Phèdre Coupable Ou Non

Au XVII° siècle, Racine écrivit Phèdre, une tragédie dont le sujet est inspiré d'Euripide. Il y met en scène de nombreux personnages aux caractères différents mais égaux en importance. Il relate un amour, une passion interdite, d'une reine mariée, mourante « d'un désir criminelle » pour son fils Hippolyte. Phèdre est ici le personnage principal de cette tragédie . Son destin est inévitable et la conduit à la mort. Racine a voulu dans cette pièce rendre Phèdre moins « odieuse ». Dans sa préface il nous met en garde sur ce personnage ambigu en déclarant qu'elle n'est « ni tout à fait coupable ni tout à fait innocente ». Cette citation ne nous laisse pas indifférent et nous emmène à traiter ces différentes facettes du personnage ; trouver en quoi Phèdre est coupable et innocente.

Pour reprendre un élément de cette citation racinienne, Phèdre n'est [pas] tout à fait coupable. Elle descend d'une « lignée maudite » par Vénus . Elle est petite-fille du soleil, Minos, qui, longtemps avant sa naissance, à illuminer de ces rayons les amours illégitimes de Vénus et les a découvert aux yeux de tous. Pour se venger, elle maudit cette famille et les condamna à des sorts tout aussi tragiques : Pasiphaée, déesse de la lumière mais aussi mère de Phèdre, fut éprise d'amour pour un taureau et donna naissance au Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau ; Ariane, sœur de Phèdre, tombe amoureuse de Thésée et l'aide à tuer le Minotaure, son propre frère. Quant à Phèdre, elle est condamnée à aimer son fils, Hippolyte. Dans la scène 3 de l'acte 1, la reine est consciente de cette malédiction qui la fait tant souffrir, elle parle de ses « tourments inévitables » de son « son sang [poursuivi] » par la déesse. Cette passion interdite va la dévorer et la faire mourir . Mais pour apaiser la colère de Vénus, elle lui construit des temples, la supplie, l'implore et se résout à lui offrir des sacrifices : « Par des vœux assidus je crus les détourner ( tourments inévitables ): je lui bâtis un temple,et pris soin de l'orner ; de victimes moi-même à toute heure entourée , je cherchais dans leur flanc ma raison égarée . » Mais rien ni fait , nul ne peut échapper à la passion racinienne placée sous le signe de la malédiction. A ce sort tragique s'ajoute l'annonce de la mort de son mari et du père d'Hippolyte, Thésée. Phèdre est alors bouleversée par cette nouvelle. Doit-elle alors avouer son crime, cette passion à Hippolyte maintenant que plus rien ne l'en empêche. Malheureusement sur les conseils néfastes de sa nourrice, elle dévoile son amour à son fils, choqué et impuissant devant cette découverte. Elle ne pouvait se taire, elle ne contrôlait plus ses mots : « Seigneur ma folle ardeur malgré moi se déclare. ». La folie qui l'habite change son état, ses émotions ; elle passe de la tristesse à la joie, de l'espoir au désespoir : « un désordre éternel règne dans son esprit. » nous divulgue Oenone. Elle devient la victime de son propre sort et repose entre la vie et la mort. Mais pensant rétablir l'ordre et la pureté, elle se tue d'un poison.

Mal -conseillée et perdue dans sa folie, Phèdre nous paraît ici innocente.

Toutefois, de cette passion interdite, elle est

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