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Plaidoirie de la défense Claude Gueux

Discours : Plaidoirie de la défense Claude Gueux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Novembre 2016  •  Discours  •  659 Mots (3 Pages)  •  4 452 Vues

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Plaidoirie de la défense Claude Gueux

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les jurés, je tiens à retracer devant vous la succession d’épreuves qu’a endurées mon client. Ces dernières ont poussé un homme calme et respectable à tuer.

Tout d’abord, mon client a été une victime de la société, ne sachant ni lire, ni écrire. Un hiver, la faim, ainsi que la misère, le poussèrent à voler. Cet acte plein de désespoir fut animé par l’instinct de survie et par l’amour qu’il portait à sa famille. Cependant, il a été condamné à cinq ans de prison. Cinq ans, cinq ans... Cinq ans sans savoir ce que deviennent sa femme et son unique enfant !

Mesdames et Messieurs les jurés, vous rendez-vous compte de la sévérité dont la Justice a fait preuve ? Mon client a été une victime, une victime de la Justice. Quelles auraient été vos réactions si, un jour, on vous arrachait à votre famille pour vous envoyer en prison alors que vous n’aviez agi que pour sauver cette famille ?

Claude Gueux fut donc incarcéré à la prison centrale de Clairvaux. Dans cet établissement, les prisonniers sont délaissés, plongés dans la solitude avec pour seule occupation un travail acharné dans les ateliers. Malgré ces conditions de vie plus que difficiles, je tiens à souligner que mon client a toujours eu un comportement remarquable, une conduite irréprochable et, bien entendu, il ne manqua jamais de respect à Monsieur Delacelle et à ses collègues.

Dans cet univers difficile qu’est la prison, mon client est parvenu à se faire un ami, un dénommé Albin, qui, certes, ne remplaçait pas sa famille, mais avec lequel il entretenait d’excellentes relations. Ils étaient très proches...

M. Delacelle décida alors d’enlever son ami à mon client, cela sans aucun scrupule et surtout sans la moindre explication, comme si Claude Gueux n’avait pas assez souffert, comme si M. Delacelle prenait du plaisir à voir souffrir Claude Gueux, à le détruire...

Un énorme sentiment de frustration s’empara alors de mon client : il chercha son ami, interrogea les autres prisonniers, le gardien de son quartier, et, enfin, le Directeur. Celui-ci le méprisa, ne daigna pas lui répondre et alla jusqu’à le tutoyer !

Ne croyez-vous pas que, même en prison, tout homme a droit au respect ? En effet, les prisonniers sont des hommes et non des animaux ! Tout homme a donc droit à une explication lorsqu’il la demande. Un « parce que » ne suffit pas à se débarrasser d’une question gênante. Le comble est que Claude Gueux écope du cachot à cause de ses questions incessantes qui « dérangeaient » l’agréable vie de M. Delacelle : mon client ne vous inspire-t-il pas de la pitié ?

Le Directeur des ateliers n’aurait pas dû laisser Claude dans un tel désespoir et un tel mal-être qui le fit alors entrer dans une fureur incontrôlable approuvée par l’ensemble des prisonniers.

Mon client est donc devenu un autre homme et a songé à l’assassinat de M. Delacelle. Seulement, je vous demande, Mesdames et Messieurs les jurés, pourquoi un homme aussi calme et discipliné peut aller jusqu'à tuer. Je ne vois qu’une réponse à cette question : la haine, un terrible sentiment de haine envers M. Delacelle, homme méprisant et mauvais avec les prisonniers qu’il avait en charge. Le Directeur a en quelque sorte assassiné mon client par ses paroles blessantes et sa cruauté, Claude Gueux lui alors rendu la pareille...

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