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Petits Poèmes En Prose - Les Fenêtres - Baudelaire

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Par   •  2 Février 2015  •  1 198 Mots (5 Pages)  •  1 339 Vues

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Ce poème ne dépasse-t-il pas la simple description d'un tableau ?

Introduction :

Née 1821 à Parie 19ème siècle.

Mort en 1867 à 46 ans (Paris)

Poète critique d'art modernité poétique.

Rejetant le réalisme et le positivisme.

La poésie s’intéresse aux hommes (poésie lyrique) mais aussi, surtout à partir du xixe siècle, aux choses.

Baudelaire consacre un de ses Petits poèmes en prose à un objet inattendu et banal : les fenêtres – objet aussi apprécié des peintres (Vermeer, Rembrandt). Or, Baudelaire était un passionné de peinture.

De ce nouveau « tableau parisien » qu’il compose, Baudelaire fait une sorte d’apologue paradoxal où il montre que les fenêtres fermées sont plus intéressantes que les fenêtres ouvertes. Mais il va plus loin : il propose une réflexion qui dépasse l’anecdote du tableau insérée au cœur du poème en prose.

I. Un poème construit comme un tableau

Au cœur du poème se trouve la scène, le sujet et, comme pour l’encadrer, au début et à la fin, des réflexions plus générales qui dépassent la simple description et donnent au texte sa portée symbolique.

1. Premier élément « encadrant » le tableau :

une considération paradoxale

Dans le premier paragraphe, Baudelaire présente d’abord l’observateur et le sujet de façon générale (« Celui qui »), sur le ton de la certitude, que traduisent la tournure impersonnelle « il n’est pas… », le présent de vérité générale, les termes assertifs (« ne … jamais », « toujours »), la répétition « vit… vie… vie… vie ».

Puis il décrit le sujet du tableau, la fenêtre « éclairée » (la forme de la fenêtre évoque le cadre d’un tableau), à travers cinq adjectifs au comparatif de supériorité valorisant (« plus… ») : deux d’entre eux traduisent des impressions visuelles contrastées (« ténébreux, éblouissant ») ; les trois autres prennent une valeur plus affective que descriptive (« profond », « mystérieux », « fécond »). La vision est donc à la fois esthétique et morale.

La description est marquée par les contrastes (fenêtre fermée / fenêtre ouverte, ombre / lumière) et un paradoxe provocateur : la fenêtre fermée, pourtant qualifiée négativement (« un trou »), serait – alors même qu’elle ouvre sur la misère – plus riche et plus intéressante qu’une fenêtre ouverte. Baudelaire aime choquer et adopter un point de vue original (voir « Une charogne » dans Les Fleurs du mal).

2. L’anecdote (2e paragraphe) :

du tableau réaliste à la « légende »

Le poète-peintre passe au « je », il s’implique. Avec un présent ambigu (s’agit-il d’un présent d’énonciation : « j’aperçois » une seule fois ? un jour ? ou d’habitude : « j’aperçois » régulièrement ?), il décrit ce qui ce passe devant ses yeux (par manque d’argent, Baudelaire était souvent réduit à vivre dans des logements sous les toits) : la métaphore évocatrice « vagues des toits » suggère une vision panoramique et infinie sur la mer.

Puis il effectue une sorte de zoom sur le sujet et multiplie les détails précis : un gros plan sur une « femme mûre », « ridée », sur son attitude (« penchée »), sur son « visage », son « vêtement », composant un tableau réaliste représentatif du Paris (la grande ville) de la misère.

Mais l’imagination et la sensibilité compatissante du poète transforment la réalité en « légende » non dite et suggèrent, à travers un irréel du passé (« j’aurais refait »), une deuxième « histoire » à écrire, une poésie en devenir (« Si c’eût été un pauvre vieux homme »).

L’anecdote se ferme sur le retour du poète à la vie quotidienne : « je me couche », le présent étant ici clairement un présent d’habitude.

3. Deuxième élément « encadrant » le tableau :

un dialogue imaginaire

Le poème se conclut sur une réflexion, une morale sous la forme d’un dialogue supposé, imaginaire (« Peut-être »), qui implique directement le lecteur (« me direz-vous »).

Le jeu sur le vouvoiement et le tutoiement est étrange : s’agit-il du vouvoiement

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