Pierre De Marbeuf, Sonnet « A Phillis », Recueil De Vers 1628

Votre problématique est …

Je tenterai d’y répondre en deux axes, nous verrons d’abord comment le poète exalte l’amour et ses dangers, puis comment il exerce son art en virtuose pour apaiser sa souffrance.

I.

A.

Il utilise un discours galant, amoureux pour la femme aimée, notons la présence de la polyptote du mot amour : « amour » revient 7 fois dans le poème, « amoureux » v.12, « aimer » v.6

Il s’exprime d’une façon personnel au deux dernier vers du dernier tercet en utilisant « me » v.13 « Je » v.14 et « mes » v.14

Il s’adresse a une femme puisqu’il emploie un adjectif possessif de la 2eme personne « Ton » v.13

B.

Le poète semble prévenir les amoureux sur les risques de l’amour on remarque que les rimes, embrassés dans les quatrains puis suivies et embrassées dans les tercets, évoques souvent la souffrance c’est ainsi que nous avons « aimé » v.6 rime avec « enflammer » v.7, « armes » v.11 avec « larmes » v.14, « amoureux » v.12 avec « douloureux » v.13.

C.

L’amour semble un déchainement d’éléments naturel puisque Marbeuf pour exprimer les mouvements de la passion va associer l’eau et le feu. Nous avons un champ lexical de l’eau : « l’eau » est répété 3 fois, « mer » 6 fois, et aussi un champ lexical du feu qui est signifier par des mots tel que « enflammer » v.7, « feu » v.10 revient 3 fois. Une gradation intervient au dernier tercet par le mot « brasier » puis « brule » puis « feu ».

Ce thème lyrique exaltant la passion amoureuse est un thème classique mais le poète apaise sa souffrance par la virtuosité de son art.

II.

A.

Marbeuf dans son poème travail sur la musicalité, outre les rimes classiques, il y a de nombreuses rimes internes : au v.2 a la césure a l’hémistiche « amère » et « amer », au v.3 et v.4 a la césure a l’hémistiche « amour » avec « amour », au v.5 et v.6 a la césure a l’hémistiche « les eaux » avec « les maux ». Il utilise un parallélisme de construction au v.5 et v.6, et un chiasme au v.10. Pour les sonorités il utilise un paronomase « amer » v.2, « la mer » v.4, « la mère » v.9.

B.

Le poète joue sur le signifiant et le signifié, le poème a une fonction esthétique, on s’abime en amour et en mer, on a des orages réels et figurés, et naufrage réels et figurés.

C.

La poésie devient une arme contre les maux, le bonheur de jouer avec les mots console le poètes et l’apaise. La poésie devient thérapeutique. Ce poème est d’esthétique baroque car il y a une force du mouvement, une fluidité des sens et un excès de la passion.

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