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Poésie Et Peinture Dans L'ouvre De Senghor

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Par   •  26 Novembre 2012  •  631 Mots (3 Pages)  •  1 601 Vues

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Quiconque s’est intéressé à L. S. Senghor connaît l’amour que celui-ci vouait à la peinture. On se souvient des trois grandes expositions qu’il organisa au Musée Dynamique de Dakar, lorsqu’il était à la tête de l’Etat sénégalais : une exposition Marc Chagall en mars 1971, une exposition Picasso en avril 1972 et une exposition Soulages en novembre 1974. En outre, à l’instar de son ami Pompidou qui partageait la même passion, le poète possédait une remarquable collection de tableaux, et comptait parmi ses amis Pierre Soulages, Marc Chagall, Pablo Picasso, Vieira da Silva ou encore Pedro Florès.

De cette relation privilégiée avec la peinture, l’œuvre senghorienne, critique comme poétique, rend compte à maintes reprises. Si l’on ouvre les volumes Liberté, on recense trois articles consacrés à Soulages [2], un à Chagall [3], un à Picasso [4], un à Emile Lahner [5], deux pages à Matisse [6] et un long paragraphe à la peinture hollandaise [7]. Quant à l’œuvre poétique, on pense aux trois éditions à tirage limité de Chants d’ombre, Lettres d’hivernage et Elégies majeures, où la peinture vient à la rencontre des poèmes, à travers les illustrations de Pedro Florès pour Chants d’ombre, de Chagall pour Lettres d’hivernages et de Soulages et Vieira da Silva pour Elégies majeures. Concernant l’édition courante des œuvres complètes [8], les références explicites à la peinture apparaissent ici ou là, dans un poème dédié à Picasso [9] ou dans une mention de Van der Weyden dans « Elégie pour Jean-Marie » [10].

Ce rapide aperçu des points de contact entre peinture et poésie doit nous inciter à pousser plus loin ces investigations, et à poser la question des relations profondes qu’entretient la poésie senghorienne avec la peinture. Ces relations, nous les voyons d’abord apparaître dans les articles précédemment cités, où le Senghor critique d’art laisse souvent la parole au Senghor poète : en révélant, en effet, ce que la peinture contient d’élément poétiques, il montre également tout ce que la poésie (et, en l’occurrence, sa poésie) contient d’éléments picturaux. Ce premier échange entre les deux arts permet ensuite d’entrer dans l’œuvre poétique et d’y chercher le travail de peintre réalisé par le poète, aussi bien dans le traitement des couleurs, des formes, des jeux d’ombre et de lumière, que dans l’art du portrait ou la représentation des corps. C’est alors que nous mesurons combien la poésie senghorienne possède une dimension proprement picturale, et comment l’oreille du poète fait corps avec l’œil du peintre.

Car la poésie négro-africaine, telle que la définit Senghor, est avant tout composée de cette alliance des dimensions auditive et visuelle. Certes, Senghor a beaucoup insisté sur la première, disant des poètes nègres qu’ils « sont, avant tout, des « auditifs », des chantres » [11], donnant une place essentielle au rythme dans la création de la parole poétique, définissant le poème, selon une expression peule qu’il affectionne particulièrement, comme un ensemble de « paroles plaisantes au cœur et à l’oreille », accordant une grande importance à l’accompagnement musical de sa poésie, et ne cessant, dans ses poèmes, de travailler allitérations, assonances et paronomases. Mais la dimension visuelle n’en est pas moins importante : la parole poétique,

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