Phèdre, Acte II, scène 5

I) La force des passions  

1. Des sentiments multiples 

1. Antagonisme de l’amour et de la haine :

• Champ lexical de l’amour avec “J’aime” mis en valeur par le -e muet,”je t’aime”, “fol amour”, “séduire” mis en valeur par le -e muet, “cœur”x2, “aime”, “aimer”, “mon cœur”, “tremblante”, litote “je ne t’aimais pas moins”

• Emploi fréquent de la première personne du singulier qui marque le lyrisme avec les pronoms personnels“Je”x15, “me”x7,“moi”x4, et les pronoms possessifs “mon”x2, “ma”x2, “mes”x2

• Champ lexical de la haine avec “cruel”x2, “fureur”, “cruelle”, “odieuse” mis en valeur par la diérèse, “haine”x2 mis en valeur par le -e muet, “haïr”, “t’irrite”

• Sentiments entrelacés avec l’antithèse “Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins” et l’oxymore “odieux amour”

1. Un aveu honteux qui provoque le dégoût :

• Lexique de la culpabilité : “lâche” mis par en valeur par le -e muet, “Cet aveu si honteux” connotation péjorative du pronom démonstratif “Cet”, “indigne” mis en valeur par le -e muet,“vil”, “ose”

• Dégoût d’elle-même marqué par l’emploi de la périphrase “La veuve de Thésée” dans le vers “La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ? ” avec l’emploi du nom “Hippolyte” qui montre l’inceste

• Déshumanisation avec les métaphores de Phèdre qui se voit comme un monstre avec “un monstre” et “ce monstre affreux” connotation péjorative du pronom démonstratif “ce”

1. Victime d’une passion violente

1. Impuissante face à ses émotions :

• Lexique de la faiblesse avec “faible” doublement mis en valeur par le -e muet et son antéposition, “faibles” mis en valeur par le -e muet, “innocente”, “le crois-tu volontaire”, “t’avoir fui”

• Phèdre majoritairement en position de COD “je m’approuve”, “Je m’abhorre”, “tu ne me détestes”, “tu me haïssais”, “punis-moi” “m’envie” et sujet de verbes d’inaction “J’ai voulu”, “J’ai langui”, “j’ai séché”

1. Une passion violente :

• Lexique de la violence avec “frapper”, “Frappe”, “coups”, “épée”

n

• Rythme : 

• Saccadé grâce aux alexandrins disloqués avec “J’aime. Ne pense pas qu’au moment que je t’aime.” formé en 2/10, “C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé.” formé en 6/2/4, “Que dis-je ? Cet aveu que je viens de te faire.” formé en 3/9, “Voilà mon cœur. C’est là que ta main doit frapper.” formé en 4/8, et aussi aux interjections “Ah !”, “Hé bien !”, “Hélas !” qui donnent un effet mouvementé
• Rapide avec la présence des monosyllabes “Frappe. Ou si tu le crois indigne de tes coups”, “Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée,” et les enjambements des vers “Ni que du fol amour qui trouble ma raison” sur “Ma lâche complaisance ait nourri le poison.”, “Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc” sur “Ont allumé le feu fatal à tout mon sang,”, “Impatient déjà d’expier son offense” sur “Au-devant de ton bras je le sens qui s’avance.”

• Allitérations en dentales avec “Je T’en ai Dit assez pour Te Tirer D’erreur.”, “Il suffit De Tes yeux pour T’en persuaDer.”, “CeT aveu si honTeux, le crois-Tu volonTaire ?” renforcées par le [r] qui marquent la brutalité.

• Impératif à valeur d’ordre avec “Venge-toi”, “Délivre”, “Frappe”, “prête-moi”, tous mis en valeur par le -e- muet et “Crois-moi”

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