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Philippe Labro

Analyse sectorielle : Philippe Labro. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 097 Mots (5 Pages)  •  597 Vues

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Foudroyé par une obstruction du larynx, Philippe Labro plongé dans un semi-coma est conduit dans le monde irréel d’une salle de réanimation : dix jours entre la vie et la mort, des semaines dans une chambre d’hôpital, des mois de convalescence lui permettront de nous raconter son odyssée, sa « Traversée », son combat pour renaitre à la vie : « tu vas raconter ce qui est vrai. Tu l’as vécu. Et même si tu dois raconter ce qui n’a pas eu lieu, toi tu l’as vécu. Donc, ça a eu lieu. »

L’auteur retranscrit aussi fidèlement que possible, les souvenirs et les émotions qu’il a vécus en service de réanimation. Comme il écrit « la réa…définit bien la fonction de l’endroit. Il s’agit de vous ré-animer, c'est-à-dire de vous maintenir puis vous redonner de la vie et de l’âme, de l’animation » . Ce service est un univers à part dans un hôpital : il est certes un lieu de « vie » mais il est aussi un lieu d’agression pour les patients : ils doivent y subir des soins techniques de suppléance lourds et invasifs ; le bruit des machines et du personnel y est permanent, la lumière artificielle perturbante, le sommeil troublé, la solitude, la peur et la douleur.

Philippe Labro compare la « réa » à la prison : les locaux, les couloirs ont des allures de pénitenciers, le patient est prisonnier, privé de ses sensations. Pas d’air, de parole, de savoir, pas de notion de temps : « si j’arrive à compter (les jours), si, comme le prisonnier inscrit des petits bâtons sur son mur je parviens, à calculer, à mon tour, dans ma propre prison, le moment où j’approcherai de la délivrance, les choses iront peut-être mieux.(…)le temps ne se mesure pas. »

C’est dans ce marasme, que s’ajoute la douleur. Certes, l’auteur ne fait pas de description précise de la douleur physique puisque pour lui elle « ne se raconte pas » . Elle est permanente, insidieuse, mais on s’y habitue. Elle connait des moments de répit que grâce à la sédation ou à l’analgésie. Surtout, elle s’inscrit dans « un chaos de vie », dans tout « le désordre, le charivari, le maelstrom » que représente l’épreuve d’une hospitalisation en réanimation. La douleur psychique est bien présente et durement acceptable par le patient. Difficilement quantifiable et évaluable, elle est source de souffrance, d’angoisse et de peur.

Et c’est enfermé seul dans cette souffrance, que Philippe Labro plonge dans un autre monde et fait l’expérience de la mort approchée (EMA). Il va au-delà du cap Horn, épreuve ultime. Il oublie les siens et le monde présent pour penser aux morts, pour sortir de son corps. Tantôt, il plonge dans «une mer de sapins bleus » , tantôt il plonge dans un tunnel « béant et charbonneux ». Tantôt la mort l’appelle à travers les défunts qu’il a aimés, tantôt il veut se battre et « niquer la mort ». Et, il entraperçoit la mort dans le tunnel de lumière, une mort qui semble si douce mais dont il revient.

Entrevoir l’au-delà reste un mystère pour les médecins et scientifiques. Pour autant, l’EMA a été maintes fois décrites par les patients avec des termes étonnement similaires comme l’a analysé le philosophe et médecin Moody Raymond

Le combat est instable et oscille entre la vie et la mort : « A peine ai-je eu le temps de contempler les sapins bleus que la voix de la mort a repris possession

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