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Oedipe roi le sacré

Dissertation : Oedipe roi le sacré. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2016  •  Dissertation  •  1 583 Mots (7 Pages)  •  1 174 Vues

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INTRO

Tout d'abord, tentons de délimiter la notion de sacré : Le sacré renvoie au lien avec le divin et la religion : il désigne ce qui est mis en dehors des choses ordinaires, banales . Dans un autre sens , la dimension sacrée désigne ce qui est inaccessible, interdit et peut même devenir objet de dévotion et de peur.

Si le sacré est dépendant du fait religieux qu'il incarne , il peut néanmoins revêtir d'autres sens . Les deux œuvres au programme attestent de ces liens avec le sacré : on pensera notamment aux origines religieuses de la tragédie et aux spectacles qui se déroulaient durant les Grandes Dyonisiesa ainsi qu'aux fonctions religieuses de Sophocle dans la cité athénienne. Pour Pasolini , on peut penser à la dimension sacrée du mythe et à la permance d'un sentiment religieux à travers le regard du poète et de la caméra.

Il est important de souligner que les deux artistes ont une conception tres differente du sacré.

De ce fait voici la problematique qui s'impose: Comment les deux auteurs mettent- ils en scène ou en image la notion de sacré ?

I: Sophocle ou le sacré indissociable de la religion

La tragedie grecque offre aux spectateurs un sacré ritualisé, un culte des dieux. Il s agit surtout d un sacré ritualisé dont atteste l espace  tripartite de la tragedie antique . il fallait separer le sacré et le profane

A: LES DIEUX INNACESSIBLES A L ENTENDEMENT HUMAIN

Dans la piece oedipe roi, on assiste a une conception sophocleene de la divinité dans ses tragedies : il fallait renoncer a comprendre les dieux et leurs decision sans pour autant sombrer dans l'impiété.

Sophocle met egalement en scene l'hybris, c'est a dire le peché de la demesure, de la colere qui consiste a se croire l egal des dieux :

tout ce a quoi l entendement humain peut avoir acces, cest la necessité de la temperance, la mesure, le controle de soi et la conscience de ses limites au regard des dieux auquels ils ne seraient seulement s'égaler.

L'entendement humain est invalidé, la parole divine est toute puissante, il faut leur faire confiance aveuglement : celà est illustré dans l'épisode 2 : Oedipe se confit à Jocaste, l'Oracle de Delphes lui a predit son avenir mais n'a pas repondu à sa question (à savoir l'identité de ses parents et son origine) ; ou encore avec Thirésias, détenteur avec humilité de la vérité mais qui dans un premier temps s'abstient de la délivrer, il fait une confiance aveugle au Dieu et il pense qu'ils sauront réveler leur volonté en temps voulu et sans son intermédiaire. En effet il a conscience de n'être qu'un porte parole impuissant, il sait d'avance qu'Oedipe ne l'ecoutera pas et ne le croira pas, et qu'avec ou sans ses révélations, la volonté des Dieux s'accompliera le moment venu

B: LE PROSKENIUM, LIEU DE LA PROFANATION ET DE LA COLERE DES DIEUX, CHATIMENT EXEMPLAIRE DE L'HYBRIS

Pour rappel , le proskenium est l'éspace reservé aux acteurs et aux personnages : c'est l'espace où ils génèrent les peripéties qui font avancer l'action en agissant et en parlant. Oedipe mais aussi Jocaste refusent de s'abstenir et d'attendre la volonté des Dieux et se croient libre de leur paroles et actions sans chercher a les moderer, par exemple avec Thiresias , Créon ou encore le vieu serviteur. En effet, les offenses prophanées à l'égare de ces personnages sont une forme de l'hybris.
Ensuite, on peut également relevé les parole impies contre les oracles qui sont désaprouver par le choeur dans le deuxieme stasimon. Jocaste, dans le second épisode, conteste aux oracles toute validité mais se fait blasphème et se trompe puisque Laïos a bel et bien était tué par son fils : Oedipe, qui lui aussi reprend l'opinion de Jocaste, lorsque le corinthien lui annonce la mort de Polybe qui blasphème et se trompe à son tour.
C'est ainsi, que la nemesis (colère divine) frappe de façon spéctaculaire, sur le proskenium, les personnages qui se sont laissés aller à l'hybris : Oedipe et Jocaste. Le palais est ensuite evoqué par le messager dans l'exodos comme le lieu de toutes les horreurs et toutes les profanations : inceste, suicide.

C: L'ORCHESTRA

L'orchestra est l'éspace où la volonté divine est honnorée et jamais transgressée dans la tragédie grecque.
Petit rappel scénographique : l'orchestra est séparée du proskenium et située légérement plus bas. L'orchestra est le lieu de l'humilité et de la modération en opposition avec le proskenium, qui est plus en hauteur, et qui represente le lieu de l'hybris (Selon Sophocle, ce lieu est donc proche de l'ether où, toujours selon lui, reside les dieux.)
L'orchestra, c'est le lieu où sont recité les stasimas, des adresses aux dieux qui ponctuent des peripeties ; mais c'est aussi là où reside le choeur qui rempli le rôle d'instance modératrice et est exemplaire par sa pietée :
Dans le premier stasimon, il est confronté à un dilemme suite à l'episode 1 : Faut-il croire aux accusations de Thirésias contre Oedipe, ou croire en Oedipe qui a était assisté par les Dieux quand il a sauvé Thebes de la Sphinge. L'orchestra s'abtient de trancher car dans tout les cas il remettrais en cause les Dieux.
Enfin, dans le second stasimon, le choeur s'indigne de l'impieté de Jocaste



II: PASOLINI OU LE SACRE A L'ETAT SAUVAGE, DISSOCIER DU RELIGIEUX.

En travaillant la pièce de Sophocle en parallèle avec son adaptation par Pasolini, on constate que la notion de sacré est totalement différente. En effet, chez Pasolini, la représentation du sacré semble dégradé.

A: UNE REPRESENTATION DEGRADéE DU SACRé

Tout d'abord, dans le film de Pasolini, on remarque que le choeur, qui avait une place importante et en lien avec le sacré religieux dans la pièce originale est ici supprimé et remplacé par des chant populaire roumains.
Enuite, on assiste à une désacralisation de l'oracle de Delphes, la Pythie , sans son temple monumentale n'est pas mise en valeur : au lieu de mâcher des feuilles de laurier, elle se gave de riz et émet un rire discordant qui se rapproche alors du registre burlesque.
Puis, on peut également noter que Thirésias se définit lui même comme un mendiant aveugle et érant, sa dimension humaine de joueur de flûte prend alors le dessus sur sa fonction d'oracle d'apollon , il est alors dégradé dans l'adaptation de Pasolini.
Par la suite, dans l'épilogue, Oedipe se subsitue à Thirésias : la dimension sacré persiste alors avec Oedipe guidé par le messager rebaptisé Angelo, mais le personnage est dépouillé de sa dimension religieuse.

B: PASOLINI, CRITIQUE AMER DE LA CIVILISATION MODERNE

Pasolini, dans son oeuvre, se fait le critique d'une civilisation moderne qui a perdu le sens du sacré. Il semble nostalgique d'un temps mythique qu'il réinvente dans son long-métrage.
Il organise une forme de persistance du sacré chez l'homme moderne en reprenant certains motifs sacrés tel que le motif du pré : c'est un lieu sain sanctifié pas l'image car c'est le lieu du lien mère-enfant, c'est le lieu de la scène de l'allaitement, du jeu et du bébé sur la couverture au début du film (mais c'est aussi le lieu où se conclut le film de Pasolini.)

C: OEDIPE ROI DE PASOLINI, OU LE REENCHANTEMENT DU MONDE EN REVELANT SA DIMENSION SACRé

Il faut savoir que Pasolini rejète ce qu'il appelle le cinéma de prose, en effet, il préfère un cinéma de verité. Ce qui compte dans ce cinéma c'est l'action réel filmé de tel sorte que la caméra ne se fasse pas sentir.
Pasolini se veut comme le cinéaste arpenteur et déchiffreur du monde. Pour lui, le cinéaste est un poète qui voulait donner à voir une nouvelle conception du monde et du cinéma.
L'hybris est recompensé dans le film de Pasolini par le don de poésie au terme du parcours initiatique qui mène le nourisson abandonné par ses parents à comprendre qu'il n'est pas en exilé dans le monde qui l'entoure et qui n'est, au final, pas abandonné.
Les procédés techniques qui font le cinéma de poésie sont, selon Pasolini, tout ce qui contribue à faire sentir la caméra et le regard que le cinéaste, poète porte sur le monde pour en révéler et en dévoiler aux spectateurs la dimension sacré.
Pasolini veut "déréaliser" pour réinventer le monde et lui réstitué une innocence prémitive perdue dans nos sociétés modernes : son ambition, c'est de creer un cadre imaginaire qui serait un équivalent des temps mythique, une pré-histoire ou pourrait se donné à voir et à sentir la présence du sacré dans le monde qui nous entoure. Les choix techniques sont au service de cette ambition avec notamment le choix des décors marocains et l'appareillage de la caméra ainsi qu'au recours à des filtres orangés qui déréalise la lumière. On peut également penser aux costumes et aux masques, des empreints qu'il revisite et mélange aux differentes cultures primitives : aztèques pré-colombiens, Océanie, Afrique.

CONCLUSION 

Il est désormais temps de répondre à la problèmatique précedement posé, à savoir "comment les deux auteurs mettent-ils en scène ou en image la notion de sacré?"
Nous avons donc vu que ces deux auteurs sont non seulement éloignés par leurs époque mais également par leurs vision et leurs interpretation du sacré :
tandis que Sophocle associe le sacré à la religion, en rendantles Dieux innaccessibles à l'entendement humain et en mettant en scène leur punition ;
Pasolini dissocie le sacré du religieux et va meme jusqu'a le degradé en supprimant le choeur par exemple.
Afin d'élargir cette réflexion , il serait interessant d'étudier la conception du sacré chez d'autres auteurs qui ont adapté Oedipe Roi, comme Cocteau par exemple.

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