Poème à Jacqueline

Psychisme et comportement

Une des caractéristiques les plus saillantes des oiseaux est leur voix. Souvent mélodieuse, extraordinairement modulée, elle leur permet d’exprimer les émotions les plus variées.

En générale, les sons à structure simple expriment un appel ou signalent un danger. Les oiseaux sont capables de localiser un son en évaluant la différence d’intensité avec laquelle il est perçu par les 2 oreilles.Cela n’est cependant possible que si le son est répété plusieurs fois. Les sons à structure acoustique plus complexe constituent le chant proprement dit ; émis d’ordinaire par le mâle, ils ont un double but : éloigner les rivaux du territoire et y attirer une éventuelle compagne.

Le chant semble être commandé par les hormones sexuelles. L’aptitude au chant est probablement innée et tout a fait automatique, mais nos connaissances sur ce sujet dont encore très incomplète. Bien des choses ont été dites sur l’intelligence des oiseaux, et les opinions des experts ne concordent pas toujours ; certains inclinent à penser que leur comportement est purement instinctif, alors que d’autres leur attribuent des facultés psychiques exceptionnelles. La vérité est probablement à mi-chemin. Le comportement est en partie dicté par l’instinct, c’est-à-dire par des facteurs héréditaires qui ne dépendent en rien des expériences que l’animal peut faire au cours de son existence. Mais les oiseaux disposent aussi d’une capacité élevée d’apprentissage ; durant leur vie, leurs instincts peuvent être modifiés, perfectionnés ou réprimés, remplacés par d’autres formes de comportement dictées par l’expérience. Quand on étudie les facultés d’apprentissage des oiseaux, on distingue habituellement deux attitudes différentes : l’accoutumance d’une part, l’apprentissage par essais et erreurs d’autre part. La première attitude consiste à éliminer une riposte instinctive à une stimulation lorsque cette riposte se révèle inutile. Par exemple : en présence d’un animal considéré comme dangereux (stimulation), un oiseau cherche à se mettre à l’abri (réponse instinctive). Cependant, si cet animal se montre inoffensif à l’usage, la réponse instinctive s’affaiblit peu à peu et l’oiseau apprend que, dans ce cas, il n’a pas besoin de se protéger. L’accoutumance joue un rôle primordial dans le processus d’apprivoisement.

L’apprentissage par essais et erreurs dépend de la combinaison de deux processus, le conditionnement simple et l’expérience. Dans le premier cas, l’oiseau acquiert la capacité de répondre à une stimulation déterminée par la réaction réflexe caractéristique d’une autre stimulation. Par exemple : la vue de la nourriture (première stimulation) incite l’oiseau à donner des coups de bec (répons instinctive). Si on lui donne toujours sa nourriture dans un récipient d’une couleur déterminée, il apprend, après un certain nombre d’essais, à ne venir la chercher que si on la lui présente dans un récipient de cette couleur. Autrement dit, il réagit à la nouvelle stimulation (la couleur) par la réponse caractéristique de la stimulation précédente. On s’est beaucoup servi du pigeon domestique pour des expériences de ce genre, en remplaçant la stimulation « couleur » par une stimulation

...