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Analyse de la peinture Le Verrou De Jean-Honoré Fragonard

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Par   •  4 Janvier 2013  •  635 Mots (3 Pages)  •  4 406 Vues

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Le Verrou, aussi appelé Le Viol, est une scène galante peinte par Jean-Honoré Fragonard entre 1774 et 1778, selon les sources. Il s’agit de l’un des tableaux les plus célèbres du peintre, véritable référence de la peinture du XVIIIe siècle. L’interprétation commune suggère que la scène représente deux amants enlacés dans une chambre à coucher, l’homme poussant le verrou de la porte.

Composition

Dans ce détail, la diagonale structurant l’œuvre est clairement visible.

Le tableau est divisé en deux parties, suivant une diagonale nette, opposant, du côté droit, en pleine lumière, le couple enlacé et, du côté gauche, dans la pénombre, le lit et de ses tentures. L’œuvre est structurée entre ces deux espaces. L’un, dans l’action, présente les faits et l’autre, foisonnant d’éléments symboliques, permet l’interprétation comme pour un texte ses figures de style et ses tournures. Cette construction amplifie le mouvement des personnages qui semblent entraînés vers le verrou, héros discret mais fondamental. Sans ce dernier, peint de façon excentrée, en haut à droite de la toile, il n’y aurait pas ce dynamisme qui participe à faire de ce tableau un chef-d’œuvre. De plus, la diagonale guide l’œil du lit au verrou, ou inversement, mettant en relation les différents espaces scéniques32. Avec Le Verrou, Fragonard « affirme que peindre est un acte qui met en scène un sujet qui n’est pas visible mais qui crève les yeux » et, se faisant, il invite le spectateur à endosser le rôle d’un voyeur indélicat22.

Interprétation

Dimension érotique

Détail de la tenture de velours cramoisi.

La dimension érotique de la scène, au-delà de l’étreinte de ses deux protagonistes, s’exprime dans le décor, pour le moins théâtral, qui les entoure. Tout d’abord, la lourde tenture de velours cramoisi, choix de couleur très suggestif, s’enroule et se replie en une forme dont la dimension phallique semble évidente33. Véritable symbole du désir sexuel, elle occupe une bonne moitié de l’espace du tableau.

De même, certains verront dans le pli de l’oreiller la représentation d’une poitrine de femme, détail s’opposant ainsi au symbole de la virilité comme un délicat clin d’œil aux attributs de la féminité.

Détail de l’oreiller.

Ces éléments, s’ils peuvent paraître audacieux, sont dévoilés avec une extrême parcimonie, camouflés dans le désordre et la pénombre d’un lit d’amour. Le choix des couleurs va d’ailleurs en ce sens. Les personnages, en pleine lumière et le lit, tout en nuances de rouge et de marron, invite à une profonde intimité34. Le verrou lui-même, avec sa tige coulissante, est un objet des plus ambigus La définition qu’en donne le Littré en est d’ailleurs fort suggestive : « Moyen de fermeture consistant en une barre de fer ronde ou carrée, de même dimension dans toute sa longueur, ayant une queue au milieu et un mouvement de va-et-vient entre deux crampons »35. Cependant, de grands critiques d’Art, tel Daniel Arasse, estiment que nommer ces éléments

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