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Proust ou être amoureux par jalousie

Commentaire de texte : Proust ou être amoureux par jalousie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  767 Mots (4 Pages)  •  536 Vues

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  1. Amoureux par jalousie
  2. A la découverte du vrai : les mensonges de l’être aimé
  3. Une maladie de l’imaginaire

  1. « Amoureux par jalousie » Grimaldi

« jalousie qui précède, l’angoisse qui l’accompagne et l’amour qui s’ensuit » (p.31)

« on ne peut comprendre le sens de leur jalousie si on ne se rappelle sans cesse que ni l’un ni l’autre n’éprouvent le moindre amour pour la femme qui va pourtant obséder leur vie »

Minimum d’intérêt pour en faire sentir le prix en leur faisant imaginer l’éventualité de sa perte

  • Sentir qu’on possède une femme peut suffire à vous en rendre amoureux

Alors que Swann fréquente depuis quelques temps Odette, il ne ressent pas grand-chose à son égard si ce n'est une forme de satisfaction à la savoir sous le joug de son charme. Ce qu'il le flatte par-dessus tout c'est cette « situation privilégiée » (p.381) qu'il a chez elle et qu'elle avoue volontiers : il se sait le favori d'une femme convoitée. Désir que Swann ne comprend d'ailleurs que partiellement parce qu'il la considère à aucun degré comme « une femme remarquable » (381). Ce contentement est donc étrange : il ne commence à apprécier la préférence que lui témoigne Odette qu'à partir du moment où il s'aperçoit qu'elle est « ravissante et désirable » (381) aux yeux d'autres hommes. C'est dire que la naissance de son amour pour Odette coïncide parfaitement avec la découverte de l'effet de ses charmes sur d'autres hommes. Cette impulsion est traduite par la soudaineté de sa reconnaissance : « et il avait commencé d'attacher un prix inestimable » (381). « Commencé » qui fait écho à « éveillé », c'est bien de cette prise de conscience que naît son attachement. Dès lors, comment qualifier cet attachement  ?  Swann lui se croit simplement « amoureux » (384). En réalité, comme l'a montré Nicolas Grimaldi dans son Essai sur la jalousie. L'enfer proustien, Swann fait l'expérience d'une jalousie particulière. Ce n'est pas celle qui naît de l'amour, c'est bien plutôt « la jalousie qui précède, l'angoisse qui l'accompagne et l'amour qui s'ensuit » (p.31). N.Grimaldi va encore plus loin et écrit « on ne peut comprendre le sens de [sa] jalousie si on ne se rappelle sans cesse (…) [qu'il] n'éprouv[e] le moindre amour pour la femme qui va pourtant obséder [sa] vie » (31). Il est « à cette étrange période de l'amour »(385) où Swann en a au moins l'intime intuition : ne cherche-t-il pas à se préserver « des atteintes de la jalousie » (382) ? L'amour chez Swann, et sans doute pour Proust, est dans la possession : Swann éprouve « un besoin douloureux de la maîtriser entièrement dans les moindres parties de son coeur » (382) au moment où le plus certain commence à paraître incertain c'est-à-dire dès qu'éclot une forme de rivalité amoureuse avec l'apparition de potentiels prétendants. D'ailleurs c'est là la réflexion que se fait Swann quand, hésitant à se rendre chez Odette, il a « la certitude qu'elle n'attendait personne » (382) ce soir là. Mais s'il a la certitude d'être le seul invité ce soir là, c'est bien qu'il a conscience qu'il n'est pas le reste du temps l'unique objet de son désir.

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