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Préface Les Méditations De Lamartine

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Par   •  22 Novembre 2012  •  1 456 Mots (6 Pages)  •  2 415 Vues

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Préface de Lamartine :

Préface par Aurélie Loiseleur :

Aurélie Loiseleur, normalienne agrégée de lettres classiques présente l’œuvre de Lamartine. Elle revient dans un premier temps sur l’image que nous avons aujourd’hui de Lamartine. Tout d’abord des vers désuets : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », « L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux » ou « Ô temps, suspends ton vol ! ». Il est vu comme le chef du mouvement romantique d’où une image mièvre, métaphysico-sentimentale (larmes et questions existentielles, cliché du romantique). On retient aussi un politique déchu (échec à la présidence) et un traitre (trahit la poésie pour la politique). Bref, c’est pas glorieux. Mais A. Loiseleur a de l’espoir et essaie de nous expliquer pourquoi Lamartine ça peut aussi être cool !

La révolution des « Méditations » :

Lamartine apparait un peu comme un « Enfant du siècle » dans la veine de Chateaubriand et autres dépressifs mélancoliques. Il marque une révolution de la poésie française. Sainte-Beuve rappelle le contraste entre l’avant et l’après Lamartine. Avant = jeu de technique, maîtrise des règles de la poésie. Après = affranchissement, ingénuité, plus en « communion » avec la nature et le « souffle », la poésie devient plus intérieure et élevée (côté divin qui émerge). C’est ce qui a beaucoup plu à l’époque (outre le fait que Lamartine était un peu en mode beau gosse des salons de ces dames aristo’). Il a réussi à donner une nouvelle langue à ce siècle malade et mélancolique, il parvient à combler un manque indicible, il met les mots sur un malaise collectif (mélancolie, deuil sentimental, temps qui détruit). Mais il est quand même assez vite délaissé.

Exercice spirituel :

Il laisse tomber les dieux antiques en mode Ronsard et Du Bellay pour se tourner vers une poésie plus christique (alors que la Révolution a légèrement voulu casser la gueule à l’Eglise). C’est grâce à ce côté religieux qu’il plait car la société est en mal d’absolu, elle ne sait plus en quoi croire. Il ne dit pas ce qu’il faut croire mais il rend à la dimension de la foi. Il se la joue pas prêtre.

Il préfère utiliser le questionnement. Y a un côté métaphysique qui se dégage en mode hommes abusés par les idoles qu’eux-mêmes se fabriquent : « Insectes bourdonnants, assembleurs de nuages, /Vous prendrez-vous toujours au piège des images ? » (v. 311-312). Il essaie donc d’aller au-delà des apparences vers un infini. Mais tout ça est quand même paradoxal puisque la poésie est justement le monde des images. Du coup la poésie doit se défier d’elle-même (complexe). C’est comme si un peintre voulait peindre la lumière sans les objets sur lesquels elle se projette (en gros c’est pas possible quoi). C’est pour ça que dans les poèmes de Lamartine (même si on a l’impression qu’il fait que des descriptions trop chiantes) apparait une sorte de décor « désertique ».

Il reprend aussi le mythe du Dieu = Soleil, il déclin d’où une panique d’être plongé dans le noir de la nuit sans croyance. Le religieux est donc partout même si c’est parfois subtil. Ex : dans « La Solitude »  image de la montagne = spectacle grandiose qui inspire un « effroi sublime », incite à une ascension de l’âme, élévation physique et spirituelle.

La méditation procède à une redéfinition de l’espace-temps qui ruine les repères traditionnels de la poésie descriptive. La poésie se retourne vers l’espace du dedans, l’intériorité. Ex 2 : le Lac  miroir complet du côté amoureux et métaphysique, espace borné, hors du temps, défini par le paysage autour de lui, miroir du ciel et de l’eau, surface profonde, réverbération des images et des voix, plan médian, mémoriel.

Le truc révolutionnaire c’est que pour Lamartine la poésie EST une méditation, c’est un exercice spirituel. Elles posent plein de questions trop vastes pour se satisfaire de réponses, mais elles sont vitales pour sauver l’homme de la mort spirituelle.

Les méditations sont donc des « épanchements tendres et mélancoliques des sentiments et des pensées d’une âme qui s’abandonne à ses vagues inspirations » (Lamartine). C’est presque un genre à part entière qui a fait ressusciter une poésie qui était vouée à mourir.

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