressent la terreur et la criante. La terreur vient de la mimesis , de l'identification, on est terrifié par ce qui lui arrive, presque terreur religieuse. La crainte vient de ce qu'on a pitié, on le plaint. Phèdre a horreur de sa passion et la déteste. Elle éprouve, avec les tortures du remords; la terreur de l'au-delà. Elle voit dans une sorte d'hallucination le châtiment qu'elle sent mérité. Elle cède enfin au repentir et vient, avant de mourir volontairement, confesser toutes ses hontes. C'est pour cela qu'elle a trouvé grâce devant Arnauld, que Boileau a pu parler de sa "douleur vertueuse", et que Chateaubriand n'a pas criant de l'appeler "une épouse chrétienne". Et contient le récit d'un meurtre, la description du corps sanglant, le récit précis d'un suicide, la vision d'un personnage qui maudit les dieux et qui perd la raison. La scène de théâtre est ici le lieu de l'extrême où se rejoignent la passion et la folie, la gloire et la mort. Et Racine termine par cette pitié qui ne peut que nous saisir à la vue d'Oreste fou. Ce personnage n'était ni le méchant (Pyrrhus) ni les héros (Andromaque). Il a été emporté par une histoire plus grande que la sienne, jouet de la fatalité. Oreste est victime et ses malheurs le conduise à la folie. Racine laisse planer un doute dans notre esprit, cependant, quant à savoir si Oreste est vraiment la victime d'une fatalité écrasante ou s'il n'a pas, dans une certaine mesure, apporter sa propre perte à lui-même. Son discours d'ouverture à Pylade mai être interprété de deux manières : comme une franche reconnaissance de la malédiction qui pèse sur lui et comme un exercice d'auto-apitoiement. Ses reproches à Hermione ses commentaires sur son manque de tact abandon sont compréhensibles, mais elles ne sont guère de nature à contribuer son costume. Son renversement de personnage de la victime à l'agresseur dans l'acte III est tout à fait convaincante et l'ennoblit à nos yeux. Ses nouveaux projets mai être pénale, mais au moins il se bat contre son destin plutôt que l'accepter passivement. Le changement, cependant, n'est pas durable et de manière significative. Racine souligne le fait que l'arme d'Oreste jamais réellement touche Pyrrhus. Sa folie dans la dernière scène est causée non par les crimes qu'il a commis, mais par ceux qu'il a manqué de commettre.

Pyrrhus est violent, colérique et met ses propres passions au-dessus des intérêts des Etats grecs. Ses caractéristiques principales sont l'arrogance et l'impatience.

Néanmoins, il est courageux et fidèle à sa parole, protège le fils d'Andromaque au prix de sa propre sécurité. Il est capable d'amour, cependant impérieux et egocentrique que l'amour soit mai. Il aime une femme qui est admirable et il semble tout à fait indifférent au fait qu'elle est une esclave et une ennemie.

En outre, vers la fin de la pièce, il semble acquérir une conscience obscurcie qui suit les préceptes de sa propre volonté mais impliquent des responsabilités imprévues et des peines qu'il en est prêt à accepter.

Pyrrhus est un roi barbare (Acte III scène VIII v.1029, « cruel v.1034 »,v.1041 L'amour peut-il si loin pousser sa barbarie ? »), mais pas une

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