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Phèdre Acte II Scène 5

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Par   •  1 Janvier 2014  •  998 Mots (4 Pages)  •  3 364 Vues

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Texte 2 : II 5 L’aveu à Hippolyte / Commentaire v634-662 v670-698

Si Phèdre, pièce de Jean Racine représentée le 1er janvier 1677, a souvent été définie comme une « tragédie de la parole », c’est bien parce que les aveux s’enchaînent : tous les personnages principaux aiment malgré eux et en souffrent. Ainsi, à l’acte II scène 2, Hippolyte, jeune homme adoré de sa belle-mère Phèdre, a déclaré sa flamme à Aricie l’intouchable ; Phèdre elle aussi a déjà dévoilé ses sentiments à sa nourrice à l’acte I scène 3 et c’est une scène attendue que le face à face des deux personnages.

La scène qu’il s’agit d’étudier se trouve à l’acte II scène 5 et marque un tournant dans la pièce ; cette déclaration est originale dans la mesure où elle passe dans un premier temps par une image, pour ménager l’interlocuteur et le spectateur ; une fois qu’Hippolyte en a saisi le sens et en est choqué, c’est un déferlement de la passion tragique auquel se livre l’héroïne éponyme.

Il s’agira donc de voir comment la tirade de Phèdre est un plaidoyer tragique et pathétique. Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps la façon qu’a Racine de dévoiler l’inavouable, avant de nous intéresser aux registres pour enfin analyser la portée du plaidoyer.

I) Avouer l’inavouable

1. Nécessité de la fable

Pour ne pas choquer la bienséance, Racine doit avoir recours à une image. Ici, Phèdre retrace toute l’histoire de sa rencontre avec Thésée et en revoit le scénario. On peut suivre toutes les étapes du récit mythique : « le monstre de la Crète », périphrase désignant le Minotaure, « sa vaste retraite » qui est le labyrinthe construit par Dédale, « le fil » d’Ariane, soit les exploits de Thésée. Le scénario est extrêmement bien construit, dans la mesure où les rôles sont progressivement attribués à chacun.

2. Des glissements successifs

Le scénario mis en place, les rôles peuvent être revus. La tirade de Phèdre commence par Thésée (« il ») puis glisse progressivement à Hippolyte (« vous »). Le champ lexical de l’amour, d’abord rapporté à l’époux avec « languis », « brûle », « aime » change d’objet. Thésée est un séducteur dont le portrait est ici plutôt dépréciatif. Phèdre énumère les qualités de ce Thésée disparu ou idéalisé : « fidèle, fier, farouche » avec une allitération commune en –f et surtout la chute du v 640 « tel que je vous voi ».

3. Vers la déclaration d’amour

Dans la suite de ce récit fantasmé, Ariane est progressivement remplacée par Phèdre : v652-653 « Mais non, dans ce dessein, je l’aurais devancée ». L’épanorthose montre bien le délire du personnage qui révèle au vers suivant « L’amour m’en eût d’abord inspiré la pensée. A ce moment, l’aveu est accompli. Le couple s’installe avec « votre amante », « compagne », « avec vous », uni dans le même danger.

La double énonciation aide le spectateur à comprendre, dès le début de la tirade, qu’il s’agit d’un aveu amoureux ; Hippolyte, lui, a besoin de temps pour pouvoir entendre la déclaration de l’amour incestueux.

II) Les registres

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